Tout commence un mardi très tôt dans la matinée. Alors que les cheminots de la SNCF font grève, les responsables presse de la firme à l’étoile nous ont conviés à prendre le premier vol direction le Pays basque espagnol. Et c’est vrai que dans ces moments là, on est plutôt ravis de notre sort. Pendant que la France cherche à rejoindre son poste de travail, avec Julien, on quitte avec le sourire le sol de l’hexagone pour rejoindre l’une des plus belles autos du moment.
Une heure et demie plus tard, nous voilà à l’aéroport de Bilbao. Considérée comme une ville industrielle en déclin jusqu’à il y a quelques décennies seulement, cette cité est devenue la Mecque du design et de l’architecture. Le Musée Guggenheim, conçu par Frank Gehry, en est l’exemple le plus connu. Et lorsque l’on a vu notre CLS revêtue de sa belle robe rouge, le parallèle est devenu évident.
Comment ne pas tomber sous le charme de ses lignes tout en courbes douces ? Les traits mélangent, avec savoir-faire, les arrêtes vives et les arrondis dissimulant une musculature athlétique. Pas de fioritures dans cette allure de grand coupé élégant. Preuve qu’il ne faut pas forcément trop en faire pour obtenir un résultat des plus flatteurs… Cela dit, cette CLS a bien d’autres arguments que cette ligne ravageuse… Car après l’émotion des débuts, il nous fallait prendre la route pour un voyage de plus de 550 km.
Notre compagnon de voyage sera la CLS 400d 4MATIC AMG Line+. Sous ce barbarisme linguistique des gens du marketing produit se cache celle qui devrait faire la majorité des ventes. Pour un prix de 92 100 €, la compagnie allemande vous fera rentrer dans un univers conjuguant sport, raffinement et stature.
Tout commence avec ce qu’il y a sous le capot moteur. Mercedes abandonne le moteur en V au profit de ceux en ligne. Un peu à la façon de son ennemie jurée, BMW. La raison est que ce genre de moteur est plus simple à travailler pour le combiner avec un système électrique. D’ailleurs, la version essence, CLS 450 4MATIC, en est déjà équipée avec l’EQ Boost qui adjoint une batterie 48V et un petit moteur électrique pour accompagner les 6 cylindres d’un renfort de puissance de 22 chevaux et 250 Nm de couple. Malheureusement, notre diesel n’en est pas encore pourvu, du moins pour l’instant.
Sur le papier, ce 6 cylindres de 3 litres gavé d’air par un turbo à deux étages n’a pas vraiment besoin de cette fée électricité. Avec 340 chevaux et 700 Nm de couple, il est tout simplement le moteur diesel le plus performant jamais produit en grande série pour un véhicule particulier Mercedes. Question chronos, il fait des merveilles avec un TOP 100 expédié en 5 secondes, une vitesse limitée électriquement de 250 km/h et une consommation normée de 5,6 litres pour 100 km soit 148 g de CO2.
Pour accompagner la cavalerie, la CLS s’habille d’un pack AMG qui nous gratifie de jantes de 19 pouces à 5 branches doubles, d’un kit carrosserie complet AMG, de la navigation, de sièges sport climatisés et d’un volant sport en cuir nappa de 370 mm. Pour avoir accès aux précieuses suspensions pneumatiques Air Body Control, il faudra passer par la case option 2 300 €), tout comme pour le nécessaire pack d’assistances à la conduite Plus (2 900 €) ou comme pour l’affichage tête haute (1 200 €) et la fameuse peinture Designo Rouge jacinthe métallisée (1 600 €). Bref… l’addition grimpe très rapidement à plus de 100 000 €. Une situation qui ne fait pas peur aux concessionnaires, puisque les clients ont jusqu’ici fait un chèque moyen de plus de 95 000 € pour prendre possession de leur CLS.
Bien assis derrière son volant, il me faut juste me laisser porter par les informations de la navigation que je ne peux esquiver, puisqu’elle est largement présente : sur l’immense tablette de 12,3 pouces qui trône sur la planche de bord, sur le compteur digital derrière le volant et sur l’affichage tête haute. Pour ne plus suivre le GPS, il faut dorénavant le faire exprès !
Dès les premiers tours de roue, on ne peut oublier que nous sommes à bord d’une Mercedes. Le confort est donc somptueux ! Les suspensions pneumatiques fonctionnent à merveille. On a une réelle impression de rouler sur un nuage. Bosses, ornières, tout cela semble éliminé et la CLS se mue en tapis volant… Quel régal sur l’autoroute ! D’autant que l’insonorisation est superbe, et que les assistances à la conduite en font presque une voiture autonome. La CLS pourrait prendre toute seule les courbes, mais la réglementation nous empêche de lâcher le volant plus de quelques secondes. Quoi qu’il en soit avec le régulateur de vitesse auto adaptatif, plus besoin de gérer les pédales de frein ou d’accélérateur. La CLS le fait pour parfaitement pour vous !
Après cette sinécure d’asphalte bien lisse, il est temps de passer aux choses sérieuses. L’arrière-pays regorge de petites montagnes et leurs routes escarpées dévoileront les limites sportives de la CLS. Attention ne dites pas ce que je n’ai pas dit. La CLS est très loin d’être mollassonne. Bien au contraire même. En mode SPORT+, elle déploie franchement sa force en vous collant bien au fond du siège à chaque relance. Les courbes longues et rapides sont passées à très vive allure et en toute sécurité. Ici, le couple suspensions actives et système 4MATIC confère à l’exercice une grande simplicité. Rien à redire sur les freins, qui assument parfaitement leur tâche et longtemps.
Non, là où elle rendra un peu les armes, c’est dans les lacets de montagnes. Les 1 980 kg auront raison d’elle en conduite très soutenue. Mais, j’avoue que là, je ne la conduisais pas. Je la pilotais.
Comme nous sommes dans la partie griefs, je ne peux passer sous silence la direction qui, comme de coutume chez Mercedes, se montre un peu collante. Rien de dramatique toutefois, car ni la précision ni l’agrément n’en souffrent réellement.
Enfin, dans le cockpit tout se passe bien à l’avant. Mon mètre quatre-vingt n’a aucune difficulté à trouver sa position et son espace vital. Sauf qu’une fois assis aux places arrière, l’espace qui y est dévolu n’est pas exceptionnel surtout en hauteur. Pour preuve, ma crinière éraflait le beau plafonnier. La faute à la ligne de pavillon qui implique forcément quelques concessions…
La nouvelle CLS est comme le Pays basque. Elle se déguste ! Cette auto donne envie de rouler, rouler et encore rouler sur des kilomètres. Puis de s’arrêter, de prendre le temps de la regarder bien assis dans un fauteuil qui longe les bords de mer de San Sebastian, ou encore mieux de faire la route de la côte et de s’arrêter dîner dans l’un des restaurants proposant une cuisine incroyablement raffinée où on mange les meilleurs pintxos, créations miniatures similaires aux tapas espagnoles, mais plus élaborées.
Par contre, tout cela se vivra à deux. Si la nouvelle CLS gagne en habitabilité, elle n’est pas capable d’accueillir 4 Hollandais adultes. Les places arrière sont bien trop étriquées pour vivre une expérience digne de ce nom. En même temps, on n’achète pas pareil engin pour courir les brocantes ou pour transporter une équipe de football !
Bien vu :
- Ligne fortement inspirée de la 1re génération.
- Moteur diesel au TOP de l’agrément.
- Confort Pullman.
À revoir :
- Boîte de vitesse lente en mode SPORT.
- Augmentation des tarifs.
- Habitabilité arrière.
Photos© Julien Fautrat
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