Essai BMW X3 M50 xDrive : Un SUV flanqué du M, vraiment ?

L’idée ? Un SUV familial, mais pas mollasson, capable d’avaler les kilomètres et d’envoyer un soupçon d’adrénaline dans le volant. Il faut dire que, dans l’univers BMW, on aime marier le pratico-pratique et le plaisir de conduire. Cette M50 représente aujourd’hui le sommet de la hiérarchie pour ceux qui préfèrent un beau chant de six-cylindres à la discrétion électrique.

La découverte de la BMW X3 M50 xDrive


Le coup d’œil extérieur ne déstabilise pas : la silhouette du X3 se reconnaît d’emblée, simplement plus trapue, un peu plus longue et large, de façon à projeter une certaine assurance. La calandre à double haricot, signature oblige, se montre présente sans tomber dans la démesure. Une fois à bord, on retrouve la présentation BMW moderne : tableau de bord épuré, deux écrans numériques pour l’instrumentation et l’info-divertissement, volant arborant fièrement son logo M, sièges offrant un maintien ferme sans sacrifier le confort. L’espace aux places arrière reste digne d’un X3, et le coffre de 570 litres est plus vaste que sur la version hybride rechargeable, ce qui permet d’emporter sans trop d’angoisse du matériel pour toute la famille.

Côté gadgets, la M50 profite des services BMW les plus récents : navigation fluide, palette complète d’aides à la conduite (régulateur, maintien de voie, alerte anticollision). L’objectif est de concilier un tempérament énergique avec un bagage technologique adapté aux trajets du quotidien.

BMW X3 M50 xDrive, il a quoi dans le ventre ?


Sous le capot, on découvre un six-cylindres en ligne associant ses chevaux à une hybridation légère 48 V, pour un total annoncé aux environs de 399 ch et 580 Nm de couple. La boîte automatique à huit rapports et la transmission intégrale xDrive complètent l’ensemble, garantissant une motricité équilibrée. Dans la famille X3 millésime 2025, la M50 occupe le sommet des versions thermiques. Le reste de la gamme s’étend du diesel sobre (20d, 30d à venir) à l’essence mild hybrid (20 xDrive) en passant par l’hybride rechargeable 30e xDrive, laquelle concentre l’essentiel des commandes, surtout en France où l’on est prompt à bannir les gros émetteurs de CO2.

En effet, l’étiquette de la M50 frôle les 89 990 € hors options, mais s’agrémente d’un cocktail de taxes qui peut aller jusqu’à plus de 40 000 € de malus (CO2 et poids). Au final, on peut tutoyer 130 000 € ou davantage, ce qui réserve cette déclinaison musclée à une poignée de clients fortunés. La réalité du marché français veut que la 30e xDrive hybride domine largement les ventes, pour son moindre impact fiscal et sa capacité à circuler en mode zéro émission au quotidien. N’empêche, la M50 s’adresse à ceux qui considèrent encore le chant d’un six-cylindres comme un indispensable privilège.

BMW X3 M50 xDrive sur le circuit secret de Miramas


Pour prendre la pleine mesure de la bête, direction le centre d’essais BMW à Miramas, dans le sud de la France. Un lieu méconnu du grand public, étendu sur plusieurs centaines d’hectares, où la marque teste en toute discrétion ses futures productions, qu’il s’agisse de voitures, de motos ou de modèles ultra-exclusifs. Les consignes de confidentialité sont strictes, les gardes veillent, et l’ambiance renvoie à une base militaire plutôt qu’à un simple tracé. Ici, nous disposons de neuf tours sur un parcours bitumé d’environ 3,4 km pour évaluer le potentiel de la X3 M50.

Dès la sortie des stands, on sent que le SUV se cale avec une facilité déconcertante. Le volant, orné du logo M, repose fermement entre les mains, et les palettes suggèrent qu’on peut rétrograder sans délai. On effleure d’abord la pédale de droite, écoutant le discret grondement du six-cylindres. La chaleur du sud imprègne déjà l’asphalte, et la voiture semble guetter le moment où on lâchera la bride.

Au premier freinage appuyé, juste avant une courbe serrée, l’ensemble frein-ABS démontre un mordant net. Les pneus couinent légèrement, signe qu’on flirte avec la limite, mais le X3 reste sur sa trajectoire. Le train avant se verrouille dans le virage, l’arrière donne une impression de pivot, soutenue par le différentiel autobloquant. Le poids se fait sentir, forcément, mais on est surpris par la vivacité du châssis.

On relance, on écrase l’accélérateur, la boîte rétrograde férocement, et la poussée propulse ce SUV comme si c’était un coupé. Sur la portion plus rapide, la vitesse grimpe en un clin d’œil, le chant mécanique devient plus rauque, et la direction communique assez pour qu’on sache précisément où l’on met les roues. On approche ensuite d’une courbe rapide, levant à peine le pied avant de se glisser dans la corde : le X3 M50 ne bronche pas. Le roulis, pourtant prévisible sur un SUV, reste assez contenu pour qu’on se prenne à croire à une berline haute sur pattes.

Lors des tours suivants, la confiance grandit. On décale la voiture en entrée de courbe, on retarde le point de freinage. Les pneus protestent parfois d’un léger crissement, mais la tenue demeure. On sent un soupçon d’adrénaline quand on ressort à pleine charge : la motricité opère, le train arrière accepte de glisser un tantinet avant d’être rattrapé par les aides électroniques. La chaleur du bitume pèse sur les gommes, mais l’auto semble insensible aux signes de fatigue.

Les tours s’enchaînent, la sueur perle sur le front, pourtant la M50 ne montre pas de signe de défaillance. La direction reste homogène, l’équilibre ne se dégrade pas. Le SUV engloutit chaque virage dans un mélange de sérénité et d’énergie. Il y a ce parfum de frisson qui s’installe, comme si l’on dansait au bord du ravin tout en sachant qu’un filet de sécurité veille à nous rattraper. Et quand la ligne droite revient, on replonge la pédale dans le plancher pour vérifier à nouveau les reprises : la poussée est franche, les rapports fusent, et l’air chaud du sud s’engouffre dans l’habitacle quand on entrouvre la vitre pour humer le parfum de gomme chauffée.

À l’issue du neuvième tour, on repasse devant les stands, le cœur un peu chamboulé. Il est rare de voir un SUV familial offrir une telle aisance sur piste, surtout sur ce tracé où le moindre défaut de comportement peut être impitoyablement exposé. La M50 parvient à transformer sa masse en un atout gommé par la maîtrise du châssis, la boîte rapide et l’autobloquant qui rend la conduite plus vivante.