Embarquez dans le “Train de Noël et des Bulles” : Père Noël, disco rétro et 4 000 ch électriques, qui dit mieux ?

Embarquement à bord d’un convoi pas comme les autres, un véritable retour dans le passé, comme si les aiguilles du temps s’étaient figées, là, dans ce brouillard hivernal de décembre. Ce matin du 7, sur le quai 24 de la Gare de l’Est, je me tiens, frémissant, mon billet en main. Le tableau d’affichage indique un « train spécial » à 10 h 20, et déjà la foule s’agglutine pour apercevoir la machine vedette : la locomotive électrique BB 17016, surnommée « la 16 » par les connaisseurs. Sa robe tricolore, ses formes robustes, évoquent l’âge d’or du rail, lorsque la fierté de la mécanique française résonnait dans chaque crissement de roues. Cette locomotrice, née dans les années 60, brille encore de mille feux, préservée par l’Amicale des agents de Paris Saint-Lazare (AAPSL). C’est la dernière de son espèce, une survivante, un trésor de fer et d’acier, alimentée en 25 000 V, qui s’apprête à tracter un pan d’histoire sur des rails encore vibrants.
Voir la galerie photo

Derrière elle, cinq voitures Inox DEV des années 70 s’allongent, silhouettes argentées, polies par le temps. Parmi elles, une perle rare : une voiture-bar, modulable en discothèque, avec ses spots multicolores sous le toit. Les passionnés du MFPN (Matériel Ferroviaire Patrimoine National) veillent à leur entretien. Plus loin dans la rame, se cachent aussi des voitures Corail, témoins d’une époque où « confort sur rail » était le maître-mot. Celles-ci, je les reconnais de mes lointains voyages : rideaux jaunes un peu kitsch, sièges en carré de quatre, dossiers épais et moelleux. Un simple regard à l’intérieur suffit pour saisir cette atmosphère chaleureuse, ces parfums d’antan, qui aujourd’hui ressemblent à un conte murmuré au creux de l’oreille.

Le train, complet depuis des semaines, rassemble 230 passagers. On y sert un petit déjeuner, puis des hot-dogs gourmets, proposés à des tarifs plus qu’honnêtes. La file d’attente devant la voiture-bar ne désemplit pas. Autour de moi, les gens discutent, rient, s’étonnent. L’excitation est palpable, comme si chacun sentait ce glissement dans le temps, ce basculement vers une parenthèse enchantée. Dans quelques minutes, nous quitterons Paris pour Châlons-en-Champagne, avec des arrêts à Meaux et Château-Thierry. Officiellement, nous partons sur les traces du Père Noël ou, à défaut, à la recherche de bulles pétillantes pour couronner cette fin d’année. Mais au fond, chacun cherche un fragment de mémoire, une émotion oubliée, le son d’une porte coulissante, le parfum du cuir, la lumière oblique d’un compartiment tamisé.


Image de l'article


« Qu’ils sont beaux ces messieurs bien habillés, ça rappelle la grande époque ! » s’exclame une passagère, Laurence, en présentant son billet. Les chefs de bord arborent en effet un uniforme d’antan, casquettes de l’époque et montres à gousset, symboles d’un service ferroviaire disparu, mais ramené à la vie pour quelques heures. Laurence, qui n’est « pas du rail, mais fan de trains », se souvient d’un Paris-Moscou où flottait la même ambiance, les mêmes rideaux nostalgiques. Elle s’émerveille de la configuration des sièges, de l’espace généreux, bien loin du confinement des rames modernes.

Un peu plus loin, Alexandre, conducteur de trains de travaux à SNCF Réseau, ne tarit pas d’éloges sur le confort Corail, ces voitures de légende : « On ne fera jamais mieux ! » dit-il avec un sourire complice. Et moi, je ne peux m’empêcher d’y croire. Les coussins profonds, la table sous la fenêtre, le cliquetis régulier des bogies, tout m’enveloppe d’un cocon rassurant. L’impression de remonter le temps est totale, comme si, derrière la vitre embuée, Paris s’effaçait au profit d’un passé encore vivant, immuable.


Image de l'article


La locomotive lance un appel, un grincement savamment orchestré, et le train s’ébranle. Nos regards se croisent, pétillant d’une même excitation. Dans ce convoi, le présent se dilue. Nous filons déjà vers la province, vers Châlons-en-Champagne. Qui sait, peut-être y croiserons-nous un père Noël égaré, ou tout simplement quelques bulles délicates. À travers la vitre, le paysage glisse, les gares défilent, les clochers se dressent. Le temps se brouille et c’est délicieux.

Conclusion:

Pour les curieux, les passionnés, les nostalgiques ou les aventuriers, l’AAPSL (www.aapsl.fr) organise régulièrement des voyages de ce genre. Le prochain aura lieu en juillet 2025, direction Deauville, dans une autre escapade ferroviaire qui promet son lot de magie. D’ici là, joyeux Noël, bonnes fêtes, et surtout, ne laissez jamais la flamme de l’émerveillement s’éteindre. Le train, ce matin-là, nous l’a prouvé : il reste un trésor vivant, un trait d’union entre les époques. Et moi, j’en suis revenu avec des étoiles dans les yeux.

Performance


nos dernières annonces

Voir plus de galerie photo

Nos dernières actus

Comparatif

Voiture n°1
Voiture n°2

Actus les plus vues

Hashtags

6 Bigster 4 Dacia Bigster 4x4 4 Dacia Bigster TCe 5 Dacia Bigster Hybrid 4 Dacia Bigster GPL 6 Dacia Bigster