Cette année, le Tour Auto fêtait son 30e anniversaire avec 222 concurrents qui ont traversé la France de Paris à Nice en 5 jours via des routes que l’on n’imagine même pas, bien loin des grands axes routiers aussi rapides qu’ennuyeux. Parmi ces nombreux concurrents, Opel était encore de la partie avec sa petite 1900 GT de 72 tandis que nous étions encore dans l’équipe pour suivre cette aventure humaine et mécanique.
Le lundi est rarement notre jour préféré et sur le Tour Auto, il en va de même. Les minutes s’égrènent bien trop lentement dans un Grand Palais éphémère sans intérêt architectural. Peu de lumière, beaucoup de monde, des vérifications techniques qui tardent. Heureusement, les automobiles présentes égayent le tout, par leur plastique, leur rareté, leur densité au mètre carré. Ci et là, une Ferrari 250 GT, une Porsche Carrera 6 ou RSR au milieu du peloton de 356, des BMW plus ou moins bodybuildées des légères 1800 Ti à la M1 Procar en passant par les 3.0 CSL, quelques berlinettes Alpine ou encore de nombreuses Jaguar en tout genre. Mais ça ne suffit pas à accélérer le temps et lorsque la soirée se profile, nous ne traînons pas.
Toujours emmenée par Mélina Priam – journaliste à l’Auto Journal – au volant et Anne-Chantal Pauwels en copilote – rôle qu’elle a tenu en championnat du monde des rallyes – la petite Opel GT s’élance pour une journée de 399 km jalonnés par une épreuve spéciale sur route et le circuit de Dijon Prénois. Le temps est compté sur les liaisons et les équipages n’ont pas le temps de traîner sous peine de débuter le rallye avec une pénalité, certains se servent de l’excuse pour s’affranchir de certaines règles du code la route tandis que la plupart jouent le jeu sans prendre de risque avec la légalité, ce qui, sauf ennui technique, suffit pour rallier les diverses étapes dans les temps.
Premières l’an passé de la première spéciale et blindées de confiance, les choses n’iront pas dans le bon sens avec une 11e place et 50 secondes de pénalité après lesquelles nous devrons courir le reste de la semaine. Sur le circuit, même résultat avec une 11e place de nouveau et 5 secondes de pénalité supplémentaires.
Si c’est bien à la fin du bal que l’on paie les musiciens, l’ambiance est plutôt entre morosité et colère. Qu’a-t-il bien pu se passer ? On remet tout en cause, de la préparation pourtant sans failles de la voiture par l’équipe 2 HP Compétition – présente pour l’assistance, aux pneus à la mauvaise taille en passant par de tables de régularité pas assez précises alors qu’elles viennent d’être refaites ? Toutes les possibilités sont envisagées, la voiture entièrement vérifiée, les pneus neufs changés et les tables de régularité de l’an passé ressorties du placard.
La régularité, au fait, comment ça fonctionne ?Sur le Tour Auto, il est interdit d’utiliser des outils de mesure numérique et tout doit être fait « à l’ancienne » et le rôle du copilote est au moins aussi important que celui du pilote, les deux devant parfaitement se synchroniser.Pour ce faire, il y a bien entendu le roadbook à suivre puis les tables de régularités et des chronos mécaniques. Les tables de régularité sont déclinées sur chaque vitesse moyenne pouvant être imposée et sont calibrées sur le compteur kilométrique de la voiture en prenant en compte les erreurs de celui-ci. Ainsi les tables affichent, pour chaque vitesse moyenne, la distance réelle et donc officielle du Tour Auto, la distance équivalente affichée par le compteur de l’Opel GT (donc incluant les erreurs de mesure) ainsi que les temps de passage à chaque hectomètre. La copilote donne le rythme avec des « 3.2.1.Top », et la pilote doit passer la centaine de mètres pile sur le top… et ce pendant 15 à 20 km, tout en suivant le roadbook papier. Un travail de métronome ! |
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À la fin du 4e jour, après un roulage sous des trombes d’eau à Ledenon, ce sont 18 secondes qui nous séparent des premiers tandis que Mathieu Sentis et Géraldine Gaudy, de l’Argus, prennent une très belle 3e place avec leur BMW 2002 Tii avec 1’20’’ de retard sur notre Opel GT.
La dernière spéciale voit cette baby corvette monter sur la deuxième marche du podium, 2 secondes devant ses concurrents directs et donc prendre au final une superbe 2e place du classement général, sur 94 équipages, tout juste 16 secondes derrière les premiers après 1 930 km parcourus et 14 spéciales. Félicitations !
Le Tour Auto a cette particularité de distordre le temps, qui paraît à la fois incroyablement long tellement il se passe de choses en une seule journée, mais en même temps terriblement court tant tout va très vite. Cette spéciale, c’était ce matin ou hier ? Aucune idée. Ce n’est pas ce qui compte. À la fin se sont des souvenirs qui vont rester imprimés longtemps dans nos mémoires, à nos façons. L’équipage le vit d’une manière que l’on ne peut pas comprendre en « simples » suiveurs tandis que les hommes de l’assistance vivent aussi l’aventure à leur façon, mais à la fin c’est une équipe soudée, heureuse de l’aventure vécue avec une simple Opel GT de 1972. Peu importe le flacon…
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