Week end of a champion 3 jours avec jackie stewart
Roman Polanski est venu présenter le film qu'il réalisa en 1971 alors qu'il accompagnait de façon privilégiée le pilote Jackie Stewart sur le Grand Prix de Formule 1 à Monaco. Après avoir récupéré les rushs de ce film qu'il avait mis de côté, le réalisateur décide 42 ans après de sortir enfin ce film-documentaire sur le triple champion du monde écossais.
C'est l'été il fait chaud sur Paris en cette mi-juillet, le soleil tant attendu est enfin au rendez-vous et c'est sous une douce chaleur que le réalisateur de Lunes de fiel fait son entrée au sein de la médiathèque de Paris dans le 12e arrondissement. Malgré la période de vacances les journalistes se sont déplacés en masse, remplissant au complet la grande salle du cinéma parisien.
Roman Polanski présente ce documentaire qu'il a réalisé avec Franck Simon et produit. L'histoire d'une passion d'abord celle des sports automobiles en général et de la Formule 1 en particulier, puis celle d'une amitié qui est née en 1971 alors qu'il accompagnait le pilote de Formule 1 Jackie Stewart. 3 fois Champion du Monde Jackie Stewart est le fils d'un concessionnaire Jaguar, quittant l'école très tôt à l'âge de 15 ans il est embauché dans un garage comme mécanicien puis se fait remarquer par un riche client qui lui donne sa chance en compétition. C'est le début de la grande aventure en sport automobile.
Ce documentaire d'une heure vingt se regarde comme un film d'action même s'il n'en n'a pas les ingrédients, Polanski à cette propension à captiver le spectateur dès les premières minutes même si d'emblée on ne se sent pas forcément attiré par le sujet. Il rentre peu à peu dans l'intimité du pilote et de sa compagne en nous faisant découvrir un monde qui a totalement évolué en quarante ans, tant sur le plan des performances et de la technologie que de la sécurité. Caméra embarquée dans le cockpit de la F1Elf Team Tyrell sur laquelle Stewart remporta son titre de Champion du Monde en 1971, il nous plonge dans un passé sympathique dans lequel tous les quinquagénaires se noieront avec délectation. A cette époque les F1 sont encore de courtes barquettes aux pneus pluie improbables et dont le dessin fait figure d'art rupestre. Les vitesses se passent à la main et à l'aide d'un levier de vitesse.
La simplicité, l'humilité, la passion et l'intelligence de Jackie Stewart sont mises en exergue dans ce documentaire ressorti des tiroirs. Le pilote le reconnaît lui-même, c'était un cancre à l'école et c'est tout juste s'il arrivait à lire et écrire. Cachant ces lacunes pendant le tournage du cinéaste, il voulait donner l'image d'un champion posé, calme et serein ce qu'il n'était pas du tout au fond. Il s'en amuse d'ailleurs lors d'une discussion avec Roman Polanski en conclusion de ce film très vintage et qui est un vrai régal pour les amateurs de F1. On redécouvre François Cevert, équipier de Jackie Stewart sur Tyrell et qui s'est malheureusement tué pendant les essais du GP des Etats-Unis à Watkins Glen le 6 Octobre 1973.
L'émotion est palpable quand le champion écossais évoque son amitié avec le pilote français, et le respect qu'il avait pour lui. Un film-documentaire tourné vers le passé qui nous permet de mieux connaître Jackie Stewart mais aussi la Formule 1 et ses évolutions, le tout sans bande son fracassante et dynamique, les pilotes et leurs voitures suffisent à remplir par leur seule présence l'écran en nous rappelant que ce sont eux qui ont construit la Formule 1 d'aujourd'hui.
Le film ne sortira pas au cinéma, malheureusement, mais en DVD Blu-Ray en Janvier 2014, distribué par Pathé.