8 heures de suzuka la course des francais

Les fidèles lecteurs amoureux de la moto auront beaucoup de plaisir sans doute à découvrir l'ambiance humide et décontractée qui entourait cette course et n'aurons aucun mal à identifier certains pilotes dont nous parlons.

Un bilan contrasté

Randy de Puniet embarqué dans l’aventure sur la Suzuki Yoshimura monte sur la seconde marche du podium avec ses coéquipiers d’un jour, Takuda Tsuda et Josh Waters à moins d’une minute des vainqueurs sur la Honda pilotée par Takumi Takahashi, Leon Haslam et Michael Van Der Mark et devant l’autre Suzuki de  Noriyuki Haga, Dominique Aergerter et Yukio Kagayama, du team Kagayama.

Du côté de la Suzuki du SERT, l’absence de Vincent Philippe s’est particulièrement faite ressentir en début de course quand Erwan Nigon, sans doute paralysé par l’enjeu et la crainte de chuter  (le résultat blanc du Bol risquant de peser déjà très lourd au décompte du championnat), perdait des paquets de secondes par rapport à la concurrence, nipponne notamment. Il n’était pas le seul d’ailleurs, puisque David Checa sur la Yamaha du GMT 94 n’arrivait pas, lui non plus, à trouver une cadence digne de son talent. On pourrait penser que pour sa part, le fait de pouvoir largement prendre la tête du championnat du monde produisait le même effet  que chez Nigon, qui, lui risquait de tout perdre. Il faut bien dire au passage, qu’un championnat croupion, avec seulement quatre épreuves, génère ce genre de comportements  parasitant les compétitions telles que l’on les aime, c'est-à-dire toujours à la limite. Finalement, au fil des tours les choses se sont rééquilibrées, très bien semble-t-il, pour la Yamaha N° 94 chaussée en Michelin et moins bien pour la Suzuki N° 1 en délicatesse semblait-il avec  ses Dunlop. Pourtant au classement c’est bien la Suzuki  (Erwan Nigon- Anthony Delahalle- Damian Cudlin) qui décroche la huitième place à 3 tours du vainqueur suivie de la Yamaha (David Checa- Mathieu Gines- Kenny Foray) à 4 tours. 

Les trois français Julien Da Costa- Sébastien Gimbert- Freddy Foray de l’équipe Honda Racing, n’ont pas pu concrétiser les espoirs générés par des essais très réussis. Une panne électronique les ayant immobilisés près de 20 minutes, ils ont ramé pour revenir dans le jeu des cadors et terminent en 33ème position ! 

Gregory Fastré, Michael Savary et Jimmy Storrar sur leur Suzuki Motors Events, bien managés par l’ancien champion du monde Hervé Moineau comme un poisson dans l’eau au Japon, terminent 25e. Dans le team français RC2L, Matthieu Lagrive qui faisait une pige, étant tombé et bien sonné au warm-up, laissait de fait le soin à ses équipiers d’une course, Gwen Giabbani et Gareth Jones, de rouler seuls pour terminer en 19ème position. Nous nous inquiétons un peu pour notre ami Matthieu Lagrive qui à force « d’en prendre » avec des chutes sévères va finir par être vraiment cassé.

Kawasaki le retour ?

On a pu s’étonner de voir Grégory Leblanc équipier de Lagrive au Bol d’or sur la Kawasaki SRC, rouler au Japon sur une Kawasaki engagée par le Eva RT Synergy Force Trick Star. Cela démontre à l’évidence que l’on pense très sérieusement chez les Verts, sans doute au plus haut niveau, à revenir très officiellement en endurance. Gilles Stafler n’ira-t-il pas disputer les 8 heures d’Oschersleben en août, alors que normalement seuls le Bol d’or et les 24 heures du Mans figuraient à son programme ? Toujours est-il, que Leblanc chasse quant à lui le titre individuel de champion du monde dès cette année et, que les 8 heures de Suzuka aurait pu lui rapporter très gros. Malheureusement, alors qu’une septième place semblait bien accrochée, Gregory Leblanc,  trahi par une tâche d’huile, est tombé. La 24ème place finale ne lui aura pas permis de marquer des points, alors que Lagrive, sans rouler en course, aura marqué les 2 points récupérés par ses coéquipiers.

Une fois encore Suzuka temple de la compétition moto et fief bien gardé par Honda, aura valu une grande épopée, à toutes les équipes françaises habituées ou non de cette sorte de pèlerinage, qu’il faut avoir effectué au moins une fois dans une carrière de pilote.

Pendant ce temps-là, Vincent Philippe a suivi en live sur écran les temps de tous les concurrents, en se posant des questions sur les écarts relevés, l’évolution des places. Il s’était morfondu de ne pas avoir pu être de la partie sur un circuit qu’il affectionne et dans des conditions difficiles, où il marque souvent sa différence. Nous avons échangé par téléphone à l’issue de la course. Le pilote rassuré par un récent contrôle radiologique nous confiait faire tout ce qu’il faut pour qu’une consolidation suffisante lui permette de revenir sans aucune appréhension. Peut-être faudrait-il attendre les 24 heures du Mans, voilà la question que nous lui posons avec nos vœux de rapide et total rétablissement.

 

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