Brut de décoffrage !
L’heure automobile est au crossover. Des berlines rehaussées qui singent les 4x4 avec des lignes et des plastiques musclés. Ce nouveau Mitsubishi L200, n’a pas besoin de ces artifices. Les critères esthétiques qui ont présidé à sa refonte ont de quoi rassurer les puristes. Pas de fanfreluche ! Il n’y a guère que les nouveaux phares tarabiscotés avec une signature visuelle à LED qui succombent à la mode. Le reste c’est du brut de décoffrage. Même, la cabine a perdu ses arrondis qui faisaient son originalité. C’est simple, on a l’impression que les designers n’avaient plus de compas tant la silhouette est faite de lignes droites. Pour ma part, j’aime !
Pour l’animer, Mitsubishi s’est offert un gros moteur carburant au mazout. Avec ses 4 cylindres cubant 2,4 litres, il s’agit de l’un des plus importants quatre cylindres aluminium disponibles sur une voiture de série. Avec son double arbre à cames en tête, ses seize soupapes à rampe commune, son injection directe et son puissant turbocompresseur, ce bloc délivre jusqu’à 181 canassons.
Pas de quoi en faire une sportive, me diriez-vous. Certes, mais son couple de 430 Nm à 2 500 tr/min fait des merveilles. Les dépassements en côte sont expédiés à vitesse grand V. Et surtout, il permet de rajouter un équidé à sa cavalerie d’origine, via une remorque à chevaux pouvant atteindre les 3,1 tonnes.
2 ou 4 ?
Les premiers kilomètres parcourus au volant suffisent à se rendre compte que le nouveau L200 a profité d’une quantité considérable d’évolutions technique. Les ingénieurs ont essayé de le caler au niveau des prestations d’un SUV. Pour tenter d’y arriver, les mutations consenties par les ingénieurs ont été nombreuses. Par exemple, les matériaux de l’habitacle sont plus valorisants avec l’apparition de plastiques noir laqué, le nouveau moteur est plus silencieux et le capitonnage filtre enfin les bruits aérodynamiques. Ce n’est pas encore le grand luxe, mais les efforts sont réels !
Sur routes, pas de miracle. Un pick-up reste une machine à part. Ses 5,20 m de longueur et sa hauteur de caisse le limitent à une utilisation hors des agglomérations. Le Mitsubishi L200, ce qu’il demande avant tout, c’est d’aller au charbon !
Et il y va de bon cœur. La transmission intégrale, nommée Super Select 4WD II, est une vraie spécialité maison. Son système dispose d’un différentiel arrière autobloquant et d’une transmission auxiliaire. Le différentiel central se charge de distribuer le couple entre les essieux en fonction de la motricité.
Quatre modes sont accessibles via une molette située à côté du levier de la boîte de vitesses. En mode 2H, les roues arrière sont motrices. Le mode 4H offre quatre roues motrices en permanence. La répartition est de 40 % vers l’avant et 60 % vers l’arrière en temps normal, et peut aller jusqu’à 50/50. « 4HLc » implique le blocage du différentiel central : la répartition de la puissance est égale sur les 4 roues. Et « 4LLc » y ajoute une gamme de vitesses courtes. Enfin, le contrôle de stabilité est associé à un contrôle assisté du frein moteur en utilisation « extrême ». Celui-ci est enclenché automatiquement dès que la gamme courte est sélectionnée, et permet de retenir la voiture dans les pentes à forts pourcentages.
Avec un tel attirail, le L200 « grimpe aux arbres » !
Mitsubishi nous a concocté un parcours de pur « franchisseur ». Avec un peu de technique et un coéquipier de confiance, L200 passe partout. Et en plus de « survoler » les obstacles de dame Nature, il est également capable de plonger. En effet, un passage de gués de 60 cm de profondeur ne lui fait pas peur. Bien au contraire, il s’en amuse.
Partout, mais pas pour tous…
Le nouveau L200 est une machine qui s’exprime hors des sentiers battus. Et il le fait de mieux en mieux. Plus confortable, il commence à offrir un véritable agrément de conduite sur route. Son look de baroudeur, son gabarit de porte-avions et sa benne limitent son utilisation.
Note : 14/20
Bien vu :
- Nouvelle transmission 4x4
- Tenue de route en progrès
- Look taillé à la serpe
- 3,1 t de remorquage
À revoir :
- Conso moyenne à plus de 10 litres
- Confort aux places arrière
- Pas vraiment discret
Photos : Etienne Rovillé
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