Un V6 biturbo hybride surpuissant !
Comme le stipule le nouveau règlement des
LMH, le nouveau nom des LMP1 dans les Le Mans Series, le groupe motopropulseur sera un s
ystème hybride de dernière génération. Comme nos
voitures hybrides, les motoristes ont réussi à associer un moteur thermique à un autre électrique.
Le premier est donc le fruit d’une d’une longue tradition et du savoir-faire de
Peugeot Sport. Après le célèbre V12, puis le fabuleux V8 des
Peugeot 908, la firme se lancera dans la bataille des 24 heures du Mans avec un petit V6.
Petit certes ! Mais costaud !
Si les 6 cylindres en V ne cubent que 2,6 litres, ils sont gavés d’air par un gros biturbo. Il est positionné derrière le pilote, animera les roues arrière et développera une puissance maximum normée de 680 ch, pour un poids de 165 kg. Le moteur électrique qui produit l’équivalent de 271 chevaux est placé sur le train avant et ne s’occupe que de ces roues.
La boîte de vitesses, séquentielle robotisée à 7 rapports, sera commandée électriquement par des palettes au volant. Le système de freinage dit «
Brake by Wire » sera géré intégralement par l’électronique. Le pilote contrôlera la force du frein moteur générée par le moteur électrique dans les phases de ralentissement ainsi que celle appliquée sur les disques par les plaquettes de frein, pour obtenir une répartition électrique/hydraulique optimale. La gestion de l’énergie, aussi bien à l’accélération qu’à la régénération, sera donc un point clé des performances et de l’efficience de la voiture.
680 + 270 = 680 chevaux
On a l’habitude de vous dire que l’on ne peut pas additionner la cavalerie d’un moteur thermique et celle d’un électrique. La faute à des courbes de puissance qui ne se suivent pas. Ici, c’est pire, c’est le règlement des Le Mans Series qui limite l’énergie
totale à 680 chevaux.
Pour optimiser le fonctionnement de ce duo vis-à-vis du règlement, les ingénieurs ont créé des lois d’utilisation.
La réglementation interdit l’utilisation de l’énergie électrique entre 0 et 120 km/h : les accélérations se feront grâce au moteur thermique seul. Le moteur électrique entrera en action lorsque la vitesse requise sera atteinte.
À pleine charge, le moteur V6 biturbo contient sa puissance jusqu’à 408 ch et la module en fonction de la puissance disponible du moteur électrique à 271 ch, lequel dépend directement du niveau de charge de la batterie.
Lorsque le moteur électrique est sollicité, la voiture passe automatiquement en 4 roues motrices. Ceci lui confère un comportement différent et une meilleure stabilité dans les virages négociés à haute vitesse par exemple.
Quand la batterie haute densité est vide, le moteur thermique repasse à 680 ch. La voiture devient alors une propulsion. Pour les courses, cette batterie sera chargée à 100 % avant le départ par le biais d’un dispositif hybride rechargeable sur secteur. En piste, la batterie sera totalement autonome et se rechargera seule grâce à l’énergie cinétique dégagée par les freinages.
Cependant, deux exceptions sont permises dans le règlement :
Une majoration de la puissance du bloc thermique de 3 %, soit un total de 700 ch en bout de ligne droite, lorsque la batterie est vide, alors le moteur/générateur électrique joue le rôle d’alternateur à hauteur de 15 kW. Une situation appelée « End of Straight » générée automatiquement par l’électronique de la voiture.
La possibilité d’utiliser le moteur thermique ou électrique, voire les deux en même temps lors du roulage dans la voie des stands, où la vitesse est limitée à 60 km/h.