Forcément, avec une bestiole semblant sortir tout droit du jurassique, difficile de trouver de la délicatesse dans son style. Dessiné avec une règle et une équerre, le Wrangler affiche une carrure de monolithe reconnaissable entre mille.
Si on ne peut pas dire qu’il soit sexy, sa stature imposante un brin arrogante avec sa calandre droite, robuste, percée des 7 colonnes, tape franchement dans l’œil des spécialistes et des néophytes. Les optiques rondouillardes à LED et son pare-chocs qui peut servir de canapé les jours de beau temps soufflent comme un vent frais qui respire l’authenticité. Et ce n’est pas son profil charpenté à l’allure de Lego géant, ses arches de roues surdimensionnées et sa roue de secours portée en sac à dos qui inverseront la tendance.
Bien au contraire même, car comment omettre que dans ma version Rubicon, il se coiffe d’un robuste hardtop. Un rayon de soleil et hop, on enlève une partie du toit. N’espérez pas la fulgurance et la précision d’une capote électrique. Ici, il faut être un expert en montage de meubles IKEA et avoir des bras de charpentier. Que voulez-vous, rouler à ciel ouvert, ça se mérite !
La mode est à la cabine de conduite haute. Si vous êtes dans ce cas, vous allez être servi ! Monter à bord du Wrangler c’est comme escalader l’Everest. Il faut sortir avec ses cordes et bordiers.
Après être monté en altitude, on y trouve une ambiance « fun ». La planche de bord horizontale est largement percée de trous béants pour faire passer l’oxygène, il y a des caoutchoucs en guise de tapis de sol, des vis apparentes et un arceau de sécurité qui semble être construit avec un lampadaire tellement il est épais.
Coquetterie du moment, le passager a droit à un plastique de couleur rouge intense au toucher pêche. Les petites attentions continuent avec des sièges en cuir chauffants logotypés « Rubicon ».
Hérésie absolue, ce Wrangler reçoit la toute dernière génération de système multimédia Uconnect. En plus d’offrir un GPS efficace et rapide, il se permet de proposer une connexion « Apple Car Play » et « Android Auto ». Ce n’est pas fini ! Il dispose également d’une super sono avec des haut-parleurs sur le plafond, un grand nombre de prises USB, dont une USB C.
Un dernier détail : en version longue, on ne souffre pas de manque d’espace, aussi bien à l’avant qu’à l’arrière, et question soute à bagages, c’est Byzance. Par contre, en châssis court, c’est la crise du logement. À l’avant, tout se passe bien, mais pour passer sur la banquette arrière, un stage d’un mois chez un contorsionniste est vivement recommandé. Le coffre est tout simplement ridicule ! On s’en fiche, ce que l’on veut, c’est le souiller.
Le macadam n’est pas son terrain de prédilection. Le Wrangler n’offre pas de grand intérêt à part celui d’attirer les regards curieux des badauds. Les suspensions ont une fâcheuse tendance à sautiller, la direction réagit avec une seconde de latence et question insonorisation… bah, euhhhh… au bout d’un moment, quand les tympans se mettent à saigner, ça passe !
Allez, je l’avoue, super rigolo, parce que ça a le mérite de ne ressembler à rien d’autre de connu et que son nouveau groupe motopropulseur est très performant. Les 8 vitesses s’enchaînent sans à-coup et le cerveau électronique semble se caler à la perfection sur le rapport qui convient. Les 200 chevaux issus du 4 cylindres turbo diesel ne manquent pas de peps à la relance. Ils mettent assez de cœur à l’ouvrage pour extirper les 2,2 tonnes de l’engin en 10,3 secondes pour atteindre les 100 km/h en partant de 0.
Bon, j’en peux plus. Je sors des routes, pour profiter de ses compétences dans les bois. En route pour la bonne gaudriole ! C’est dans ces conditions que je me suis délecté du Wrangler. Dans cet univers hostile, où la forêt tend ses pièges avec des roches abruptes, de la boue à n’en plus finir, des nappes phréatiques à ciel ouvert ou encore des racines semblant vouloir vous avaler, le Wrangler Rubicon fait son show.
Ici, bien armé avec son mode « superhéros des campagnes » qui conjugue : 4 roues motrices, différentiels avant et arrière bloqués, ESP en mode « Off » et boîte de vitesses courte, ça fait crac-boum-hue, et ça passe à tous les coups !
Sans doute pas très élégant, ni très fin, ce système à l’ancienne a le mérite d’être imparable, costaud et éprouvé. Cerise sur le gâteau, aucune aide électronique ne vient régir sa progression, tout est mécanique. On tient fermement le volant, sur un filet de gaz pour les opérations délicates puis plein GAZ pour gravir des murs. Le pied !
Question consommation, on est évidemment loin des standards d’Europe Écologie les Verts. Avec une moyenne de 12 litres aux 100 km sur autoroute et un bon 18 litres lorsque l’on monte les montagnes. Question tarif, Jeep n’a pas encore communiqué le prix « Made for France », mais ce qui est certain, c’est que l’État vous en sera gré si vous en devenez propriétaire avec un malus CO2 qui s’imposera naturellement au plafond soit 10 500 € à donner au Trésor. Ça fait des sous ! Mais vu la faible décote, on lui pardonne.
On lui pardonne aussi ses piètres prestations dynamiques sur routes, car dès que l’on prend les chemins « non officiels », on est certainement l’un des plus heureux conducteurs du moment ! Sans oublier que rouler avec cette chose, c’est un peu comme si on portait des santiags aux pieds, un lasso de cow-boy et un 501 moulant les parties. De la grande finesse qui fait prendre un bain de Jouvence dans un paysage automobile toujours plus uniforme.
Note de raison : 1/5
Note de passion : 4/5
Bien vu :
- Le look charismatique !
- On peut le désosser pour en faire un cabriolet.
- Excellent couple : moteur, boîte de vitesses.
- La sono qui envoie du steak !
À revoir :
- La tenue de route
- L’insonorisation
- Attendre 2020 pour une version hybride
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2018 98740 km Manuelle Diesel
2020 67790 km Automatique Essence