Essai Mitsubishi Outlander PHEV 2016 : le SUV presque écolo

C’est donc dans les environs de Barcelone que nous avons été invités à prendre le volant de ce nouvel Outlander Plugin Hybrid EV. Nous n’aurons pas beaucoup vu le soleil durant notre journée d’essai. À la place, nous avons parcouru les routes sinueuses catalanes sous une pluie quasi ininterrompue… 

Qu’est-ce qui change ?
Le PHEV est sorti sur la troisième génération d’Outlander. Sur les six premiers mois de l’année, ce SUV est le véhicule le plus vendu par Mitsubishi en France et le PHEV représente presque la moitié de ses ventes. Une valeur impressionnante que l’on ne retrouve sur aucun autre véhicule. Malgré ce plébiscite commercial, le constructeur a choisi de ne pas attendre pour porter des améliorations à son tout-terrain superstar. 

Commençons par les choses qui se voient. En premier lieu, le design évolue sous l’impulsion d’un nouveau patron du style. Sa signature visuelle est baptisée Dynamic Shield (bouclier dynamique), représentée par deux boomerangs qui entourent la calandre pour offrir dynamisme et protection. Les feux arrière ont également été élargis, le hayon redessiné et de nouvelles jantes font leur apparition. Au total, le travail d’amélioration s’est porté sur plus de 100 points. L’autre élément visible est l’habitacle, totalement rhabillé, qui permet à la Japonaise de faire un bond en qualité perçue. Bien équipés avec le volant chauffant, la caméra de recul à 360° (sur la gamme Instyle) et l’éclairage d’ambiance, nous voyageons à présent dans un intérieur de qualité, plutôt flatteur, bien qu’un peu austère. Reste à évoquer ce qui ne se voit pas…

Mais qui s’entend ! L’isolation phonique a été étudiée pour que le niveau sonore diminue. 30 zones de la voiture sont concernées. Ensuite, le châssis a également été revu et, en particulier, la rigidité de la caisse qui progresse. Amortisseurs, ressorts et direction ont eux aussi fait l’objet d’un recalibrage. 

Si l’inconnu du vieillissement des batteries et des composants électriques vous fait peur, soyez rassuré, car leur garantie passe à 8 ans et 160 000 km. Quant à la garantie globale du véhicule, elle demeure toujours de 5 ans. Les tarifs vont de 46 900 € à 56 900 € sur trois niveaux de finition (Intense, Intense Style et Instyle) desquels il faut déduire le gros bonus de 4 000 €, voir le super bonus si vous y êtes éligible. 

Le son du silence
D’accord, ce n’est pas très original. Mais rouler dans une voiture à capacité électrique a toujours un côté déroutant, même lorsque ce n’est pas la première fois. En réalité, ce n’est pas parfaitement silencieux, car le sifflement du moteur électrique est perceptible. Cela reste beaucoup plus discret que le fonctionnement d’un moteur thermique, a fortiori d’un diesel. Point de carburant lourd dans la PHEV, les deux moteurs électriques sont complétés au besoin par un bloc essence de 121 chevaux et 190 Nm. En valeurs cumulées, la puissance peut atteindre 200 chevaux. Plusieurs modes de conduite vous sont proposés, allant du tout électrique, jusqu’à ce que la batterie se décharge, à un mode d’économie de la charge afin d’éventuellement garder l’autonomie pour un trajet urbain. Un mode de fonctionnement à la carte très appréciable lorsqu’on en a compris toutes les subtilités. 

Ne cherchez pas de compte-tours classique. À la place, l’aiguille navigue dans la graduation pour vous indiquer si le moteur thermique est ou n’est pas sollicité. Mieux, à chaque coup de frein, vous voyez la récupération d’énergie se faire sous vos yeux (pas trop quand même, il faut regarder la route !). Une autre astuce pour moins consommer est l’utilisation du frein moteur à l’aide des palettes au volant. En gérant correctement la chose, vous gagnez, là aussi, sur votre bilan carbone. Pour être sûr de ne pas vous tromper dans vos manœuvres, la lettre B s’affiche sur le levier de vitesse. Et ça marche ! Ce n’est pas que du gadget. Preuve en est, sur la seconde partie du trajet, avec la batterie qui s’était vidée à l’aller, la consommation moyenne s’est établie à 7,8 litres aux 100 km. En sachant que, les lacets et les côtes ne sont pas propices à une consommation contenue et que ma conduite ne l’était pas non plus… En revanche, nous n’étions que deux dans la voiture, et sans gros bagages. Pourtant, il y a de quoi charger dans le généreux coffre, sans que cela empiète sur l’appréciable espace aux jambes de la seconde rangée. 

Tout n’est tout de même pas encore parfait. Lorsqu’il y en a besoin, la gestion électronique force le moteur thermique à travailler haut dans les tours. Soyons clairs, le 2 litres est dans ce cas de figure assez bruyant ! Cela n’arrive que si vous vous amusez à prendre des côtes sans vous traîner ou bien que vous vous insérez dans une voie le plus rapidement possible. Si vous préférez votre confort auditif à la performance, levez le pied et le régime moteur redescend aussi sec.

Des reprises, du confort, mais du poids en trop
11 secondes, voilà le temps nécessaire pour abattre le 0 à 100 km/h. Dit comme ça, ce n’est pas fameux, mais il ne faut pas se fier à ce nombre qui ne rend pas justice aux performances du PHEV. Ce qui compte, ce sont les reprises et l’apport des moteurs électriques permet de donner un coup de fouet au 4x4 de plus de 1 800 kg à vide. Je me suis surpris à effectuer des dépassements en toute sérénité. Et par 4x4, j’entends qu’un mode de transmission intégrale est disponible par la simple pression d’un bouton. Malheureusement pour notre ami à quatre roues, les jolies routes barcelonaises ne lui ont pas rendu service et ont rapidement affiché les limites de son comportement routier. Handicapé par une surcharge pondérale de plus de 200 kg, les virages serrés ne sont pas sa tasse de thé. Prenez garde à ne pas trop attaquer les virages sous peine de voir vos trajectoires s’élargir et de vous retrouver à mordre sur la voie d’en face. On ne juge pas une sportive, certes, mais un sous-virage si prononcé en conduite dynamique invite à la prudence. Vous pourrez au moins compter sur les freins qui se sont montrés performants tout au long de l’essai. Le confort est une autre satisfaction et vous pourrez vous lancer dans votre expédition sans prendre rendez-vous chez le kiné à votre retour de vacances. Pardon, parler de vacances un 10 septembre n’est pas très élégant de ma part…