24 heures du mans ligier le retour

Après l'Alpine, c'est encore dans la catégorie LPM2 (prototypes d'écuries privées) que nous allons trouver des défenseurs des couleurs françaises, du moins au niveau des constructeurs. Quand on connait le dynamisme de l'homme d'affaires Jacques Nicolet et que l'on a eu la chance de découvrir sa passion profonde pour l'automobile de course, on ne peut plus s'étonner de constater que le Président de la firme ONROAK Automotive (sise au Mans) soit représenté par 7 voitures pour la course des 24 heures. A côté de l'activité de constructeur, Jacques Nicolet qui jusqu'à l'an passé pilotait lui-même un bolide construit par ses équipes, préside aussi aux destinées d'une brillante écurie d'exploitation : le OAK Racing.
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De la passion avant toute chose

Autant dire que lors de la journée test il avait rangé son casque pour superviser le comportement de pas moins de 7 voitures engagées par diverses écuries dont l’OAK Racing avec deux nouvelles Ligier.

C’est bien cette histoire qui nous intéresse, même si nous n’ignorons pas les Morgan des teams : Thiriet, G-Drive, Larbre Compétition, Pegasus Racing ou encore Morand Racing et certaines performances de tout premier plan.

Jacques Nicolet admirait depuis toujours le parcours de Guy Ligier et s’était depuis longtemps entiché de la célèbre JS2, au point de courir avec son fils sur un modèle original au Mans Classic.

Et puis, au fil du temps les deux passions rejointes pour élaborer un projet de renaissance de la marque Ligier en compétition. Onroak Automotive allait créer des Ligier JS P2 dans la perspective de revenir en endurance. Ce programme rendu possible grâce à la grande complicité entre les deux hommes allait vite trouver l’occasion de se développer au point de rendre possible l’engagement de trois Ligier aux 24 heures du Mans. (2 chez OAK N° 33 et N° 35 et 1 chez Thiriet N°46).

L’an dernier dans le cadre du championnat Asian Le Mans Series, OAK Racing avait eu l’occasion de faire courir et triompher des pilotes chinois que nous retrouvons cette année, grâce à une invitation à participer aux 24 heures. Rémy Brouard en charge du programme Oak Racing team Asia a beaucoup œuvré pour mettre sur pied cette participation épaulée par la division Total lubrifiants Chine  et Michelin.

Une nouvelle LIGIER/HONDA pour un équipage chinois

Effectivement, si les deux autres Ligier roulent Dunlop et sont motorisées par Nissan, la toute dernière Ligier, sortie récemment des ateliers du Technoparc du Mans, a opté pour Michelin et a reçu un moteur Honda, nécessitant un gros travail d’adaptation et de la carrosserie et du système de refroidissement.  Michelin, fort des enseignements tirés en début de saison a d’ailleurs proposé à ses partenaires une évolution de gomme présentée en ces termes par le service compétition : « le nouveau pneu médium temps froid mis aujourd'hui à disposition des équipes de la catégorie LM P2 démontre que notre travail et les évolutions apportées vont dans le bon sens. Ce pneu a été conçu pour permettre de couvrir un maximum de distance sans dégradation des performances, soit des éléments capitaux pour une course comme les 24 Heures du Mans »

 Avant la journée test, des essais intensifs avec Olivier Pla comme pilote de développement, étaient programmés. Ils ont eu lieu à Magny-Cours pour valider les dernières options technologiques et permettre aux trois pilotes chinois, tous très excités par le challenge à relever directement aux 24 heures, de se familiariser avec une toute nouvelle monture. Tellement nouvelle d’ailleurs, que lors de la journée test, quelques ennuis d’embrayage ont mis la pression sur toute l’équipe, qui se devait de qualifier Adderly Fong et David Cheng, alors que Ho-Pin Tung faisait presque figure de vieux routier à leurs côtés.

Dans ces conditions il n’était pas envisageable de juger d’une performance  significative, pour cette dernière-née des Ligier nouvelle génération, mais bien d’accumuler de l’expérience tant pour la connaissance de l’ensemble mécanique avec ce moteur Honda HPD, que pour l’apprentissage du circuit pour les jeunes loups chinois à la conquête d’un sommet de la course automobile.

La Ligier JS P2 est à peine confirmée dans  le catalogue des voitures LMP2, que l’on sait Onroak Automotive à l’affut du lancement d’une catégorie LMP3. Le constructeur manceau serait prêt  à faire évoluer son proto unique JS 55 engagé en VdV pour rouler aussi en LMP3. Quant à parler de la catégorie LMP 1, les vrais protos usine, on peut simplement confirmer que « ça travaille sur la question ».

A l’issue de la journée test, Jacques Nicolet, Président de  Onroak Automotive  déclarait :

«  Nous sommes présents cette année au Mans avec sept LM P2, trois Ligier JS P2 et quatre Morgan LM P2. Cette Journée Test était studieuse pour les six équipes qui engagent nos prototypes, avant tout destinée au travail et à la préparation de la course des 24 Heures et qui s’est quand même clôturée avec le meilleur temps de la catégorie ! En effet, G-Drive Racing a confirmé le potentiel de la Morgan LM P2, qui a triomphé lors de l’édition 2013, en signant un tour en 3 :37.795. Le travail de mise au point s’est poursuivi sur la Ligier JS P2 équipée du moteur HPD, la dernière voiture sortie de nos ateliers, et ce, malgré un souci d’embrayage. L’ensemble des équipes était hier soir très satisfaite, et c’est le plus important pour nous. »

Une concurrence effrénée 

En habitué des courses de championnat du monde d’endurance, ce grand Monsieur de la course, en connait toutes les incertitudes ou les traitrises et, c’est sans doute pour cela qu’il n’a pas mis tous ses œufs, de la basse-cour Ligier, dans le même panier. Alors, si la Ligier asiatique N°33 et son équipage chinois, constitue une belle vitrine médiatique, c’est sans doute plus vers la N° 35 engagée par OAK directement ou la N° 46 Thiriet qu’il faut surveiller les chronos. On peut prédire qu’en LMP2 la guerre sera sans merci, Ligier aura fort à faire face aux Zytek, Oreca, Alpine ou encore  aux Morgan, ses cousines germaines, ce qui bien évidemment n’est pas pour nous déplaire. 

Crédit photographique : Gilles Vitry La Revue automobile et DPPI

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