Essai Seat Ibiza : la petite aux dents longues

Depuis l'arrivée de la nouvelle Leon et de son pendant pour le hors-pistes, l'Ateca, SEAT est de nouveau sur la bonne voie. Pour preuve, l'année dernière, la firme a, pour la première fois de son histoire, empoché plus de 143 millions d'euros de bénéfice opérationnel. Un pactole que les dirigeants comptent bien faire fructifier avec des investissements industriels de premier choix. Cette nouvelle Ibiza est l'un des fruits de cette bonne santé économique.
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En véritable icône du constructeur de la marque espagnole, l’Ibiza passe déjà à sa 5e génération. Renouveler son best-seller n’a donc pas été chose aisée. L’objectif pour les ingénieurs est de proposer, avec ce nouvel opus, une citadine digne du segment supérieur. Pour y arriver, ils ont eu l’opportunité d’utiliser, en avant-première, la nouvelle plateforme du groupe Volkswagen : la MQB A0.

L’Ibiza semble, sur le papier, mieux armée que jamais pour affronter une myriade de concurrentes. Me voilà parti sur les terres catalanes pour prendre le volant d’un des premiers modèles sortis de l’usine de Martorell.

SEAT

Changement de dimensions…

La nouvelle Ibiza n’est – contrairement à ses concurrentes – pas plus grande que l’ancienne mouture. Elle est même de 2 mm plus courte avec une longueur de seulement 4,04 m. Cependant, et pour offrir plus d’espace à l’intérieur, elle gagne 95 mm en empattement en envoyant ses roues aux 4 coins. D’un millimètre plus basse, mais surtout plus large de 87 mm, elle promet aussi un comportement plus incisif.

L’équipement récupère certaines technologies embarquées de sa grande sœur, la Leon. C’est ainsi que l’on retrouve un vrai arsenal sécuritaire : freinage automatique, caméra de recul, accès au démarrage sans clé, détection de fatigue, freinage anti multicollision… et pour la première fois dans la catégorie, un régulateur de vitesse adaptatif qui, en se combinant à la boîte DSG, propose une assistance de conduite dans les embouteillages.

Pour le confort de ses occupants, l’Ibiza offre également un système multimédia haut de gamme, contrôlable via un écran tactile de 8 pouces. Les passagers avant peuvent, grâce aux applications, piloter la navigation et l’excellente sono premium Beats Audio disposant de 7 haut-parleurs et d’une puissance de 300 watts.

Sous le capot moteur, la nouvelle Ibiza tape fort avec la dernière génération de moteur Volkswagen (la maison mère). En essence, SEAT propose au lancement trois versions de son 3 cylindres cubant 1 litre. Le 1.0 MPI se contentant de 75 chevaux incarne l’entrée de gamme, alors qu’en lui greffant un turbo, ce petit moteur en aluminium fait grimper la cavalerie à 95 et même 115 canassons. Plus tard, suivra le nouveau moteur 4 cylindres 1.5 TSI de 150 chevaux (déjà essayé sur la Golf TSI 150). En diesel, les motoristes se contentent du 1.6 TDI. Mais il sera décliné en trois puissances : 80, 95 et 115 chevaux. En matière de transmissions, SEAT propose, selon les motorisations, une boîte manuelle à 5 ou 6 rapports et une boîte automatique DSG à 7 rapports.

En aparté, ce qui me chagrine, c’est qu’il manque encore à l’appel la version sportive : l’Ibiza Cupra.

Du côté des finitions, la citadine construite à Barcelone est déclinée en 4 variantes : Reference, Style, FR et Xcellence. Cette dernière se présente comme la version exclusive et luxueuse, alors que la FR insiste sur le côté sportif, avec des éléments stylistiques distinctifs et une suspension spécifique.

Essai

Et en pratique ?

Voilà pour la théorie. Passons maintenant à la pratique avec la version la plus séduisante pour ce premier galop d’essai. Je me suis donc concentré sur la SEAT Ibiza TSI 115 Xcellence.

Pourquoi ?

Car, avec son nouveau 3 cylindres TSI de 115 chevaux et sa boîte mécanique à 6 rapports, elle s’adjuge un excellent 0 à 100 km/h en 9,5 secondes et une vitesse de pointe de 195 km/h. La fiche technique annonce même une consommation moyenne normée de seulement 4,7 litres aux 100 km. Des performances bien honorables sur un petit gabarit.

À l’arrêt, la finition bourgeoise de ce modèle lui donne un aspect pour le moins coquet et élégant. Elle mélange avec une certaine inspiration les lignes acérées (très inspirées de sa grande sœur Leon) avec une finition et un équipement complets. Bien entendu, il ne faut pas s’attendre à l’ajustement irréprochable des premiums, mais cette Ibiza n’a pas à rougir face à ses concurrentes généralistes. Bien au contraire même ! Seul regret, une ambiance trop austère, qui aseptise ses origines latines et qui me fait croire à un habitacle de Volkswagen Polo.

Sur route, on se laisse porter par ce petit 1.0 TSI 115 qui dispose de ressources réjouissantes ! Peu importe le rapport, je me plais à rouler souplement, puis à enrouler les virages en taquinant la zone rouge. Une conduite virile qui me plaira davantage qu’à mon acolyte et photographe, le grand Étienne. Les suspensions font parfaitement leur boulot et le train avant tient coûte que coûte à l’asphalte. Je ne trouverai à redire que sur la qualité des pneumatiques qui m’obligera, à trois reprises, à élargir ma trajectoire.

En ville, son véritable terrain de prédilection, elle fait des merveilles. Suspensions pilotées en position « confort », l’Ibiza gomme décemment les pavés et autres aspérités de la chaussée. Le moteur, avec ses 115 chevaux, n’a aucun mal à s’extirper du trafic.

Tout va pour le mieux ?

Presque… Aussi rapide soit-elle, la boîte de vitesses pourrait afficher une plus grande douceur. À ceci se rajoute une sonorité d’habitacle mal maîtrisée. Si le moteur se tait sur route, les bruits aérodynamiques montent de concert avec la vitesse. Un mauvais point qui est certainement dû à mon modèle de présérie. Enfin, mon Ibiza TSI 115 ne se montre pas tout à fait aussi sobre qu’espéré, avec une moyenne relevée légèrement supérieure à 7 l/100 km, en dépit d’une conduite très souple.

Conclusion:

Nouvelle SEAT Ibiza : En plein dans le mille ? 


Il semblerait que le constructeur ait eu les moyens de ses ambitions. Avec la nouvelle plateforme MQB A0 qui servira très prochainement à la nouvelle PoloSkoda Fabia et Audi A1, SEAT propose une citadine moderne, au goût du jour. Ses qualités dynamiques, ses nouveaux moteurs et la qualité d’assemblage de son habitacle font d’elle l’un des meilleurs choix du moment. Mais il ne faudra pas oublier que cette montée en gamme s’accompagne également d’une montée des tarifs. Pour preuve, mon modèle est vendu en concession au prix de 19 300 €. 

Bien vu :
- Comportement dynamique
- Qualité d’assemblage
- Technologie et assistance

À revoir :
- Insonorisation
- Consommation juste moyenne
- Boîte de vitesses accrocheuse


Performance


Performance
3 / 5
Tenue de route
3 / 5
Habitabilité
3 / 5
Consomation
3 / 5
Prix
3 / 5
Confort
3 / 5

Verdict

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