La neige recouvre de son blanc manteau une bonne partie de l’Hexagone. Les conducteurs sont peu ou prou préparés à l’affronter avec leurs bolides motorisés. Mais une question nous taraude sous ses températures négatives. Dans le segment des SUV sportif, lequel est le plus apte à nous emmener à bon port.
Pour ce comparatif, nous avons choisi, comme de coutume, deux autos très éloignées l’une de l’autre. La nouvelle et pétillante Alfa Romeo Stelvio et la vrombissante Mercedes GLA 45 AMG.
Les machines…
En hiver, vous êtes plutôt assez nombreux à charger votre arsenal et prendre la direction des montagnes. Nous, nous avons fait de même avec Étienne pour réaliser un comparatif entre deux SUV au cœur sportif.
Le premier est l’
Alfa Romeo Stelvio. Oui, pour ceux qui ne le savaient pas encore, la marque au trèfle à quatre feuilles s’est lancée dans la production de
SUV. Le nôtre est équipé d’un 4 cylindres turbo essence de
280 chevaux et d’une boîte automatique. La firme italienne en demande pas moins de 62 250 € pour en prendre définitivement les clés.
Le second nous est bien connu, puisqu’il est en fin de carrière et devrait être remplacé avant la fin de cette année 2019. Il s’agit du
SUV compact Mercedes GLA dans sa version la plus méchante, la
A 45 AMG forte de 380 chevaux, eux aussi issu d’un 4 pattes turbocompressé. La marque à l’étoile semble ne jamais se poser de questions sur sa grille de tarifs. C’est toujours très haut perché, pour preuve, le prix de base de cette version est de 75 850 € et peut monter très vite avec le catalogue d’options bien fourni.
L’Alpe d’Huez, notre terrain de jeux
Maintenant que nous avons les machines et le sujet, il nous faut un terrain de jeux. Après de longues délibérations d’au moins 1’25’’, nous voilà partis vers l’Alpe d’Huez. Cette station de sports d’hiver, située à 59 km de Grenoble, s’étend sur les anciens alpages du village d’Huez et propose plus de 250 km de pistes recouvertes de poudreuse.
Située à 1 860 m d’altitude, la station de l’Alpe d’Huez n’est accessible, de Grenoble, que par la Route nationale 1091. Cette route qui serpente le long de la vallée de la Romanche en passant par les communes de Livet-et-Gavet et du Bourg-d’Oisans, ainsi que par le Haut-Oisans en passant par le col de Sarenne sera notre premier terrain de jeux.
Le second est un peu plus original. Le fameux Trophée Andros, le championnat de course sur glace, nous a laissé sa piste avant de partir vers le Stade de France. Une occasion qui ne se refuse pas.
Quel SUV choisir ?
Mercedes GLA 45 AMG ou Alfa Romeo Stelvio 280 Q4 ?
Bienvenue à bord : point Stelvio
Notre match débute tranquillement par le lieu de vie, c’est-à-dire l’habitacle de nos SUV. Et là, on arrive, comme au Macumba de Montargis, sur deux ambiances.
La
Mercedes GLA accuse franchement le poids des années. Ce n’est pas que la finition ou les plastiques fassent bas de gamme, bien au contraire même. C’est que l’on voit rapidement qu’elle est en fin de vie via son écran GPS non tactile, ses boutons de commandes pléthoriques et son ergonomie parfois douteuse. Les choses ne s’améliorent pas avec l’espace à bord. Si devant s’est juste convenable, à l’arrière s’est la crise du logement. Mon mètre 80 a du mal à faire passer ses jambes derrière le siège du conducteur. Autant vous dire qu’avec le mètre 90 d’Étienne, la seule solution c’est de rabattre les sièges arrière. Pas vraiment SAFE !
La
Stelvio de son côté, ne déclenche pas de «
WHAOU ». C’est proprement assemblé et les plastiques sont corrects. Pas de quoi casser 3 pattes à un canard, surtout que le système multimédia n’est pas vraiment simple à utiliser et que l’écran est tout rikiki. Par contre, il y a de la place à bord. Quatre personnes, normalement constituées, seront bien à leur aise et les bagages prendront place dans la soute.
Deux 2 litres turbo : point Mercedes AMG
Bon évidemment, si on a un portefeuille bien garni et que l’on désire cette
Stelvio plus que toute autre, on commandera la version
Quadrifoglio forte de 510 chevaux. Mais les comptes en banque moins garnis iront vers cette version équipée de 280 canassons, issus d’un bloc 2.0 litres turbo essence et couplés à une boîte automatique à 8 rapports transmettant la puissance sur les 4 roues via le système de traction intégrale
Q4. Plus charpenté que le
GLA, le
Stelvio s’avance avec une masse de 1 660 kg. Cependant, il réalise un 0 à 100 km/h en 5.7 secondes.
Chez
Mercedes, le
GLA 45 AMG franchit allègrement la barre des 300 chevaux pour atteindre la cavalerie digne d’une supercar. Soit 380 chevaux. Une gageure technique si l’on prend en compte qu’il s’agit, tout comme l’
Alfa, d’un 4 cylindres de 2 litres. Pour pouvoir tenir le pavé, la boîte de vitesses automatique à 7 rapports distribue les pur-sang allemands sur les 4 roues via le système 4Matic. Avec une masse de 1 585 kg, cette GLA ne demande que 4,5 secondes pour taper un 0 à 100 km/h.
Sur route : Alfa Romeo Stelvio
Dès les premières virolos, l’Alfa Romeo dévoile un comportement digne de son blason. Le
Stelvio surprend par son dynamisme et sa tendance à limiter le roulis. Sa direction directe permet de placer le train avant sur le point de corde, alors que le train arrière pivote gentiment pour relancer dès que l’on appuie sur la pédale de droite. Il faut dire que le système
Q4 d’
Alfa Romeo privilégie les roues arrière. Il n’y aura que les freins qui limiteront notre progression à toute berzingue vers l’Alpe d’Huez.
La Mercedes, elle, c’est une méchante. On entre dans son terrain de jeu favori, la course. Ses accélérations vous collent au siège. Les freins quant à eux vous projettent sur le pare-brise. Tout se fait avec un couteau entre les dents et de belles notions de transfert de masse. Car si vous jaugez mal la vitesse, c’est le chaos à coup sûr. Un jouet à ne pas donner à tout le monde.
Sur le circuit de glace : point Mercedes GLA AMG
Les deux machines s’en tirent franchement bien sur route. Avec l’une comme l’autre vous aurez du plaisir, même si la Mercedes est très belliqueuse et demandera plus de savoir-faire. Et c’est certainement ce qui la rendra plus FUN, sur le circuit. En position RACE, l’ESP n’agira qu’à voix basse et me laissera faire de belles glisses à chaque relance d’épingle.
La
Stelvio, même en mode « Dynamique », ne voudra rien comprendre et actionnera son ESP comme un outil de castration jubilatoire de la glisse. C’est simple, dès que j’entame une glisse, l’électronique coupe la cavalerie et actionne les freins. Très sécurisant dans la vie de tous les jours, mais ici insupportable, car impossible à déconnecter. Où est l’esprit sportif de la marque ?
Prix Stelvio 280 VS tarif GLA AMG : un match nul ?
Si l’on faisait l’addition des points ici, il y aurait match nul. Mais ceci est sans compter sur le dernier point. Celui du portefeuille.
À la commande, l’
Alfa Romeo Stelvio 280 Q4 peut se commander à partir de 52 500 €, mais il faudra au minimum rajouter 5 000 € d’options pour vraiment apprécier sa machine. Question consommation, sa moyenne relevée sur notre essai est de 8,8 litres aux 100 km. Ce qui la place dans la bonne norme pour un tel engin.
La Mercedes est bien plus exigeante financièrement avec un ticket d’entrée de 63 850. Si on lorgne sur le tarif de notre modèle d’essai, la panoplie d’options fait encore grimper l’addition de 8 000 €. C’est quasiment 11 000 € de plus que le
Stelvio ! Cela dit, à la revente, une
Mercedes doit offrir une « cote argus » sensiblement supérieure à celle d’une Alfa Romeo !