Hyundai NEXO : La voiture hydrogène devient SEXY, mais pas que ...

De l’hydrogène dans les veines

Le Hyundai NEXO nouvelle génération repose sur le postulat audacieux – mais chiffré – qu’une pile à combustible, bien conçue, peut offrir les avantages d’un moteur thermique, sans les désavantages d’une station-service à 2 euros le litre et des voitures à 2 tonnes la culpabilité. Son moteur électrique développe désormais 150 kW, soit l’équivalent de 204 chevaux. Ce n’est pas le genre de puissance qui fera frémir un Cayenne Turbo, mais suffisant pour envoyer ce NEXO de 0 à 100 km/h en 7,8 secondes. Moins rapide qu’une Tesla Model Y, certes, mais plus propre que les promesses de neutralité carbone d’un sommet G20.

La pile à hydrogène, elle, délivre 110 kW bruts, 94 kW nets, soit bien assez pour propulser l’ensemble sans grincer, même sous la pluie coréenne. C’est une évolution de la précédente génération : plus puissante, plus résistante au froid, avec une capacité à démarrer même quand les températures flirtent avec le thermomètre du congélateur. Son secret ? Un mode antigel appelé "Wake Up" – littéralement "Réveille-toi" – parfait pour les lundis matins enneigés.

Réservoir de promesses

Côté stockage, Hyundai a vu large. Trois réservoirs d’hydrogène sous haute pression alignent un volume combiné de 162,6 litres, contenant jusqu’à 6,69 kg de H2. Avec ça, NEXO annonce une autonomie de plus de 700 km selon la norme sud-coréenne, à condition de ne pas jouer au chauffard sur l’autoroute. Et le plein ne prend que cinq minutes. C’est à peu près le temps qu’il faut pour comprendre comment fonctionne la borne.

En termes de rendement énergétique, Hyundai annonce 97,9 km par kilogramme d’hydrogène. Oui, c’est beaucoup. Mais attention, ce chiffre repose sur des tests internes, sur une version GL avec jantes de 18 pouces, en Corée du Sud. En Europe, comme toujours, on attendra l’homologation WLTP, ou du moins l'avis d’un conducteur ayant fait le trajet Paris-Bordeaux sans se perdre entre deux stations.

Une silhouette dans le vent

Esthétiquement, le NEXO troque ses habits sages pour une tenue nommée "Art of Steel". L’idée ? Transformer l’acier en œuvre d’art. Résultat : des lignes tendues, un profil élancé, et un montant C qui semble sorti d’un compas de designer scandinave. Les portes arborent des nervures horizontales pour rappeler que même l’écologie peut s’offrir un peu de musculation. Et pour les soirées en terrasse, les feux "HTWO" à quatre points lumineux assurent une signature visuelle. En gros, même garé, le NEXO vous dit : "Je roule propre, et je le montre".

Six teintes extérieures sont au menu, dont le fameux "Goyo Copper", hommage à la Corée, au calme et à la lumière changeante. À défaut de vous emmener sur la Lune, le NEXO vous éclaire comme un coucher de soleil sur les rizières.

Intérieur : plus salon que SUV

À l’intérieur, Hyundai a redessiné l’habitacle pour transformer ce véhicule à hydrogène en salon roulant. Une dalle incurvée, deux écrans de 12,3 pouces, un tableau de bord qui pourrait servir de vitrine à un designer allemand. Les sièges avant relaxants intègrent un repose-jambes (utile après un plein express), et les passagers arrière héritent de dossiers inclinables, de la ventilation et d’un espace aux genoux digne d’un vol long-courrier en classe affaire – sans le plateau-repas lyophilisé.

Le coffre, lui, affiche 993 litres derrière la deuxième rangée. Suffisant pour transporter quatre sacs de golf, ou tout le nécessaire pour camper en attendant l’arrivée d’une station H2 en pleine Creuse.

Technique : sous le capot, c’est sérieux

Le NEXO n’est pas qu’un concept sur roues, c’est une machine finement réglée. Sa batterie haute tension double de puissance (80 kW contre 40 précédemment), et les composants ont été optimisés pour une efficacité accrue. Résultat : accélérations plus franches, meilleure gestion thermique et réponse à la pédale plus fluide. En prime, Hyundai introduit un système d’e-Handling. Késako ? Une régulation du couple électrique qui améliore la motricité et la direction. C’est un peu comme du LSD (le différentiel, pas l’autre) pour SUV propre.

Et comme tout bon véhicule électrifié, il récupère de l’énergie au freinage. Ici, c’est même intelligent : il adapte le freinage régénératif en fonction de la route, de la navigation, et de la densité du trafic. De quoi laisser croire au conducteur qu’il est un pilote écoresponsable, alors que c’est juste le calculateur qui fait tout.

Une techno digne d’un roman de science-fiction

Le NEXO propose aussi un panel d’équipements électroniques à faire pâlir une console PlayStation. Affichage tête haute de 12 pouces, double recharge par induction, audio Bang & Olufsen, reconnaissance vocale basée sur l’IA générative, et planificateur d’itinéraire hydrogène avec état des stations en temps réel.

Cerise sur le gâteau, la technologie V2L (Vehicle to Load) permet d’alimenter une cafetière, un sèche-cheveux ou même un mini frigo depuis la batterie du véhicule. Oui, ce SUV peut aussi servir de générateur de camping – propre, silencieux, et sans odeur de carburant.

La sécurité, façon bunker mobile

Hyundai a bardé le NEXO de tout ce que l’on peut imaginer en matière de sécurité passive et active. 9 airbags, structure en acier à ultra-haute résistance, assistance au maintien de trajectoire, alerte d’occupant arrière par radar, aide à la conduite autonome de niveau 2, et caméra embarquée capable d’enregistrer quatre jours de stationnement. Pas de doute, vous dormirez tranquille… à défaut d’entendre le moteur.

Le système de freinage anticollision arrière, les détecteurs d’angles morts avec affichage dans le combiné, et la clé numérique 2.0 sont également de la partie. À ce stade, il ne manque qu’un détecteur de mauvaise foi pour le débat du dimanche en famille.