Aller à l'autre bout du monde n'est pas chose courante. Pourtant durant cette période automnale, oùle froid fait bien plus que pointer le bout de son nez, il y a un endroit oùon se prépare aux grandes chaleurs printanières et estivales. Pour y arriver, il faut être patient et affronter plus de 14 heures de vol à bord d'un avion de notre compagnie nationale dans un siège ric-rac. Mais dès que l'on pose le pied sur le sol de l'Afrique du Sud, et en ce qui me concerne au Cap, on comprend rapidement, qu'en plus d'avoir changé d'hémisphère, on vient de passer dans un autre monde.
C’est mon choix…
Conduite à gauche (comme nos cousins d’outre-Manche), volant à droite, signalisation des panneaux et des feux rouges un peu à l’américaine, il y a de quoi perdre son Latin de conducteur européen. Dans un tel univers, je n’avais pas vraiment envie de faire comme les locaux qui adoptent, pour plus d’un tiers d’entre eux, un gros pick-up. Moi, j’ai donc préféré retrouver une auto qui m’est bien familière, pour ne m’occuper que de la route.
En fouillant sur le Net et chez les constructeurs présents sur le territoire sud-africain, je suis tombé sur la marque au
Blitz. Elle vient d’y importer sa nouvelle berline compacte, l’
Astra. Et mine de rien, c’est l’une des autos que nous avons bien prises en mains à la rédaction avec plusieurs
essais à notre actif. Elle nous avait, lors de sa présentation, convaincus par sa simplicité d’utilisation, son efficacité et son efficience. Ma décision est prise, je roulerai avec une
Opel Astra à la découverte de la fameuse «
N2 », surnommée la
Garden Route d’Afrique du Sud.
Changement de repères…
Tout commence par la remise des clés à l’aéroport dans le « Parking Valet ». Après vérification des papiers, on m’accompagne vers mon
Astra.
Bon, ça démarre mal ! Même si elle est équipée de magnifiques jantes de 18 pouces, sa couleur gris anthracite aux reflets marron promet de grandes difficultés pour les photos. J’insère, au chausse-pied, mes bagages dans le coffre de taille moyenne. Comme de coutume, je me dirige vers la porte avant gauche… Pas de volant… Évidemment, il se trouve de l’autre côté !
Après m’être, autant que possible, familiarisé avec les commandes inversées, je remarque alors l’absence du bouton rouge «
Opel OnStar ». Apparemment, GM n’a pas jugé utile de proposer ce service de conciergerie payant aux Sud-Africains. C’est tant mieux, car chez nous
Opel veut nous vendre un abonnement de 9.95 € par mois pour n’avoir accès à « RIEN » de vraiment convaincant. Je démarre la compacte et prends enfin la route.
Un petit coin de France…
Après deux petites nuits au
Cap, pour jouer les touristes, j’emprunte la direction de
Stellenbosh qui regroupe les vignobles sud-africains. L’endroit est réputé et prisé par les connaisseurs du mode de vie à la française. Je me retrouve dans la maison «
Allée Bleue » pour un pique-nique de rêve qui aura raison de ma fringale. Ici, pour une vingtaine d’euros, j’aurai droit à une belle baguette, de la tapenade, une salade gargantuesque, divers jambons, des morceaux d’agneau dorés au miel, des fromages et un yaourt accompagné de sa confiture maison. Le tout est évidemment arrosé par une bouteille de leur production. Le ventre bien rempli, je profiterai de la pelouse, bien à l’abri du soleil sous un arbre feuillu, pour une petite sieste réparatrice avant de reprendre la route.
La petite demi-heure passée, je m’installe à nouveau derrière le volant pour faire une dizaine de kilomètres et m’arrêter au
Franschhoek Motor Museum. Caché dans son vignoble, le milliardaire
Johann Rupert – deuxième fortune d’Afrique du Sud et également propriétaire de l’empire de luxe «
Richemont » : Cartier, Lancel, Dunhill, Montblanc – présente sa belle collection d’automobiles d’exception. Elle en compte plus de 400 et son prisme est vraiment large. Elle va des premières autos de la fin du XIXe siècle aux hypercars d’aujourd’hui. Pour ma part, et a contrario des invités qui n’avaient d’yeux que pour les bolides rouge de la Scuderia Ferrari, je suis tombé sous le charme de la splendide et extrêmement rare
Aston Martin DB2/4 carrossée par Touring.
Cap sur Agulhas…
Le jour commence à se coucher, il me faut reprendre la route. Mon prochain arrêt se trouve sur la pointe méridionale de l’Afrique :
Agulhas. C’est ici que se rejoignent l’océan Indien et l’océan Atlantique. Cette bourgade atypique, remplie de maisons de couleurs de type colonial, tire son origine du mot aiguilles (Agulhas en Portugais). Elle fut découverte en 1488 par l’explorateur lusitanien
Bartolomeu Dias qui la nomma ainsi, car en plus de la présence de nombreux rochers et récifs coupants, c’est ici que se rencontrent le nord magnétique et le nord géographique.
La Garden Route d’Afrique du Sud…
Après ces deux escapades, je reprends mon
Astra et mets le cap à l’est. Cette fois, je reste sur la fameuse
N2. Plus connue chez les Afrikaners sous le nom de «
Garden Route ». La longue langue de bitume noir m’emmènera à travers une multitude de paysages variés.
Après les champs de blé qui s’enchaînent sur plusieurs centaines de kilomètres, je passe par des terres jaunes et un peu plus arides. Tellement arides qu’ici pullule un grand nombre de «
Game Reserve ». Ce sont des réserves privées qui proposent des safaris photo pour tenter d’apercevoir les animaux sauvages du continent africain.
Après plusieurs heures de route, l’environnement change encore. Il s’affiche dans une jolie robe verte, alors que les longues plaines laissent place à des falaises de calcaire. Me voilà donc arrivé à
Knysna. Si cette localité est devenue célèbre, en 2010, pour la « grève » de nos footballeurs, elle est surtout reconnue pour son lagon bien protégé des déferlantes de l’océan Indien. Lors de mon escale, il n’était pas question d'entreprendre un pèlerinage sur le terrain d’entraînement des Bleus. Non ! Vraiment pas.
Knysna est l’un des meilleurs « spots » pour naviguer vers les plus grands cétacés de la planète, les baleines. En sortant de la baie, l’une d’entre elles m’attendait. Majestueuse, splendide ; on se sent vraiment tout petit à côté de cette fantastique force de la nature.
J’arrive au bout de mon voyage…
Les 1 400 km qui séparent
Knysna et la réserve d’Hluhluwe-Umfolozi me permettent de faire le point sur celle qui fut ma compagne sur les routes sud-africaines.
Tout d’abord, je commence par relever les consommations sur le compteur digital. Il affiche : 15,4 km pour 1 litre. Le ratio n’est effectivement pas le même que chez nous. Cependant, en jouant sur la table de 3, cela nous donne une consommation moyenne de 6,5 litres aux 100 km. En même temps, il est vrai que sur les 2 000 km de mon périple, les routes ont un profil idéal pour le 4 cylindres essence turbo de 150 chevaux de l’
Astra. Si le confort de l’amortissement s’est avéré utile et efficace sur les chaussées bosselées, je ne peux passer outre le fait que les bruits de roulement sont bien trop présents dans l’habitacle. Sa tenue de route saine et sa direction communicative viennent rehausser le bilan.
Décidément, cette
Astra confirme, même à l’autre bout du monde, la polyvalence que nous avions constatée sur les routes européennes. Son classicisme n’est certes pas des plus enthousiaste, mais sans révolutionner le genre, elle donnera satisfaction à un grand nombre d’entre nous.