Toujours dans mon élan de recherche littéraire, j’ai voulu regarder l’étymologie de « Corse » dans un dictionnaire. L’on y apprend que ce mot signifiait la « course », autrement dit l’action de courir. Puis, j’ai regardé les différents sens de Yaris et je n’ai retenu que celui du dictionnaire turc, où Yaris est traduit en français par « Course ». Hasard du calendrier, l’essai de la Toyota Yaris GRMN se déroule pendant le Rallye de Corse. Voudrait-on me transmettre un message caché ? Quoi qu’il en soit, cette invitation induisait nécessairement le fait qu’il allait y avoir du sport automobile.
Et je ne m’étais pas trompé. Une fois arrivé à l’aéroport, le couple assis à côté de moi regardait une vidéo de course automobile. De l’autre côté, un team de sport automobile, casquette vissée sur la tête débattait sur la couverture du journal Corse Matin qui titrait « Duel au sommet » montrant Loeb face à Ogier pour l’épreuve de départ du 61e Tour de Corse.
Arrivée à Bastia, nous faisons la rencontre de Denis Giraudet, copilote vice champion du monde avec Toyota en 1999 et champion de France des rallyes historiques. Ce dernier, pour nous immiscer dans l’ambiance Rallye de Corse, nous invite à le suivre à bord d’une sportive japonaise et prendre la route de la première étape à La Porta - Valle di Rostino. C’est ainsi, que nous prenons place à bord de la plus sportive des Yaris, la GRMN, reconnaissable par ses stickers noirs et rouge à l’avant et sur les côtés, son aileron arrière et surtout son imposant pot d’échappement central dont le ronronnement ferait craindre le plus sauvage des félins. L’auto en a sous le capot : un moteur de 4 cylindres de 1.8L suralimenté et abat le 0 à 100 km/h en 6,3 secondes.
Nous faisons une halte dans le village La Porta, chez Elisabeth, un restaurant où les pilotes avaient pour habitude de venir casser la croûte lors des repérages. « Ça, c’était autrefois, se lamente Denis. Le tour de Corse durait quatre semaines, avec deux mois de reconnaissance. Les pilotes faisaient vraiment le tour de l’île nuit et jour » se souvient l’ancien champion Toyota.
Face à l’immense église Saint-Jean-Baptiste de La Porta, Denis Giraudet nous raconte cette anecdote de course où l’un des pilotes — pourtant, du village — aurait foncé dans le clocher en négociant un virage. Les stigmates de l’impact sont quasi invisibles, les portes de l’église, elles, sont grandes ouvertes. Sans doute un message subliminal du curé et de son diocèse pour afficher leur bienveillance et leur foi envers la compétition sportive, en invitant les pilotes et autres fidèles à emprunter les accès traditionnels…
Denis Giraudet nous détaille le tracé du parcours : « ici, tu places tes roues, là où les meilleurs au monde sont passés. Il n’y a aucun sport où l’on peut faire ça, et être au plus près des champions » analyse-t-il. En effet, le rallye c’est « open », il faut compter environ un engagement de 1 500 euros et une voiture puis n’importe quel candidat peut concourir.
Nous continuons notre périple en Toyota Yaris GRMN, en empruntant le parcours de liaison. Il s’agit d’un tronçon comprenant deux radars qui reste ouvert aux automobilistes où les participants au rallye, à bord de leurs voitures de course, sont soumis au Code de la route. Épreuve étrange et saugrenue à la fois, car ces derniers sont dépourvus de plaque d’immatriculation et sont a priori un peu plus enclins aux écarts de conduite.
Surprenant, car cela reste assez surréaliste de se faire dépasser sur route par une voiture de rallye ou de croiser à un rond point ce bolide pétaradant dont les occupants sont casqués. En effet, ces derniers ne sont pas du genre à attendre tranquillement derrière une voiture et vont chercher à tout prix à optimiser leurs temps de parcours. C’est, sans doute, pour cette raison que les gendarmes veillent à de nombreux carrefours.
Nous arrivons à Nonza. Trois amis, assis sur les marches de la Torra di Nonza, observent la Yaris GRMN : « Combien elle coûte ? » lancent-ils interloqués.
Hélas, elles sont déjà toutes vendues, il n’y en a que 400 et c’est la numéro 26. L’un d’entre eux, visiblement séduit par les performances de l’alléchante Yaris GRMN, insiste : « Vous nous la vendez combien, alors ? »
Et, c’est à ce moment-là que nous réalisons que nous avions devant nos yeux une voiture de collection qui a été vendue à plus de 30 700 € et qu’après spéculation, le prix de cette dernière atteindrait des montants pouvant donner quelques frissons.
Avant le début de la course, une Citroën C3 R5, nommée voiture 0, effectue plusieurs passages au gyrophare et sirène façon Hot Wheels pour s’assurer de la sécurité du public et effectuer un parcours de reconnaissance avant de vérifier les différents postes de contrôle.
Après avoir traversé le maquis corse et parcouru des chemins de randonnée, les spectateurs prennent place dans les hauteurs de Piedigriggio pour assister au passage des voitures. Les badauds sont installés. Certains ont allié leur engouement pour la course à leurs vacances, comme ce couple belge dont le mari est armé de deux boîtiers Nikon. Il y en a de tous les âges, comme cette bande d’amis qui se sont retrouvés dans la joie et la bonne humeur : « ils auraient pu couper les arbres qu’on puisse voir de l’autre côté » plaisante l’un. « C’est beau ici » s’émerveille l’autre, qui, avec son acolyte, reste particulièrement concentré sur les passages des voitures. Il s’agit de Frédéric Andréucci, qui a remporté plusieurs manches de Formule de promotion, dont la Coupe Peugeot du Volant 207 en 2010 et de son ami Anthony Pobedenny, qui devrait concourir en juin à bord en Skoda R5 s’il trouve les sponsors. « Si on trouve les budgets » désespère-t-il, car il y a toutefois quelques points obscurs dans la pratique du rallye. Parmi les compétiteurs, trois sont très bien payés, une douzaine sont payés et les quatre-vingts autres payent. Des déçus, qui ne courent pas, mais toujours passionnés, ils sont nombreux « laissés sur le bord de la route » philosophe Charles Zuccarelli, pilote amateur qui a remporté la course Jean Behra en 2011.
Car, en Corse, le sport automobile est aussi important, voire plus, que le football… C’est le Graal. Non contents d’avoir la chance de pratiquer ces routes sinueuses et au tracé des plus démentiels, les Corses ont ce besoin cathartique d’assister à « des passages à fond la caisse au frein à main, avec de la glisse » commente-t-on. « Il met du temps à monter quand même » se moque un villageois. Ils sont vraiment des fous du volant ces Corses !
Toutes les deux minutes, on suit la voiture du regard jusqu’à l’autre côté de la colline, puis ensuite grâce au ronronnement cacophonique du pot d’échappement à travers la forêt. On croirait que la montagne va s’effondrer.
Et là, tout le monde s’excite : « Loeb, il arrive ! ». Les portables sont sortis, les spectateurs se rapprochent… La star du rallye est attendue, après sa sortie de route la veille. Dans l’assistance, l’on ironise déjà « Loeb ??! Il est pas déjà sorti ? ».
La mésaventure de Sébastien Loeb en a surpris plus d’un et de nombreuses théories ont émergé : pneus froids, mauvaise entente avec Daniel Elena, une vitesse inadaptée… Sébastien ne se l’explique pas, pourtant il reste bon perdant et prend sa sortie de route avec philosophie. Quand je lui pose la question sur la façon dont les Corses conduisent, Sébastien Loeb ironise aussitôt : « Les Corses ? Eux au moins, ils restent dans la trajectoire ! »
Le ciel se couvre sur l’île de beauté. C’est signe qu’il est le temps de regagner le foyer, pour d’autres moins chanceux : le continent. À bord de l’avion Air Corsica, vient s’asseoir, juste devant moi, le champion déchu Sébastien Loeb. Mutique, plongé sur sa tablette, quelques-uns le reconnaissent. Une petite fille s’approche de lui et lui demande un autographe qu’il signe nonchalamment. Mon voisin de siège, Sébastien Morelli, infirmier, mais surtout passionné de rallye — lui aussi — s’interroge et s’étonne de la présence de Loeb, seul dans l’avion : « il est venu, il a piloté, il fait sa course et il rentre comme ça, le soir ».
D’aucuns diront qu’il s’agit d’un homme modeste, d’autres spéculeront sur le fait qu’il n’a pas pu se remettre de sa défaite… Quoi qu’il en soit, une tempête s’annonce sur Ajaccio, la pluie torrentielle nous plonge dans l’obscurité… Sans doute l’allégorie de la colère et du courroux de Sébastien Loeb qui se manifeste. ?
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