Voiture électrique contre thermique : diviser pour mieux régner !

Le postulat posé par TF1 le lundi 12 août visait à comparer un véhicule électrique, à un hybride et à un thermique sur la route des vacances. Une question légitime pendant les vacances scolaires (même si elles touchent à leur fin). Nous-mêmes, nous avons à plusieurs reprises effectué des essais longue distance pour montrer qu'il est possible de le faire en voiture électrique.

La vérité est qu'il n'y a pas de vérité absolue
Le souci est qu'il n'y a pas de bonne ou mauvaise réponse à ce débat. Car au moins 3 indices de pondération sont à prendre en compte : l'utilisation que l'acheteur a de son véhicule, sa capacité à recharger à son domicile (nous évacuerons la fausse promesse du droit à la prise en copropriété) et les capacités du véhicule. C'est d'ailleurs finalement ce dernier point qui est le plus déterminant. On n'achète évidemment pas une Renault Zoé pour partir en vacances tout comme on n'achetait pas une Twingo thermique pour le faire. Pour autant, on peut attendre d'un véhicule de grand gabarit à réaliser l'exercice. Cela, nous l'avons démontré avec plusieurs essais,certes souvent sur des véhicules très coûteux à grosse batterie pour des questions de temps.

Acheter un véhicule pour 90% de l'usage ou 2 voitures ou bien l'hybride rechargeable ?
Maintenant que le maillage du réseau électrique n'est plus une problématique, il demeure celle du temps de recharge, y compris avec des recharges dites rapides (mais prenant toujours a minima 20 bonnes minutes). La question se résume finalement assez simplement : êtes-vous prêts à passer plus de temps sur la route pendant l'aller-retour de vos vacances, en considérant que vous ne rencontrez aucun souci le reste de l'année ? En sachant que le nombre de véhicules par foyer se limite rarement à un seul, est-ce un problème de répondre à la négative ? Et dans le cas d'une seule voiture dans le foyer, partez-vous au moins en vacances avec votre voiture personnelle ? Certains ont fait le choix de la troisième intermédiaire : l'hybride rechargeable (à ne pas confondre avec l'hybride classique). D'abord les entreprises, pour qui c'est du pain béni fiscal, sans que jamais ne soit surveillée la réelle utilisation électrique du véhicule. Les acheteurs de modèles puissants dépourvus de malus écologique y trouvent aussi leur compte.

Battez-vous les uns les autres
Il n'y a donc vraiment pas lieu à s'invectiver pour savoir si la voiture électrique est mieux que la thermique ou inversement, puisque les deux peuvent sereinement cohabiter. Le problème vient évidemment de tout en haut. En interdisant la voiture thermique à une date précise et en forçant les constructeurs automobiles à stopper leurs développements de voiture thermique, un camp a été choisi comme élu et un autre a été pointé du doigt comme étant le Mal. Si aucun camp n'avait été choisi et qu'on avait laissé tranquilles les propriétaires de voitures thermiques, on n'en serait pas là. C'est d'autant plus regrettable que la majorité des acheteurs basculant sur l'électrique ne souhaite pas revenir en arrière. Tant mieux pour eux ! Il n'est surtout pas question de les y obliger...

Le fameux droit à la prise
Habitant dans une copropriété de région parisienne, j'ai bien sûr entendu parler du droit à la prise, censé permettre à tout à chacun de recharger chez soi. Si cet élément n'est en réalité pas un réel pré-requis pour pouvoir rouler en électrique - d'abord si la personne peut recharger à son travail ou bien tout simplement en possédant une Tesla et en jouissant du réseau Supercharger à bon prix - il faut tout de même admettre que cela apporte évidemment un confort non négligeable. Sauf que la réalité ne rentre pas toujours dans un Power Point ou un Excel. La vie, ce sont aussi des cas particuliers (assez nombreux quand on creuse) de copros sans numéro de place attitrée. Autrement dit, bon courage pour garantir que ma place devant la borne électrique, sur le parking collectif où squattent des véhicules annexes à la résidence, reste libre quand j'en ai besoin...