Derrière cette annonce, on retrouve surtout une stratégie pragmatique : proposer un modèle taillé pour l’Europe, produit localement dans le giron du Groupe Renault, et décliné en micro-hybride (MHEV) et full hybride (HEV). Bref, un SUV optimisé pour répondre aux normes sans pour autant bouleverser l’ordre établi.
Faire revivre le nom Grandis, c’est un choix qui peut surprendre. En 2003, ce monospace tentait déjà de séduire les familles avec ses six ou sept places, ses portes coulissantes et son design qui flirtait avec celui d’un break surélevé. Mais en 2025, tout ce qui ressemble à un monospace est voué à finir en musée automobile. À la place, Mitsubishi adopte la recette du SUV compact, toujours plébiscité sur le marché.
La marque justifie ce choix de nom en évoquant son étymologie latine signifiant "grand" et "impressionnant". Un moyen subtil d'insister sur l’espace intérieur généreux, sans trop en dire sur le design extérieur, qui intégrera la face avant Dynamic Shield et une signature arrière baptisée Hexaguard Horizon. Deux noms marketing qui promettent un look dynamique et moderne, sans pour autant garantir qu’il ne s’agira pas d’un badge-engineering bien ficelé avec des airs de SYMBIOZ sous un logo Mitsubishi.
Si les photos se font attendre jusqu’en juillet, Mitsubishi promet déjà un habitacle spacieux et polyvalent, avec une connectivité poussée intégrant Google. Une manière polie de dire que l’interface multimédia se rapprochera de ce qu’on trouve chez Renault, partenaire industriel de la marque aux trois diamants.
Le Grandis 2025 ne fera pas non plus l’impasse sur les systèmes ADAS avancés (traduction : tout ce que les normes Euro NCAP imposent désormais) pour assurer la sécurité des familles. L’équipement s’annonce donc complet, mais il reste à voir si la marque saura se démarquer d’une offre déjà saturée par les Peugeot 3008, Toyota Corolla Cross et Nissan Qashqai.
Côté motorisations, Mitsubishi mise sur deux niveaux d’hybridation : micro-hybride (MHEV), qui ne sert qu’à optimiser la consommation en ville et full hybride (HEV), sans recharge, mais capable de rouler en électrique sur de courtes distances. Un pari raisonnable en 2025, mais qui pose une question : pourquoi ne pas inclure une version hybride rechargeable (PHEV), pourtant une spécialité de Mitsubishi avec l’Outlander PHEV ? La réponse pourrait bien se trouver du côté du positionnement tarifaire, cherchant à séduire les acheteurs soucieux de leur budget.
Le Grandis sera dévoilé en juillet, ce qui laisse encore quelques mois pour que Mitsubishi affine son discours marketing. Il arrivera en concession à la fin de l’automne 2025, juste avant que le marché n’accueille son frangin 100% électrique (sur base de Renault Scenic E-Tech), prévu plus tard dans l’année.
Ce dernier n’a pas encore de nom officiel, mais une chose est sûre : Mitsubishi ne prend aucun risque en suivant la même logique industrielle que le reste de l’Alliance Renault-Nissan. Après avoir lancé les ASX et Colt, qui sont des clones respectifs du Captur et de la Clio, ce Grandis pourrait bien être un SUV développé sur une base Renault, avec quelques retouches stylistiques et une grille tarifaire ajustée.
Un retour en grâce de Mitsubishi ou une énième itération d’un modèle existant ? La réponse dépendra de l’identité réelle du Grandis une fois le camouflage levé. D’ici là, on garde une certaine prudence sur ce que ce SUV familial apportera réellement de différent.
2023 10000 km Automatique Diesel
2017 113504 km Automatique Diesel