Bien née pourrait-on dire, puisque avec cette nouveauté ayant hérité d’un moteur 6 cylindres à plat bi-turbo issu de la Porsche Carrera RSR porté à plus de 520 chevaux, Jacky ICKX et Gijs VAN LENNEP remportent les 24 heures du Mans en 1976.
Le Mans constitua la véritable vitrine pour cette fabuleuse compétitrice, puisqu’en 1978, à la suite d’une course épique (dont nous parlons plus loin) on enregistre une nouvelle victoire. Les années se suivent et ne se ressemblent pas, c’est une défaite cuisante face aux Alpine en 1979 et de nouveau encore, une victoire de Ickx et Bell en 1981. Cette date marque la fin de la participation officielle des 936 aux 24 heures du Mans, laissant la place aux 956, qui seront engagées par des teams privés.
Des 24 heures palpitantes
En 1977 donc, la Porsche 936/77 avait évolué sur tous les plans. Plus fine, plus courte, plus puissante il semblait bien que l’auto avait mis tous les atouts dans son jeu en vue d’une victoire. Bien sûr, Alpine alignait quatre A 442 et Renault motorisait également des Mirage, mais Porsche n’ayant pas mis tous ses œufs dans le même panier comptait également sur trois 935 pour tenter d’étouffer les velléités de victoire chez Renault.
Le 11 juin au départ, les deux Renault de Jabouille/Bell et Depailler/Lafitte devancent la Porsche 936 d’Ickx/Pescarolo, qu’elles ont éclipsé aux essais. Les Alpine imposent un train d’enfer que la Porsche d’Ickx/Pescarolo tient quelque temps avant que le moteur trop sollicité ne rende l’âme. Heureusement, chez Porsche en grands stratèges, les managers avaient prévu qu’Ickx était remplaçant sur l’autre 936 et Pescarolo sur une autre 935. C’est alors que sur le coup de 20 heures l’expérimenté et talentueux Jacky Ickx se glisse dans le baquet de la Porsche 936 N° 4 qui navigue vers la 17ème place ! On ne vous explique même pas la performance du champion belge, qui à coups de double relais et de records du tour remonte comme un malade à la seconde place. Ses coéquipiers Jurgen Barth et Hurley Haywood ne chôment pas non plus et quand la Porsche N° 3 est en tête Ickx leur laisse-après douze heures d’un pilotage insensé- le soin de rallier l’arrivée.
Il sera dit que la course ne sera décidément pas banale puisque dans l’avant dernier relais Haywood rentre au stand avec un piston crevé. L’avance étant suffisante, il conviendra de rallier l’arrivée en effectuant un dernier tour au ralenti pour passer la ligne d’arrivée. Jurgen Barth grand spécialiste maison se sent d’attaque pour réaliser ce dernier tour avec un cylindre mis hors circuit. La synchronisation des choses ne se fait pas bien et Barth passe la ligne d’arrivée trop tôt et doit alors entamer un second… dernier tour.
Inutile de vous décrire la joie à l’arrivée de toute l’équipe officielle avec cette Porsche 936 qui mate avec maestria et suspense la meute des Alpine.
Porsche et Ickx entrent un peu plus dans la légende des 24 heures, justement avec une 936.
Archives photographiques: Gilles Vitry La Revue Automobile
2023 28538 km Automatique Electrique
2019 33200 km Automatique Essence