Bon, OK, dire que ce système est une révolution serait mentir. Il faut remonter en 2011 avec l’Opel Ampera pour le découvrir, puis en 2014 avec la BMW i3 et son Rex (pas le dinosaure, mais le Range Extender) pour y voir un revival, avant que Nissan ne le remette au goût du jour avec son Qashqai e-Power « Quèsaco ? » demanderont les deux du fond.
Il s’agit d’un SUV animé par un moteur électrique de 190 ch, lui-même alimenté par un petit moteur essence 1.5 l de 158 ch, dont la fonction seule est de recharger en permanence la petite batterie électrique. Et si vous ne me croyez pas, sachez que ce moteur thermique n’est en aucun cas relié aux roues !
Vous allez me dire, pourquoi se faire autant de nœuds au cerveau ?! Tout simplement pour bénéficier de la conduite en tout électrique à tout moment, sans être victime du syndrome de « range anxiety », car vous pourrez à tout moment faire le plein du réservoir d’essence de 55 l ! Ainsi paré, le Qashqai e-Power est vendu pour 900 km d’autonomie.
Les chiffres annoncés par Nissan sont corrects avec 190 ch et un 0 à 100 km/h abattu en 7,9 s. J’aurais bien aimé vous confirmer ce score, mais la Suède est un pays très, très à cheval sur les limitations de vitesse, avec une confiance en ses usagers plus que restreinte (et dire que je me plains de la France !).
Aussi, intéressons-nous à ce moteur thermique. Absent dans les bas régimes, il intervient de manière quasi transparente dès qu’il faut recharger la petite batterie ou que le besoin de puissance se fait ressentir.
Cela permet d’offrir un boost de puissance via un générateur et un convertisseur (souvenez-vous, il n’est pas relié aux roues !). Si Nissan a développé une nouvelle architecture pour ce moteur thermique lui permettant d’obtenir des ratios de compression variable, qu’est-ce que VOUS pouvez en interpréter ?
Tout simplement que, passé le petit temps de latence lorsque vous êtes pied au plancher, la puissance est bien là, et le Qashqai e-Power peut ainsi doubler en toute quiétude. En revanche, une fois le Qashqai lancé, la présence du moteur thermique est bien dissimulée (à-coups et vibrations sont absents), et cela permet donc à ce Qashqai de se démarquer de la concurrence.
Cette gestion des moteurs permet de se mouvoir en environnement urbain sans à-coups et en 100 % électrique sur 2-3 kilomètres avant que le moteur essence ne se mette en marche pour effectuer la recharge, dans une transparence absolue. S’il y a besoin de faire de l’écoconduite pour optimiser la recharge de la batterie, le SUV de Nissan dispose d’un mode one-pedal (baptisé e-Power) qui se charge d’appliquer un frein moteur électrique afin de récupérer de l’énergie.
Il faudra alors jouer du mode B (Brake) ainsi que du mode e-Power afin de profiter pleinement de ce système de recharge, mais avec 2 boutons pour 4 modes différents, c’est un peu too much.
Attention également, il ne va pas jusqu’à l’arrêt complet du véhicule ! Avec une vitesse moyenne de 60 km/h, on a le temps d’admirer les paysages de Suède, tout comme les concessions Volvo implantées en masse (normal, me direz-vous), et on se rabat sur les ronds-points, histoire d’avoir un peu de sensations. Le Qashqai ainsi configuré affiche toujours un comportement rassurant et limite les mouvements de caisse, mais il n’est pas nerveux pour autant.
Il se montre confortable, quel que soit le type de route, même s’il vaudra mieux opter pour des jantes 19 pouces afin d’y trouver un meilleur compromis. Durant notre périple, le Qashqai e-Power a montré un appétit correct, avec 5,1 l/100, mais cela restera à confirmer sur le sol français, et notamment sur autoroute.
La recharge au quotidien n’est pas identique à celle d’un hybride classique, avec seulement un plein d’essence à effectuer, l’e-Power étant dénué de prise de recharge électrique. Cela ne paie pas de mine mais peut vous soulager, notamment si vous évoluez en paysage extra-urbain où les bornes de recharge ne sont pas légion.
Cette version e-Power est-elle différente ? Non, vous avez exactement le même Qashqai, avec pour seule différence extérieure un badge sur le hayon ainsi que sur les portières. À l’intérieur, en dehors de 2 boutons exclusifs sur la console centrale, vous retrouvez la même chose.
Cela reste correctement assemblé mais trop conventionnel, notamment en comparaison avec le récent Ariya. Le coffre oscille toujours entre 436 et 504 l en fonction de l’agencement, et se situe dans la moyenne basse de la catégorie, tandis que les places arrière vous permettent d’envisager de voyager à 4 en toute sérénité.
Il manque juste une banquette coulissante, malheureusement non disponible, y compris en option, pour le rendre encore plus pratique. Bien qu’il soit animé par un moteur électrique, la présence du moteur thermique n’en fait au final qu’un simple hybride avec des rejets de CO2 annoncés à 119 g.
Cette version e-Power n’est pas associée à la finition de base et voit donc ses tarifs aller de 38 200 euros à 46 000 euros, occasionnant un surcoût de 1 300 euros par rapport à la version hybridation légère de 158 ch. À partir du milieu de gamme (N-Connecta), le GPS est de série, tout comme les compteurs numériques et la caméra à 360°, pour un tarif de 40 200 euros.
Face à ce SUV, vous avez l’embarras du choix, avec les références de la catégorie que sont les Citroën C5 Aircross, ou encore les Hyundai Tucson et Kia Sportage. Mais si l’on se réfère à la motorisation, ce Qashqai se veut intéressant sur les premières finitions avec un bel écart de prix/équipements avec la concurrence.
En revanche, en allant chercher le haut de gamme, l’écart de prix n’est plus aussi important et peut vous inciter à lorgner du côté des autres marques, ces dernières affichant même des puissances plus élevées…
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