Collection Strøjer : La caverne d’Ali Baba se trouve… au Danemark

La collection ne se résume pas à un simple musée. Ici, les visiteurs peuvent s’aventurer au gré de leurs envies, pas de barrières ni de vigiles zélés. Les Danois sont comme ça : le respect, c’est plus qu’une valeur. Ainsi, vous ne verrez personne toucher ou embarquer à bord d’une voiture. Les musées, on en connaît tous des dizaines, mais à la Revue automobile, nous avons été frappés par l’enthousiasme réel de son patron. En effet, Jørgen Strøjer n’hésite pas à sortir de son bureau pour rencontrer les fidèles venus en pèlerinage. « Vous voulez entendre le bruit de celle-ci ? » lance-t-il à Henning, venu avec sa femme et ses deux enfants, qui n’a pas hésité un seul instant. Sous leurs yeux ébahis, Strøjer ouvre un petit coffre, se saisit de la clé et démarre la voiture. Les enfants et les visiteurs sont ravis.

Les voitures sont classées par marques. Dès l’entrée, on trouve les Bugatti : la Bugatti Veyron de 2008, puis la Bugatti Type 46 de 1931, la Type 55 de 1935, sans oublier la Bugatti Baby. Le ton est donné. Ensuite, cette étonnante collection de Bentley ayant appartenu à la famille royale, notamment au roi Frederik IX, comprend la Bentley S1 Mulliner de 1956, la Bentley T1 Park Ward de 1967 ou encore la Bentley Arnage de 2003 ayant appartenu à la reine Margrethe II et au prince Henri de Laborde de Monpezat. On y voit également une Rolls Royce Silver Spur II de 1993. La collection de voitures majestueuses se termine avec une curiosité ayant appartenu au roi Frederik X, fraîchement arrivé sur le trône : une Fisker Karma Ecosport de 2012. Au-delà de la présence de drapeaux danois à l’avant, toutes ces voitures ont vraiment appartenu à la famille royale du Danemark. Il suffit de s’approcher de cette Cadillac V8 355-C de 1933 pour admirer les armoiries du pays et leurs différents blasons apposés sur la calandre.

Vient ensuite le tour des Ferrari, parmi nos coups de cœur, car la liste est loin d’être exhaustive : la 458 de 2015, la 488 Pista Piloti de 2018, protégée par un petit lutin de Noël qui a déposé deux petits cadeaux devant ses pneus, puis une Ferrari 812 Superfast de 2018. L’iconique F430 Scuderia Spider 16M de 2009 (ma Ferrari préférée !) est également présente. Enfin, la Ferrari F40 de 1992, la préférée de Strøjer, qui ironise : « À chacun son époque ! ».

Puis vient une section réservée à Lamborghini : la Huracan STO de 2023, vêtue d’une belle robe verte, l’Aventador SVJ de 2021, l’Aventador SV Roadster de 2017 arborant un vert camouflage mat improbable, la Murcielago de 2006 dans son vert flashy, la Diablo VT de 1996 en rouge diable et, pour finir, la mythique Countach de 1987.

Mais la curiosité principale de la collection réside dans une autre pièce, avec une sélection hallucinante d’Aston Martin. Il y a l’Aston Martin V8 Volante de 1979, la DB2-4 Mark 3 de 1958, ou encore la Mercedes 300 SL de 1957 (celle du « vrai » James Bond), la DBS Superleggera de 2020, la DB5 de 1964 de Goldfinger, avec plaques d’immatriculation rotatives, la splendide DB4 Zagato de 1962 et l’Aston Martin Vanquish de 2001, celle du film Die Another Day. Car Jørgen Strøjer est plus que fan de James Bond. Il nous invite dans son bureau pour nous montrer un petit trésor ainsi que quelques gadgets que vous pourrez découvrir dans notre vidéo ci-dessous. Christian, venu pour la première fois dans ce temple, reste admiratif devant la Koenigsegg CC8S de 2003. Outre la rareté de cette auto, c’est sa couleur bleu velours qui l’a séduit. Il fête son anniversaire : qui sait, cela donnera peut-être des idées à ses parents ?

Et puis, cette Porsche Carrera GT de 2006, que Strøjer n’a jamais osé conduire depuis l’accident de Paul Walker (Fast and Furious), trône au milieu de toute sa collection. Certains la considèrent comme la voiture la plus dangereuse jamais produite. Mais si Jørgen Strøjer ne devait retenir qu’une seule voiture, ce serait la Maserati 8C de 1931, un bijou auquel il n’a pu résister et qu’il a démarré sous nos yeux. Mieux qu’un feu d’artifice, nous en sommes ressortis conquis.

Alors, si vous aussi vous passez par le Danemark, faites un détour par Assens pour visiter la Strøjer Samlingen. Vous y croiserez très certainement son propriétaire, car qui mieux que lui pour vous faire la meilleure présentation de toutes ces sulfureuses mécaniques ? Et si la passion est vraiment là, il n’hésitera pas à démarrer devant vous le bolide dont vous avez toujours rêvé… Nous vous embarquons aux côtés de Jørgen Strøjer pour une visite exceptionnelle de sa collection de voitures des plus singulières.

Plus d’infos : https://strojersamlingen.dk/