Peugeot a le vent en poupe !
Les chiffres de ventes et les carnets de commandes sont au plus haut. Pourtant, les ambitions de la firme au lion ne semblent pas décroître. Pour preuve, sa berline compacte passera la seconde dès septembre – en pleine messe de l’automobile allemande lors du Salon de l’automobile de Francfort – avec la commercialisation de la 308 II phase 2.
Pour essayer les premiers modèles sortis des usines de Sochaux, Peugeot nous a conviés à en faire l’essai en plein cœur de l’Allemagne. Plus précisément dans la belle région verte de Bavière. Eh oui… pour présenter sa compacte à la presse du monde entier, Peugeot attaque Volkswagen sur ses terres.
On ne change pas une équipe qui gagne…
Les stylistes français ont eu la tâche difficile. Comment améliorer et dynamiser une auto qui plaît, sans pour autant perdre l’âme de celle-ci ? Leur réponse est plutôt convaincante. Ils ont tout simplement retouché la face avant. Elle gagne une calandre plus longue, large et expressive où trône désormais en son centre, et ce sur toutes les versions, le lion. La signature lumineuse à LED intégrée aux projecteurs dessine un regard aiguisé et attire l’œil sur le bouclier plus enveloppant. Il est percé par trois généreuses ouvertures en partie basse. De quoi lui garantir un excellent refroidissement. Les antibrouillards sont logés dans les écopes latérales. À l’arrière, la signature lumineuse à trois griffes est allumée désormais en permanence alors que sur la berline, le masque de feux est obscurci afin de renforcer son dynamisme.
À bord, rien n’évolue. Du moins en apparence, puisque le système multimédia se voit refondu avec un nouvel écran tactile capacitif de 9,2 pouces, qui est dans l’utilisation largement plus réactif. Il permet d’utiliser la navigation 3D connectée à TomTom Traffic. Comme son nom l’indique, cela optimise le temps des déplacements en évitant, tant que faire se peut, les ralentissements et bouchons. De plus, via sa connexion au réseau, il donne la météo en temps réel, l’emplacement des stations-service et des places de parkings disponibles. Grâce à la communauté TomTom, les zones à risque ou zones de danger peuvent être affichées en souscrivant à l’option payante. Le Mirror Screen est également de la partie. Il permet de dupliquer l’écran de son smartphone sur l’écran tactile de son véhicule. De quoi écouter sa musique, téléphoner ou bien utiliser le GPS du système.
Sous le capot moteur de la nouvelle Peugeot 308…
La nouvelle Peugeot 308 propose dorénavant une offre de groupes motopropulseurs inédite dans son segment. La nouvelle boîte de vitesses automatique à huit rapports couplée au moteur Diesel BlueHDi 180 S&S ou encore l’inédite motorisation Diesel 1.5 BlueHDi 130 S&S. Avec ses nouvelles motorisations efficientes, PEUGEOT anticipe l’introduction de la norme Euro 6.c avec de nouveaux systèmes de dépollution en essence comme en diesel.
Et cela tombe bien. La première 308 1.5 BlueHDi 130 S&S GT Line sortie des chaînes de montage était bien là. Ce sera donc un mets de choix pour ce premier essai de la nouvelle gamme 308 phase 2. Mais avant de sortir à toute vitesse avec ma belle machine toute blanche, faisons un point sur ce tout nouveau moteur.
Certes, il gagne 10 chevaux par rapport au 1.6 BlueHDi 120 S&S remplacé, mais il ne pulvérise pas son chrono. Tout juste doit-il se contenter d’un gain de 0,2 seconde au 0 à 100 km/h. Il offre cependant un gain de consommation de l’ordre de 4 à 6 % selon les consommations normées. Les ingénieurs mécaniciens m’expliqueront qu’en plus d’une réduction de cylindrée, ce nouveau diesel profite d’un nouvel échangeur et d’un système de combustion inédit issu de la géométrie de piston de la Peugeot 908 victorieuse aux 24H du Mans. De plus, il inaugure un nouveau système de dépollution au NOx ainsi qu’un nouveau FAP. Bref… notre chère Maire de Paris n’aura plus d’excuses avec sa politique anti-diesel, puisqu’il est – si ce n’est le – l’un des moteurs thermiques les plus dépollués.
Le moment de vérité !
Après ce petit tour dans les méandres d’ingénieurs, me voici enfin avec la clé en main. Évidemment, l’habitacle de la 308 conserve son i-Cockpit. Il combine : le petit volant, l’instrumentation haute et l’écran tactile parfaitement positionné pour ne pas quitter la route des yeux. Certains de mes confrères ont toujours du mal à s’adapter, pourtant avec un siège en position haute et le dossier bien droit, la position de conduite est juste parfaite.
Je débraye et j’appuie sur le bouton START. Le moulin se met à claquer ; un son caractéristique des 4 pattes carburant au mazout. Trois kilomètres plus tard, le vrombissement de celui-ci s’atténuera jusqu’à se faire oublier. Alors que les kilomètres s’enchaînent, l’ordinateur de bord reste stoïque avec une conso moyenne de 5,7 litres aux 100 km. Plutôt impressionnant !
Les routes de montagne et donc les longs virolos, les épingles, les montées dans les tours se profilent. Ici, plus question de rouler écolo. J’actionne le mode SPORT. L’instrumentation passe au rouge et les commandes se font plus viriles. La route est libre. J’en profite pour mettre plein gaz. Les canassons attendent de passer au-dessus des 1 500 tr/min pour réagir et de belle manière. Je reste juste sous la zone rouge pour optimiser les performances, car au départ, il n’est pas vraiment fait pour réaliser des chronos sur une spéciale du WRC. Si la jauge à essence (ou plutôt Diesel) s’affole, le châssis à la parfaite rigidité enchaîne les zigzags sans aucun problème. L’amortissement dévoile encore une fois le savoir-faire de la firme. Souples en appui, pour rester confortables, les suspensions se raffermissent dès que la tension du pilotage le demande. Bref… malgré son petit moulin diesel, le plaisir de piloter est bien là.
Après ces 22 km en zone rouge, il était temps de calmer les ardeurs de la lionne. L’Autobahn est heureusement en vue. Peugeot a d’ailleurs eu la bonne idée d’installer une ribambelle de systèmes d’aides à la conduite qui faciliteront mon retour à la case départ. Je passerai sur l’alerte attention conducteur, la commutation automatique des feux de route ou bien la reconnaissance des panneaux de vitesse qui n’apporte pas vraiment de révolution dans la façon de conduire au quotidien. Non, ce qu’il faut saluer, c’est l’arrivée du régulateur de vitesse autoadaptatif couplé au système de maintien dans la file. Certes, on est loin des voitures semi-autonomes que l’on peut voir chez nos voisins allemands, mais l’ensemble reste efficace et simple d’utilisation.
Elle reste au-dessus du rang !
Voilà de quoi relancer le combat. Si la Golf reste la référence du segment dans la voiture semi-autonome, la 308 lui oppose des arguments bien à elle. À commencer par une ambiance plus typée, un style plus moderne et surtout un comportement routier hors pair. Assurément, Peugeot nous a reconcocté une voiture pour les amoureux de la conduite…
Le seul hic, c’est qu’à l’heure où je vous écris cet essai, Peugeot ne m’a pas communiqué le tarif de cette nouvelle 308 1.5 BlueHDi 130 GT Line. Espérons que la tendance actuelle de l’addition lourde ne se vérifie pas encore une fois.
Note : 17/20
Bien vu :
- Le style s’affirme
- Des prestations dynamiques
- Le multimédia
- Le silence à bord
À revoir :
- Retard sur les aides à la conduite
- Boîte accrocheuse
Photos d'Etienne Rovillé
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