Depuis la V40 jusqu'au gros XC90, le constructeur suédois dispose d’une gamme complète de véhicules conçus pour des longs parcours en toute sécurité. Une image de marque bien ancrée depuis des années et gagnée durement grâce à bon nombre d’icônes. Parmi celles-ci se trouve la Volvo 740, une berline injustement mésestimée au premier coup d’œil.
Un festival d'angles droits :
Dans les années 80, il semblerait que les designers ne pouvaient toucher leur chèque à la fin du mois qu’en justifiant d'un usage intensif de l’équerre. Un sentiment qui se vérifie lorsque le regard se pose sur la Volvo 740, tracée par Jan Wilsgaard, auteur, tenez-vous bien, des superbes Volvo Amazon ou P1800ES.
Notre berline du jour répond parfaitement au mouvement cubique de l’époque, un véritable parpaing qui oublie toute notion de courbe. Ici, tout est cubique, depuis les optiques avant jusqu'à la malle de coffre qui pourrait faire office de table pour un pique-nique inopiné. Nous oublierons toutes les considérations, d’une parfaite subjectivité, relatives à la beauté de l’objet. Disons que la Volvo 740 dégage un certain charisme, avec des traits déroutants, dans le paysage automobile actuel et que, malgré cette stature, elle parvient à faire se dévisser la tête des badauds.
Et n’espérez surtout pas trouver une once de courbes dans l’habitacle. À cette époque, Volvo ne savait pas encore faire de console centrale Waterfall comme sur les modèles contemporains. Pourtant, la présentation générale frise le sans faute : les sièges larges sont accueillants, la qualité de fabrication n’a rien à envier aux concurrentes allemandes de l’époque et l’ergonomie est bien pensée. Chacune des commandes tombe directement sous la main et la position de conduite est excellente. Nous reprocherons juste la hauteur de la pédale de frein, bien trop élevée par rapport à la commande des gaz.
Dans sa déclinaison S, commercialisée quelques mois avant le restylage, la Volvo 740 reprend quelques gimmicks de la Turbo. On note ainsi la présence de jantes 15 pouces, d'un entourage de vitres noir et d'un logo spécifique sur la malle arrière. À l’intérieur, des sièges chauffants agrémentent la dotation de série qui comprend le soufflet de levier de vitesse en cuir et des sièges aux réglages multiples.
Une mécanique increvable :
Bien que la plupart des Volvo de cette époque soient connues et reconnues avec leurs motorisations essence, les versions diesel étaient également très prisées. Pour cet essai, nous avons pris les commandes d’une 740 de 1989 animée par le 6 cylindres en ligne turbo-diesel de 2,4 litres de cylindrée. D’origine Volkswagen, ce 12 soupapes développe 105 ch à 4 800 tr/min pour 196 Nm de couple à 2 500 tr/min. À l’usage, le bloc est plaisant à mener. Avec un pic de couple présent en bas du compte tours, la Volvo 740S fait preuve d’une relative élasticité, mais comme la plupart des véhicules de l’époque dotés d’un turbo, elle ne livre tout son potentiel qu’à partir d’un certain régime. Dans notre cas, le turbo, hésitant, entre en action à partir de 2 500 ou 3 000 tr/min. Une vraie Vol Veau, mais dès que le mode d’emploi est assimilé et le caractère du turbo maîtrisé, la berline suédoise part à l’assaut de la zone rouge et s’élance dans un raffût digne d’un gros aspirateur.
Malgré les 220 000 km affichés au compteur, autrement dit encore en plein rodage, notre modèle d’essai a encore de nombreuses ressources à étaler sur le bitume. C’est sur l’autoroute qu’elle se sent d’ailleurs le plus à l’aise, roulant sur le couple grâce à l’Overdrive. Connu sous le nom de Laycock-De Normanville, ce système électrique permet d’enclencher une 5ème vitesse en actionnant le bouton placé sur la commande de boîte et fait ainsi chuter le régime moteur de quelques 1 000 tr/min. Ce dispositif permet ainsi de limiter le niveau sonore dans l’habitacle et surtout le niveau de consommation. Toutefois, le système nécessite une petite période d’accoutumance, surtout sur les rétrogradages : si l’on oublie de désactiver le 5ème rapport et que l’on place naturellement le levier sur le 3ème, un craquement de pignons se fait sentir.
Un tracteur doux comme une citadine :
Sur les petites routes, la Volvo 740 impressionne par sa tenue de route au regard des solutions techniques adoptées. Par rapport à la 760 qui repose sur des bras indépendants, la 4 reçoit un pont rigide, et ce pour des raisons économiques. Seuls les passagers arrière, pourtant installés confortablement sur une banquette moelleuse, pourraient se plaindre de quelques sautillements sur chaussée dégradée. De son côte, le conducteur compose avec une direction directe et un freinage puissant mais difficilement dosable. Seules les trois pédales s’avèrent d'une fermeté exaspérante sur long parcours.
Forcément, avec 1 370 kg à trainer et une courbe de couple en escalier, la Volvo 740S n’est pas vraiment indiquée pour un usage citadin. Et pourtant, il est regrettable que la mécanique limite son usage car pour le reste, cette berline demeure aux antipodes des préjugés colportés par sa plastique statutaire. La direction est finalement très légère et l’angle de braquage n’a absolument rien à envier à certaines citadines actuelles ! Avec cette excellente direction, et bien aidé par une importante visibilité, la Volvo 740 reste facile à créneauter.
Chasser les préjugés d'un revers de la main :
Lorsque nous parlons de la Volvo 740, nous baignons tous dans un ensemble de préjugés. Nous sommes presque tentés d’imaginer cette berline comme un tracteur agricole largement recarrossé pour accueillir une famille, mais la réalité est tout autre. Au premier coup de clé, la 740 atomise toutes nos idées reçues avec un confort convenable, une tenue de route remarquable et un moteur turbo-diesel qui, à défaut d’être silencieux, colle parfaitement à l’image de cette automobile statutaire. Mieux encore, même son design, qui n’a rien d’excitant, parvient à faire les yeux doux à la gent féminine. C’est dire.
Peu présentes sur les sites de petites annonces, certaines Volvo 740 apparaissent de temps à autre avec des prix allant jusqu’à 5 000 € pour un exemplaire en bon état. Ce n’est finalement pas cher payé pour un véhicule de collection pouvant encaisser un nombre incalculable de kilomètres à moindre coût (attention aux consommations sur les versions essence) et emmener la famille au complet dans un confort encore d’actualité.
Note : 17/20
Bien vu :
- Moteur robuste
- Direction précise
- Freinage puissant
- Sentiment de sécurité
A revoir :
- Turbo on/off
- Commandes fermes
- Coup de crayon pas vraiment valorisant
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