Citroën AMI : petite, et pourtant inabordable
Citroën a décidé de s’aventurer sur le territoire des «
micro-voitures » avec l’
AMI, en réponse à l’évolution inéluctable de la mobilité personnelle. Le constructeur français a adopté une approche simple et pragmatique pour rendre la mobilité électrique « accessible » au plus grand nombre.
Oui, l’
AMI de
Citroën est accessible au plus grand nombre, car elle est homologuée comme un quadricycle, limitée à 45 km/h. Ce qui signifie qu’elle peut être conduite sans permis. Pour garder les coûts au ras des pâquerettes, et surtout dégager de la marge, Citroën a opté pour une approche minimaliste, avec une face avant qui reprend le panneau de carrosserie de l’arrière. Une astuce qui ouvre le carnet de commandes de l’
AMI à 8 000 €.
En somme, l’
AMI de base ne cherche pas à impressionner, elle mise sur la rationalité plutôt que sur le glamour. Un choix qui a laissé beaucoup de commentateurs songeurs, mais que
Citroën a assumé.
L’AMI Buggy : un concept de plage devenu réalité
My AMI Buggy est née d’un concept présenté par Citroën en décembre 2021, conçu pour les jours de plage et de farniente. La première version de série a été limitée à seulement 50 exemplaires. Mais elle a su conserver un look excentrique qui ne passe pas inaperçu.
Pour cette rentrée 2023,
Citroën s’est dit qu’il fallait relancer
My AMI Buggy, car la demande était bien plus forte que prévue. La marque s’est donc engagée dans la commercialisation d’une seconde édition de
My AMI Buggy, comptant 1 000 exemplaires, qui se sont vendus en moins de temps qu’il ne faut pour vous l’écrire. Cependant, nous avons eu la chance de prendre en main un exemplaire que la marque conservait jalousement.
Il faut dire qu’elle en jette avec ses portes remplacées par des tubes de protection métalliques. Son toit est en toile. Il s’enroule à la manière d’une 2 CV pour accentuer le côté «
aéré » de la bestiole.
Le confort, un concept inconnu chez Citroën… ?
My AMI Buggy a certainement des qualités, mais le confort n’en fait pas partie. Ses sièges semblent avoir été taillés dans du béton, la direction, étonnamment lourde pour un véhicule urbain si léger, vous laisse le sentiment de manier un char d’assaut, et les suspensions rigides font de chaque route bosselée une expérience mémorable. Le tout accompagné par le doux son des «
portes » métalliques cliquetant à chaque mouvement. On est aux antipodes d’une
Citroën.
Pour couronner le tout, l’habitacle ouvert aux quatre vents rend l’expérience particulièrement rafraîchissante (au sens littéral) lorsqu’on ose s’aventurer au volant de
My AMI Buggy par temps froid.
Au volant, c’est juste jouissif… en fait !
Malgré son inconfort notoire, la
Citroën My AMI Buggy offre une expérience de conduite pour le moins « surprenante ». Bien que le terme « buggy » soit un brin exagéré, étant donné l’absence de pneus tout-terrain et de garde au sol surélevée, elle se révèle équilibrée sur les petites routes sinueuses. Le train avant réactif et les freins efficaces font bonne impression, et les accélérations à basse vitesse sont étonnamment dynamiques pour un véhicule équipé d’un modeste moteur électrique d’environ 8 chevaux-vapeur. Elle se gare facilement, tourne sur elle-même et se faufile presque partout.
Bien que l’
AMI Buggy soit conçue principalement pour des escapades près de la plage, elle peut également braver les intempéries. L’habitacle offre une certaine protection contre la pluie, vous laissant uniquement le bas du pantalon mouillé par de petites éclaboussures. Même sans portes, elle reste une option plus « confortable » qu’un scooter par temps maussade. Cependant, soyez conscient de l’absence d’ABS lors des freinages d’urgence, car les roues avant ont tendance à se bloquer sur les surfaces glissantes.
Qui va doucement… va pas loin non plus !
Si vous envisagez d’utiliser
My AMI Buggy pour des trajets en zone rurale, soyez préparés à de modestes performances. En dehors des villages et des petites routes désertes, sa
vitesse maximale de 45 km/h se révèle handicapante, vous laissant souvent vous demander pourquoi vous n’êtes pas resté chez vous. De plus, en côte, l’
AMI Buggy peine à maintenir cette vitesse, et vous pourriez vous retrouver à grimper les collines au rythme d’une tortue asthmatique.
En conditions réelles, l’
AMI Buggy peut parcourir un peu plus de 50 km avant de nécessiter une recharge. Au cours de notre périple le plus long, nous avons couvert exactement 49 km avant que la réserve ne s’allume, avec un affichage digital minimaliste annonçant encore 7 km d’autonomie. Heureusement, la recharge complète de la petite batterie de 5,5 kWh ne prend que 3 heures sur une prise standard, grâce à une cordelette astucieusement dissimulée sous un petit cache plastique.