Le triomphe de porsche aux 24 heures du mans

La nuit tous les chats ne sont pas gris, quelques pilotes ont croisé des chats noirs et par suite de touchette, de panne, de sortie de piste, ont dû renoncer la mort dans l'âme.
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Des pertes et des bagarres farouches

Notre pilote informateur, Tristan Gommendy, percuté par l'arrière par une Aston Martin à la première chicane, avait ramené la voiture sérieusement touchée. Après une très longue réparation, les mécaniciens, déjà très éprouvés par le remontage d'une coque dans la nuit précédente, n'avaient pas trop d'enthousiasme pour continuer à rouler en fond de classement alors que la no 46 était clairement en lice pour la victoire. Auparavant, nous avions, dans ce même stand, rencontré Carlos Tavarès le patron de Peugeot présent à titre privé et très heureux de soutenir son gendre et de vivre ensemble des moments forts.

En LMP2, la seconde place libérée par cet abandon permettait au G Drive Racing sur la Ligier no 26 de monter d'un cran avec, accrochée à ses basques, la très régulière Gibson (ex Zytek) no 38 de Jota Sport. Rien d'étonnant à voir ces trois écuries solides et expérimentées cadenasser cette course.

Les catégories GT, selon une tradition bien établie en endurance maintenant, laissaient planer un doute quant à la désignation du vainqueur. Chevrolet venait un peu troubler le jeu habituellement établi entre Ferrari, Aston Martin et Porsche.

La nouvelle que tous les teams avaient bien intégré dans leurs simulations de course était l'absence de pluie durant la course et l'on pouvait compter sur les gains rendus possibles grâce à 5 relais consécutifs, comme Tréluyer avait pu le réaliser sur l'Audi  no 7, tout en réalisant un temps de 3'20 lors de son cinquième relais. C'est dire si cette constance des gommes va être exploitée pour tenter de gagner quelques secondes sur les changements. 

Audi et Porsche semblent, plus que jamais en ce dimanche matin, se tenir par la barbichette. La Porsche no 19, fabuleusement menée par Hulkenberg, Bamber et Tandy, compte exactement le même nombre d'arrêts que l'Audi no 9 des non moins rapides Albuquerque, Bonanomi et Rast.

En observant la parfaite sérénité du Docteur Ulrich, le grand sachem de la tribu Audi, les journalistes se demandent bien s'il ne va pas sortir une botte secrète dans les toutes dernières heures de course. D'autres, plus machiavéliques, pensent qu'un accord au sein du groupe automobile viserait à laisser la victoire à Audi avant qu'il ne s'efface de l'endurance, laissant le champ libre à Porsche... pour 2016 !

En attendant, ce ne sont là que des suppositions et la survenue de nombreux drapeaux jaunes ne permet pas aux cadors de s'exprimer pleinement, c'est-à-dire avec des temps proches du record du tour. Malgré tout, les leaders de l'épreuve ne musardent pas et dans l'affaire ils mettent en exergue la très grande insuffisance en performance des Nissan, la faiblesse plus relative des Rébellion et la déception des Toyota, toujours à 4 ou 5 secondes de leurs concurrentes les plus rapides, autant dire, un monde.

Même si les rangs des combattants ont été quelque peu décimés, on note toujours des doublages spectaculaires avec les LMP1 flashant en permanence pour se frayer sans retenue la trajectoire que leurs pilotes ambitionnent et entendent bien pouvoir emprunter sans soulager d'un poil. Tenir ce petit jeu durant 24 heures n'est pas une sinécure ni pour les chasseurs ni, et encore moins, pour les chassés.

 

Les à côtés de la course

La course sur la piste durant 24 heures ne peut pas tenir en haleine les très nombreux spectateurs, même si les speakers tentent de maintenir l'intérêt et que les écrans géants retransmettent tous les faits de course, souvent spectaculaires et heureusement sans gravité au plan des personnes. 

Alors la grande kermesse déroule ses flonflons, fait mousser ses litres de bière et sait adroitement attirer le chaland dans des boutiques classe. Comme souvent, le déplacement aux 24 heures constitue un rêve. La concrétisation de l'événement passe par l'achat de souvenirs et à ce niveau là, vous avez le choix. Ainsi dans une boutique de montres d'une réputation certaine, un mari offre un exemplaire bleu de l'objet envié. Finalement Madame déclare préférer la verte, le gentleman, bon prince et grand seigneur déclare au vendeur: nous prendrons les deux !

Pour d'autres, le grand frisson de la course doit être vécu de plus près et les baptêmes en hélicoptère avec vison inoubliable sur la piste, allégera le portefeuille d'au moins 100 euros mais remplira la mémoire d'images inoubliables et magiques.

Dans notre petit monde journalistique, le Service Nikon Pro mis à disposition des photographes par Philippe et Christophe, aimables et disponibles, a effectué près de 140 prêts et interventions au profit de 49 photographes. Il faut préciser que les 25 boitiers et 40 téléobjectifs apportés par le Service représentait une valeur marchande de 542 000 euros. Notre ami Bernard Asset porteur de plusieurs appareils fut tout heureux de se sortir indemne, comme les boitiers d'ailleurs, d'une percussion violente par un mécanicien Porsche chargé d'une roue.

À l'heure où les paupières peinaient à rester ouvertes chez les mécanos comme chez les journalistes, les trajectoires des autos étaient parfois moins pures ou moins assurées. La fatigue, jouant de mauvais tours à la concentration, nous gratifiait de quelques figures libres, souvent sans autre pénalisation qu'un amour propre égratigné et quelques agitations de drapeaux jaunes supplémentaires. La ronde continuait avec une diminution progressive du nombre de protagonistes, ce qui n'empêchait pas les Audi de serrer de très près la Porsche de tête, la no 19.

On attendait le coup du père Ulrich mais en fait c'est un coup de bambou qu'Audi recevait sur la tête.

Successivement les no 9 et no 7 étaient rentrées dans leur stand où, en plus d'un cardan pour l'une, on subodorait des ennuis du côté de l'hybridation, sans qu'aucune communication n'intervienne sur le sujet. Un moment, Porsche a même dû entrevoir un podium pour la 19, la 17 et la 18. C'était sans compter sur l'immense savoir faire des ingénieurs et mécaniciens d'Audi qui connaissent leur R 18 e-tron quattro sur le bout de leurs tournevis.

Nous avons bien évidemment suivi les empoignades à mort opposant les farouches ennemis que sont traditionnellement Ferrari, Aston-Martin et Porsche auxquels s'était joint pour l'occasion sarthoise la Chevrolet Corvette.

Il nous même été donné de voir en direct la Ferrari no 51 blessée sans doute à une transmission, venir au stand chercher la réparation quasi miraculeuse, mais qui la priverait d'une première place quasi promise au regard des 22 premières heures de course.

En catégorie LMP2, l'écrémage fut sévère avec six abandons. La Morand très régulière avec un châssis efficace entendait bien jouer la régularité absolue pour viser un podium, très logiquement à sa portée. Un problème de capteur puis une question de durite d'huile ruinait les espoirs d'un team exemplaire jusque-là avec des pilotes rapides et une gestion avisée de la course.

L'Alpine no 36 avait vu ses espoirs ruinés par une sortie de piste plus que malheureuse, tout comme la Ligier n34.

La marche triomphale des Porsche

Pour la fin de course nous ne pouvons vraiment dire que les Porsche rendirent la main, tout juste tournèrent-elles à leur main, sans se préoccuper des autres, selon un programme hyper peaufiné à travers des heures de simulation et de nombreux essais de 30 heures consécutives. 

Pour marquer cet événement de Porsche vainqueur aux 24 heures pour la dix-septième fois, le public aficionado ne voulant sans doute pas en perdre une miette est revenu s'installer en masse dans les tribunes face aux stands. Chez Porsche on ne fait jamais les choses à moitié, la preuve en est encore fois administrée avec cette distribution de petits fanions blancs avec l'écusson de la marque pour permettre de célébrer une victoire éclatante obtenue par un équipage totalement novice au Mans, composé de Nico Hulkenberg,  Earl Bamberg et  Nicolas Tandy.  

Crédit photographique: Gilles Vitry La Revue Automobile

Le Classement:

1- Porsche no 19 Hulkenberg - Bamber - Tandy 395 tours

2- Porsche no 17 Berhnard - Webber - Harley 394 tours

3- Audi no 7  Fassler - Lotterer - Tréluyer 393 tours

4-  Audi no 8 Di Grassi - Duval - Jarvis 392 tours

5- Porsche no 18 Dumas - Jani - Lieb 391 tours

6- Toyota no 2 Wurz - Sarrazin - Conway 387 tours

7- Audi no 9 Albuquerque - Bonanomi - Rast 387 tours

8- Toyota no 1 Davidson - Buemi - Nakajima 386 tours

9-  Oreca 05-KCMG no47 Howson - Bradley - Lapierre 358 tours et premier LMP2

10- Gibson -J ota no 38 Dolan - Evans - Turley 358 tours et second LMP2

11- Ligier JS P2-G-Drive no 26 Rusinov - Canal - Bird  358 tours et troisième LMP2

En GTE Pro la corvette no 64  devance les Ferrari no 71 et no 51

 

En GTE Am premier Ferrari no 72, second Porsche no 77 et troisième Ferrari no 62

 

 

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