Des ajustements !
Question style, la Mazda3 garde ses lignes tout en courbes. Pour trouver la différence entre cette phase 2 et sa devancière, il faudra s’équiper d’une loupe, car les changements sont mineurs. Par exemple, la calandre est revue pour un « profil tridimensionnel plus marqué ». À ceci viennent s’ajouter des optiques intégrant la technologie LED, de nouveaux inserts d’antibrouillard, de nouvelles jantes alliage de 18 pouces, de nouveaux rétroviseurs incorporant des répétiteurs de clignotant enveloppants et un bouclier arrière redessiné. Les gens du marketing de Mazda diront que c’est Byzance, nous, nous parlerons plutôt de conventionnalisme.
Vous l’aurez compris, à l’extérieur il sera très difficile de voir la différence entre les deux générations. Dans l’habitacle, c’est la même chose ! Les ingénieurs auront tout de même changé les blocs de commandes, l’habillage de planche de bord, introduit un volant pouvant être chauffant et des inserts de poignée de porte de meilleure qualité… J’allais oublier : la nouvelle Mazda3 adopte un frein de stationnement électrique. Selon Mazda, cela a « permis de libérer de la place et d’intégrer une console centrale des plus pratique ». Heureusement, le système Active Driving Display fait son apparition. Sous ce barbarisme technique, la firme parle de ses cadrans du combiné d’instrumentation qui ont été revisités afin d’améliorer la qualité et la clarté des instruments. Cet intérieur est disponible avec deux nouvelles selleries en tissu noir, et deux nouvelles selleries en cuir, de couleur noire ou blanche au choix.
Du nouveau sous le capot ?
Bah non ! C’est bonnet blanc ou blanc bonnet entre les deux générations. Mais c’est peut-être la bonne nouvelle de ce lifting. Car la génération de moteur SKYACTIV reste une référence en agrément. On retrouvera donc avec plaisir le 4 cylindres diesel 2,2 L SKYACTIV-D de 150 chevaux et le petit mais joyeux 1,5 L SKYACTIV-D de 105 chevaux. En essence s’il n’y a qu’un seul moteur, le 2,0 SKYACTIV-G, il dispose de deux puissances : 120 et 165 chevaux.
Bon alors, quoi de neuf, docteur ?
La nouvelle Mazda3 2017 reçoit le tout premier système issu de la gamme « SKYACTIV-VEHICLE DYNAMICS » de Mazda, dénommé « G-Vectoring Control (GVC) ». Ce dispositif fait varier le couple du moteur afin d’optimiser la charge exercée sur chaque roue. Nous, on appelle ça tout simplement un différentiel à glissement limité. Il est chargé d’améliorer la tenue de route et le confort de conduite dans toutes les situations. Pour réduire les vibrations, tout en rehaussant la précision, les suspensions avant à éléments MacPherson et arrière multibras ont fait l’objet de modifications.
La caméra de détection avant est également toute nouvelle. Elle permet d’étendre ses capacités et de détecter les piétons en plus des véhicules. Ainsi cette nouvelle Mazda3 peut intervenir jusqu’à la vitesse 80 km/h pour un freinage automatique piéton et même 160 km/h pour un freinage automatique sur autre véhicule.
La bonne affaire !
Notre choix, c’est porté sur la Mazda3 SKYACTIV-G 165 en finition Selection. Elle est vendue au prix de 29 850 €. Pour ce tarif, elle dispose d’un équipement pléthorique dont le système d’infodivertissement (GPS) et son écran de commande tactile de 7 pouces. On profite également du siège conducteur à réglage électrique, habillé de cuir (nous avions l’option cuir blanc vendue à 150 €), les jantes de 18 pouces et le régulateur de vitesse autoadaptatif couplé à un système de maintien dans les voix.
Sous le capot moteur, le 4 cylindres de 2 litres envoie 165 chevaux sur les roues avant via une boîte de vitesses à 6 rapports. Le constructeur annonce un 0 à 100 km/h en 8,2 secondes, une vitesse de pointe de 210 km/h et une consommation moyenne normée de 5,8 l. Des chiffres et des équipements qui en font de prime abord un mets de choix dans ce segment des compactes ultra concurrentiel.
Mais au volant, ça vaut quoi, une Mazda3 ?
Il fait beau, chaud, roulons !
Clé en main, nous nous précipitons vers le coffre de notre auto. La soute à bagages est dans la bonne moyenne et ce ne sont pas les deux petits sacs de voyage (un vol Vueling nous y avait contraints) et le sac accueillant l’appareil photo et les objectifs d’Étienne qui le rempliront. Cependant, avec sa capacité de 364 litres, il sera suffisant pour partir en vacances à 3 ou 4, cela dépendra de la quantité de paires de chaussures de madame et du nombre de numéros de La Revue Automobile que monsieur emportera avec lui.
En passant à l’intérieur, l’habitacle nous semble tout à fait correct, offrant un espace de vie accueillant. En effet, je ne vois pas Étienne et son mètre quatre-vingt-dix-sept se contorsionner pour s’installer. De plus, moi, au poste de conducteur, je suis gâté par la présentation flatteuse dont je dispose. Le compte-tours central y ajoute même un côté sport plutôt sympathique.
Passons au moment le plus passionnant de cet essai, la prise en mains. Sur les premiers kilomètres, en plein cœur de Barcelone, la Mazda3 virevolte avec les autres prétendants à la première place de la sortie de feux rouges. Ses amortisseurs filtrent brillamment les désordres du goudron catalan. Il nous faudra tout de même attendre l’autoroute pour l’autoriser à libérer sa cavalerie. Dans le silence, confortablement assis dans les sièges en cuir blanc, nous verrons défiler les kilomètres sans anicroche. Mais ni la ville ni les voies rapides ne nous permettront d’entrapercevoir le potentiel sportif de cet Mazda3 SKYACTIV-G 165. Car nous le pressentons, il est là. Nous nous souvenons d’un grand rond-point négocié à belle allure où nous avons senti le train arrière se placer en travers au lever de pied… Notre décision est prise : nous allons rejoindre les petites routes de montagne.
Disons-le de suite, nous nous sommes dès lors ré-ga-lés ! Le comportement n’affiche pas l’hallucinant tranchant d’une Peugeot 308, mais plutôt celui de la pétillante Mégane qui ne demande qu’à jouer de son popotin. Le dynamisme est donc réel, avec un équilibre sain, facile, voire amusant à la demande.
Et on lui a demandé d’être amusante, croyez-moi ! Surtout lorsque nous nous sommes arrêtés dans un chemin sableux qui comptait plus de trois kilomètres de virolos. Ici, notre Mazda3 s’est transformée en voiture de rallye. Ses suspensions, tolérantes et filtrantes à l’égard des bosses et fermes dès qu’il s’agissait de maîtriser la glisse, nous ont poussés à tenter le drift à chaque courbe. Le pire, c’est qu’elle le faisait !
Le système G-Vectoring a été une arme redoutable. Comme toute traction, à chaque freinage appuyé avant un virage, l’auto avait tendance à aller tout droit. Mais en remettant plein gaz, voici que la roue extérieure se lançait dans une augmentation de ses circonvolutions qui lui permettait de relancer la Mazda dans sa trajectoire. Efficace à souhait !
Et ce moteur atmosphérique…
Quel plaisir ! Il est si plaisant de retrouver un bon 4 cylindres sans turbocompression, qui ne demande qu’à chanter haut dans les tours. En ville, il enroulera sans balbutier de son injection à partir de 1200 tr/min, alors que sur route et calé sur le 6e rapport, il se contentera de moins de 7 litres de carburant. Mais le meilleur, il l’a clairement offert sur notre route de Rallye, où nous avons tenu un rythme, disons-le, plutôt… « élevé ». Là, il s’est contenté du troisième rapport pour enrouler avec ferveur de 1 200 à 6 500 tr/min. Cerise sur le gâteau : sa sonorité, presque agréable lorsqu’il est perché dans les tours !
Une Mazda3 qui a l’étoffe des grandes !
Chez Mazda, on sait construire des autos. Mais le conventionnalisme qui règne dans certaines équipes a parfois fait l’objet de vives critiques dans le milieu. Et ce lifting Mazda3 en est la preuve. Maintenant que cette auto a vraiment pris du galon grâce à ses nouvelles suspensions, son G-Vectoring (DGL) efficace, son moteur essence onctueux et son insonorisation peaufinée, elle devrait se placer en haut de la liste de cadeaux au père Noël. Mais pour convaincre de nouveaux acheteurs, il aurait peut-être fallu un brin de courage stylistique supplémentaire, car faire la différence entre les deux générations, c’est comme jouer au jeu des 7 erreurs. Il y en a peu et il faut sortir le microscope électronique pour les dénicher.
Celle que j’achèterai…
Pour finir, si l’addition proche des 30 k€ est trop lourde pour votre budget. J’ai la solution ! Descendez dans la finition inférieure, car pour 3 400 € de moins, Mazda ne fait l’impasse que sur le cuir, le siège conducteur électrique, le régulateur adaptatif et l’assistant de maintien de trajectoire.
=> Prix de la Mazda3 SKYACTIV-G 165 Dynamique = 26 450 €
Note : 16/20
Bien vu :
- Le système G-Vectoring
- Les suspensions efficaces
- Rapports prix/équipements
À revoir :
- Audace stylistique du lifting
- Le GPS parfois à la traîne
- Le maintien latéral des sièges
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