Du challenge de haut niveau pour cette année ?
Après tout, j’étais resté sur cette amère participation du constructeur nippon durant laquelle il avait tenu la dragée haute à
Porsche pendant 23h57. À l’époque, on m’avait assuré : «
Tu verras, Le Mans c’est magique». Si je reconnais avoir été sceptique au départ, le spectacle s’est avéré mémorable.
Même si les principaux rivaux de
Toyota qu’étaient
Porsche et
Audi se sont désengagés pour des raisons financières, les
24h du Mans restent cependant une course ambitieuse qui réserve son lot de surprises. Avec pour rival les écuries de Rebellion et de BR Engineering dans la catégorie
LMP1, Toyota pouvait partir confiant, mais ne devait pas pour autant se reposer sur ses lauriers, l’imprévu guettant la moindre opportunité pour espérer faire basculer le classement.
Petit moment de gloire
Mais avant de pouvoir suivre un tel événement, Toyota nous a concocté une petite surprise :
conduire la nouvelle GR Supra pendant 1 tour, sur ce mythique circuit et ce quelques heures avant le début de la course. Petite pression bien palpable de mon côté, n’étant pas habitué à ce genre d’exercice, d’autant que je ne connais pas le tracé du circuit par cœur.
Ma concentration (pardon, mon appréhension) est telle que je ne vois pas le tour passer. Les seuls moments durant lesquels j’ai pu prendre pleinement conscience de cette occasion étaient durant les lignes droites permettant d’effectuer de belles pointes de vitesse avant quelques freinages intensifs ou encore en passant certains endroits emblématiques. Je suis ressorti de cette nouvelle GR Supra avec un immense sourire, un petit soulagement et un moment mémorable en tête.
Tout un rituel
Maintenant, place au travail et l’on se positionne dans l’hospitalité
Toyota. Cette dernière offre une vue imprenable sur la chicane Ford menant à la ligne d’arrivée. 1 h avant le départ, je décide de quitter cet environnement reposant pour aller retrouver la foule déjà positionnée, que j’aperçois au loin, dans les gradins surplombant la ligne de départ.
Au fur et à mesure que je me rapproche du spot photo auquel mon billet me donne accès, l’atmosphère devient de plus en plus électrique. Cela s’agite dans tous les sens, le bruit ambiant se fait de plus en plus présent et il devient plus complexe d’avancer jusqu’à sa place.
Deux minutes avant le départ, tel un cowboy, je positionne mon doigt non pas sur la gâchette, mais sur le déclencheur de l’appareil pour immortaliser deux instants : le départ dans le calme et en ordre des voitures, toutes catégories confondues, puis le drapeau officiel abaissé par la
Princesse Charlène de Monaco afin d’officialiser le départ.
En un instant, toutes les sensations auparavant éprouvées ainsi que différents souvenirs me reviennent en tête, avec ce bruit assourdissant en continu et ce défilé de couleurs et matières.
Les tours passent et s’avèrent hypnotiques au point de commencer à perdre la notion du temps. Je décide alors de varier les photos et de partir en exploration autour du circuit, à commencer par le village. Véritable nid à fans, on comprend tout de suite l’engouement de ces derniers avec ses innombrables stands proposant tout ce qui a trait à l’automobile, que ça soit au niveau vestimentaire ou pour les collectionneurs de miniatures. C’est aussi l’occasion pour certains constructeurs d’avoir leur «
Fan zone », à l’image de celle de
Toyota permettant de s’essayer à un concours de changement de roues ou encore de se prendre en photo dans le cockpit d’une
TS050.
La seconde vie des 24h du Mans
Pendant ce temps, le bruit généré par les voitures devient ambiant tandis que la course se déroule sans réels accrocs dans les différentes catégories : les 2 Toyota mènent tandis que l’unique
Alpine engagée est en tête de la catégorie LMP2.
Malgré tout, le moment que je préfère durant les
24 h du Mans est l’arrivée de la tombée de la nuit, lorsque les voitures commencent à n’être visibles qu’au travers de leurs phares. Cerise sur le gâteau : pouvoir admirer les disques de freins apparaissant comme par magie, teintés d’un orange vif lors de freinages prononcés.
La foule ayant perdu de sa densité, seuls les fans de la première heure sont toujours présents, certains ayant apporté fauteuils et glacière afin de profiter du ballet de lumières, confortablement installés.
La course du Mans dévoile alors son 2e visage, avec ses manèges, ses concerts, des odeurs et des bruits que l’on retrouve surtout en fête foraine.
Moins de saveur, mais toujours aussi unique
Après quelques heures de repos, retour sur le circuit. La nuit n’aura pas été fatale au constructeur japonais. En revanche, l’ambiance est moins à la fête côté BR Engineering qui a perdu une de ses voitures, la no 17.
Ce sont d’ailleurs les catégories
LMP2 et
GT Pro qui nourrissent ce spectacle, les TS050 enchaînant les tours sans montrer le moindre signe de fatigue. Le seul moment de suspense fut d’apprendre que la Toyota no 8, conduite par Sébastien Buemi, Kazuki Nakajima et Fernando Alonso, avait pris l’avantage sur la
Toyota no 7 victime d’une crevaison.
La fin de la course approche et la foule s’est déjà cristallisée dans les gradins situés autour de la dernière ligne droite. Je vois le drapeau s’agiter au loin sur la
Toyota no 8 qui remporte la victoire et vient parader sereinement devant les stands. La no 7 terminera 2e du classement malgré sa crevaison, démontrant que la pression était bien moindre sur cette édition 2019.
Un petit tour d’honneur avec les pilotes
Sébastien Buemi et
Fernando Alonso qui défilent sous ma position, se frayant un chemin dans les stands au travers des heureux et des déçus, avant d’aller se positionner sur le podium pour une nouvelle consécration.