Mini GP : Trilogie
En 2006,
Mini lance, sous la forme d’un kit, une déclinaison plus pointue de sa déclinaison
John Cooper Works, sur base mécanique de son moteur compressé. Six ans plus tard, c’est au tour de la génération R56 de lâcher les chevaux par le biais d’un THP largement remanié – et fiabilisé. Puis, l’année dernière,
Mini commence à communiquer sur une nouvelle bombinette capable de descendre sous les 8 minutes au Nürburgring…
Mini John Cooper Works GP : Modèle 2020
C’est le 19 février 2019 que
Mini officialise la
nouvelle John Cooper Works GP. Cela fait suite au
concept présenté au Salon de Francfort en septembre 2017. Le public doit patienter jusqu’aux 24 Heures du Nürburgring, il y a 18 mois, pour la découvrir.
La seule teinte de carrosserie disponible est le
Racing Grey métallisé. Le toit et les coques de rétroviseurs sont peints en Melting Silver métallisé. Le design est agressif et ne laisse planer aucun doute sur la philosophie de la bombinette germano-britannique. Outre le bouclier avant et la jupe arrière spécifiques,
cette « super » Mini se distingue par son aileront de type « double-wing » et ses élargisseurs d’aile en plastique renforcé de fibres de carbone (PRFC). Deux éléments que je trouve assez inesthétiques, je dois dire… Les logos
GP à l’avant et à l’arrière, sur les faces extérieures de l’aileron de toit et sur les barres de seuil de porte sont en finition Rosso Red, tout comme les décorations appliquées au-dessus des bas de caisse et arborant un logo « GP » stylisé.
Détail sympa, le numéro est inscrit sur les élargisseurs (qui disposent d’une double peinture mate). Plus besoin de se pencher dans l’habitacle pour rechercher la plaque numérotée, toujours présente cela dit.
Mini GP : Deux places et c’est tout !
Restons à l’intérieur. L’ambiance à bord reste dans le même ton. C’est sportif et gagne en exclusivité avec notamment le traitement métal sur les palettes et les baquets siglés GP (habillés d’une sellerie Dinamica/cuir avec bordures argentées, surpiqûres rouges). L’insert décoratif côté passager avant porte le numéro du véhicule. Il est réalisé individuellement selon un procédé d’impression 3D.
Le plus intéressant demeure la suppression de la banquette arrière. La barre transversale en aluminium peinte en rouge derrière les sièges sert de protection pour empêcher que les bagages ne glissent à l’avant.
À l’heure où on jette les 2 portes et les biplaces, il faut continuer à oser !
Merci Mini de l’avoir fait.
Le volant spécifique doit son caractère exclusif à des accents réalisés selon un procédé d’impression 3D. La jante de volant en cuir Walknappa présente, en plus de surpiqûres rouges, un marquage central en métal pour la position 12 heures, réalisé dans un processus de fabrication additive. Les palettes de commandes au volant sont également réalisées en métal selon un procédé d’impression 3D.
Mini JCW GP : Équipements à la carte
Le système
Connected Media, avec son écran de 6,5 pouces, est disponible de série. L’équipement de série comprend, en outre, un combiné d’instruments numérique logé sur la colonne de direction. La vitesse du véhicule est affichée sur l’écran couleur de 5 pouces sous forme numérique et par cadran. L’affichage spécifique au modèle comprend une rétroaction temporaire et un affichage permanent après l’activation du mode GP.
Contre un
prix de départ de 44 900 €, il n’y a ni climatisation ni navigation afin de gagner en masse. La version Ultimate (qui inclut également entre autres sièges chauffants et système Bluetooth) – largement plébiscitée par les clients – est 5 000 euros plus chère.
Le
prix de l’exclusivité diront certains, avec un quota de 99 exemplaires seulement pour la France, sur le total de 3 000 voitures. C’est dire à quel point notre marché national ne pèse absolument rien. En 2002, Mini ne proposa que 2 000 exemplaires (via un kit accessoires) de sa
GP, quantité inchangée en 2012.
Et pour ceux qui n’auraient pas pu être parmi les élus, il existe une sorte de session de rattrapage. À savoir la
Clubman GP Inspired de 306 chevaux. Mais c’est une 5 places et elle dispose de la (plus lourde)
transmission intégrale All4.
Mini John Cooper Works GP : Des chevaux et du couple
Sous le capot, est rentré au chausse-pied le 2 litres TwinPower Turbo BMW. Un moteur aux déclinaisons infinies. C’est ici la version la plus haute de
306 chevaux. La subtilité de la Mini GP est qu’elle est l’unique traction à la recevoir. En effet, la
BMW 128ti récemment dévoilée est limitée à 265 chevaux. De couple, on n’en manque pas plus puisque 450 Nm sont disponibles entre 1 750 tr/min et 4 500 tours. En revanche, le caractère moteur est aux abonnés absents tant il est plein tout le temps. On ne peut pas incriminer ce moteur en particulier, c’est la norme aujourd’hui. Bonne nouvelle, l’échappement sport spécifique distille une sonorité plutôt agréable.
Ayant pu prendre
le volant de la JCW 231 chevaux juste avant, la différence est plus que notable entre les deux déclinaisons du même moteur. C’est le jour et la nuit. Les performances et les reprises sont au rendez-vous comme la fiche technique le promet. Attention toutefois au temps de 5,2 secondes ; ce n’est pas sur le 0 à 100 km/h, mais sur le 0-60 mph (et non 62 mph).
Sans doute avez-vous remarqué en faisant défiler les photos qu’une seule transmission est proposée : une automatique. Il s’agit d’une stricte automatique à huit rapports. Pas une double embrayage. Elle est fournie par Aisin et dispose, comme chez PSA, de huit rapports. Malheureusement, le miracle n’opère pas, elle n’est toujours pas sportive pour un sou. Gestion et rapidité ne sont toujours pas son fort… Le choix se serait porté sur cette boîte pour disposer d’un maximum de couple. À choisir, j’aurais préféré une bonne boîte manuelle et moins de Newtons-mètres !
Mini John Cooper Works GP : Un kart, oui mais…
Par rapport aux autres
JCW, la suspension est rabaissée de 10 mm et est revue en profondeur. De plus, la rigidité de l’ensemble a été augmentée et le carrossage des roues avant et arrière est spécifique. Dernier accessoire, indispensable sur ce niveau de puissance pour une traction dotée d’un MacPherson classique à l’avant, l’autobloquant est monté en série. Les ingénieurs Mini semblent avoir mis les petits plats dans les grands pour l’aspect le plus attendu : le châssis.
Une fois au volant, deux constats s’imposent rapidement. La philosophie karting est, heureusement, préservée. On s’amuse franchement au volant. En revanche, l’efficacité ne semble pas être au rendez-vous. L’excès de couple remonte inexorablement dans la direction, par ailleurs perfectible dans son assistance (pourtant à démultiplication variable selon la vitesse). Les fonctions multifonctions du volant ne sont pas non plus très pratiques si l’on décide de jouer des palettes. En dehors de l’aspect
moteur qui tranche réellement avec une JCW 231, l’écart tarifaire ne justifie pas de passer à ce collector. Pour finir sur une bonne note, le freinage (disques ventilés de 360 mm à l’avant et flottants à l’arrière) n’a pas semblé souffrir des multiples sessions de roulage.