Rukka Energater : Un brin d’histoire
Rukka, marque finlandaise créée en 1950 par
Roger Störling’s, travaille conjointement avec divers laboratoires de R&D afin de développer les produits les plus adaptés à la pratique de la moto.
Rukka prône un process ou la phase de tests est tout aussi considérée que la phase de développement, ce qui semble logique bien que ce ne soit pas le cas partout. Atout vendu par la marque, les tests hivernaux. Les vêtements sont visiblement intensément testés sous pluie et neige afin d’obtenir la meilleure efficacité à l’usage.
La firme a accepté de nous transmettre un équipement complet pantalon +
veste Energater afin que nous puissions apprécier l’efficacité de leurs produits. Allons voir de plus près le travail réalisé sur ces nouveaux alliés.
Rukka Energater : Le produit
À réception, le paquet s’avère particulièrement lourd… La protection haut de gamme pèse. Premier enfilage : la veste est certes lourde pour une gamme « tissu », mais finalement pas plus que mon bon vieux cuir puis j’y suis bien plus à l’aise.
À première vue, les protections sont complètes et pas spécialement gênantes pour se mouvoir. Le D3O est présent aux zones stratégiques et sur des surfaces rassurantes : dos, coudes, avant-bras. La qualité du tissu est également étonnante. Du Cordura, de l’Armacor, de l’Outlast et 3 couches de Gore-Tex sont promises pour lutter contre l’eau et le froid et la chute... Rien que ça ! Le pantalon est au même niveau. Relié à la veste par un zip, il est tout aussi travaillé que la veste : le D3O aux genoux et aux tibias. À noter que le bas du pantalon est large, ce qui permettra de porter les bottes à l’intérieur de celui-ci.
Côté rangements, 6 poches au total dont quatre sont totalement étanches. À noter que les deux larges poches latérales de la veste sont particulièrement fonctionnelles puisqu’il est possible d’aller y fouiller sans retirer son gant ! Merci !
La doublure hiver est également très confortable, on a le sentiment d’être bien enveloppé. De même pour le cache-cou qui remonte jusqu’au menton bien qu’il faille penser à bien le placer avant de venir fermer la jugulaire sous peine d’une prise air !
Rukka Energater à l’usage : on reste au chaud !
J’ai eu l’occasion de rouler avec plusieurs produits de marques différentes, toutes matières confondues, et j’ai bien entendu trouvé des tenues de moto très efficaces contre le froid. Celle-ci s’avère cependant être, pour le moment, première sur ma liste. Notez que l’essai de l’
Enegater n’a pour le moment duré qu’un an et bien qu’elle n’ait pas bougé, difficile de parler d’usure ou d’altération des matériaux techniques.
Donc s’il fait très chaud, vous aurez très chaud ! C’est un fait indéniable. Bien que la veste soit équipée de tissus techniques élaborés, gardez à l’esprit qu’il n’existe pas encore de révolution à ce niveau. Cependant, pas de grosse suée comme avec mon cuir. Les ouïes soulagent sérieusement.
Le pantalon causera quelques souffrances supplémentaires les jours d’été. Bien qu’il soit nécessaire, il est encore lourd et même sans doublure, il fait encore un peu trop chaud toutes écoutilles ouvertes.
C’est en mi-saison qu’on y sera le mieux. Rien à dire, avec ou sans la doublure, on portera très bien la veste et le pantalon. Mais c’est en hiver, quand les éléments se déchaînent, que vous remercierez les ingénieurs de chez Rukka. Pantalon et veste liés, doublure bien attachée, le tour du cou bien calé dans le casque, vous ne sentirez pas le froid ! J’ai eu (la chance…) de rouler par -7 degrés sur mon Anglaise sans bulle et malgré ma sérieuse tendance/tradition à râler dès le mois de septembre, la température ne m’a pas dérangé.
Rukka Energater : Un peu de technique
Rukka D3O Air System Product
C’est un développement commun avec la société D3O. Les protections antichocs respectant les normes EU s’avèrent être efficaces sans altération par la température ou l’humidité. Seule l’abrasion peut les détériorer.
La plaque de
D3O est flexible du fait du « désordre » de ses molécules colloïdales, autorisant ainsi les mouvements. Lors d’un choc (une contrainte en cisaillement), celles-ci sont attirées entre elles par des forces que nous appellerons de Van der Walls. Cette réorganisation des molécules qui a lieu en moins de 10 millisecondes, permet l’obtention d’un matériau dense et ainsi disposé à absorber une grande quantité d’énergie émise par le choc pour limiter les blessures du porteur.
Voici une petite vidéo du D3O pour Rukka
Il s’agit d’un tissu anti-abrasif premium fabriqué par la société américaine
DuPont (anciennement… de
Nemours) déjà connue pour la fabrication de matériaux spécialisés. Il est donc une de nos rassurantes peaux une fois sur la route. Ce tissu est fabriqué en
Nylon 100 % fibres de polyamide. Mais qu’est-ce que cela signifie ?
D’abord, identifions les principales spécifications de caractérisation du Nylon : - La masse. Exprimée en deniers (D ou DEN), celle-ci traduit un grammage pour 9 000 m de fibre. Plus la valeur en deniers sera importante, plus la résistance à l’abrasion du produit sera élevée. Attention cependant, pour le confort, l’ajout de Lycra (élastique) réduit les performances générales du tissu.
- Le tissage. Les motifs simplement tissés sont à usage professionnel, moins élégants, mais plus résistants. Les tissages complexes, eux, sont plus voués au PAP. Paradoxalement, un tissage représentant un motif de 1 cm par 1 cm nommé (Rip-Stop) aura une meilleure résistance à la coupe.
- L’imperméabilité… non ! Le Nylon n’est pas imperméable. Presque, certes, puisqu’il absorbe moins de 5 % de son poids en eau, mais à 130 km/h, c’est déjà intolérable ! Ce sera le
Gore-Tex qui fera ce job !
- Chez Rukka et pour notre chère Energater, ils utilisent une gamme de Cordura 500D. Il ne s’agit pas du top de gamme à 1000D, qui s’avère plus résistant, mais également plus rigide. Un compromis donc, entre technique et confort. Pour comparaison, un collant d’hiver des plus résistant est de 120D.
Outlast
L’Outlast est une technologie de régulation en température et humidité. Les matériaux à changement de phase (PCM) utilisés permettent d’emmagasiner, stocker et de restituer la chaleur. Il s’agit de petites capsules, des Thermocules qui changent d’état en fonction de l’écart de température entre l’extérieur et l’intérieur du vêtement. Ces capsules se comportent finalement comme un glaçon dans l’eau : lorsque vous mettez un glaçon dans un verre d’eau plus chaude, celui-ci fond et absorbe la chaleur de l’eau. Il change d’état pour réguler la température de l’eau ! C’est exactement le fonctionnement des Thermocules, à la seule différence que de l’état liquide, les
Thermocules peuvent changer d’état et devenir solides à nouveau.
L’intérêt est donc d’obtenir une régulation continue de la température du corps. Cette technologie vous propose tout simplement un microclimat dans votre pantalon ! Au passage, cette technologie initialement développée par la
NASA n’a pas moins de 96 brevets relatifs aux matériaux thermorégulateurs.