Bol d or un reve pour de nombreuses equipes privees

Le Bol d'or encore cette année, marque le début de la saison, du championnat du monde et de la coupe du monde d'endurance organisés par la Fédération internationale motocycliste (FIM). Rappelons que les machines les plus évoluées disputent le Championnat (Formula EWC) et celles, les plus proches de la série, la Coupe (Superstock). Il est sans doute utile de souligner également qu'en 2014, le Bol d'or, même s'il lance la saison internationale, reste bien une course franco-française puisque sur les 45 équipes engagées, 34 émanent de l'Hexagone.
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Seuls 29 teams sont engagés en tant que teams permanents pour l’ensemble du championnat du monde, c’est dire, si plus que jamais, les « amateurs » rouleront au milieu des professionnels, ce qui n’est pas sans faire grincer les dents parfois de grands champions excédés par l’amateurisme de certaines trajectoires.

Nous avons choisi de présenter succinctement trois démarches de teams non professionnels, pour illustrer combien les valeurs de passion, d’abnégation, de solidarité, de partage et d’amitié sont présentes dans ces équipes. La quête d’un résultat probant (souvent terminer une course de 24 heures devient une récompense sublime), de ravitaillements réussis, d’incidents mécaniques réglés sans trop de perte de temps, suffisent au grand bonheur de toute une équipe soudée comme les doigts de la main, épuisée mais submergée de bonheur quand Sa moto franchit la ligne d’arrivée.

La YAMAHA VILTAIS EXPERIENCE N° 333 affiche une spécificité tout à fait particulière puisqu’elle émane d’une association à caractère social. A première vue, il est normal de se demander ce qu’une association d’Education Populaire centrée sur l’Insertion Sociale et l’Accompagnement des publics en grande difficulté peut bien faire dans ce monde de compétition au plus haut niveau. Pourtant c’est bien un pari que Yannick LUCOT, directeur de cet organisme œuvrant à MOULINS, a fait lorsqu’il a pensé pouvoir motiver, promouvoir et fédérer des jeunes en les amenant à la compétition, pour qu’ils puissent ensuite s’insérer au mieux dans la société. Bien entendu, la route fut longue entre les débuts en championnat locaux sur des 50 cm3 et l’arrivée dans la cour des grands, avec l’an passé, suffisamment de points marqués en championnat du monde d’endurance pour se classer  dans les dix premiers teams. Cet aboutissement,  place d’office  Viltaïs  dans les teams permanents subventionnés par la FIM permettant de  conduire, en 2014, toute l’équipe, en plus du Bol d’or et des 24 heures du Mans, au Japon, en Allemagne et au Qatar !

C’est en misant totalement sur les potentialités de chaque individu et en offrant à chacun des conditions optimales pour les révéler, que le team a trouvé toute sa force et sa pertinence. Du panneauteur, au cuisinier, du pourvoyeur de pneus au mécanicien, du cuisinier au ravitailleur, les jeunes  ont trouvé toute leur place et, les pilotes, issus de leurs rangs, restent fidèles à la structure qui leur a donné une chance. C’est ainsi que nous retrouvons sur la YAMAHA N° 333, Loïc BARDET, Fred BESNARD et Cyril CARILLO drivés par le directeur général de l’association, qui ayant tout appris des règlements de la course, est devenu un manager reconnu dans le paddock.

Pour cette saison en tant que team permanent, Viltaïs recevra des primes de course et disputera les 5 manches du championnat sur une très bonne YAMAHAY ZF-R1 engagée en catégorie Superstock. Il faut dire que YAMAHA France et Michelin aident cette structure originale et emblématique. Pascal COUASNON Directeur de Michelin Motorsport nous disant à ce sujet : «  nous croyons beaucoup à ce très beau projet humaniste de Viltaïs, dont les valeurs sont conformes à celles que nous défendons. »

Le  team 2 CP Racing Bourgogne avec sa KAWASKI N° 21 est né d’une rencontre fortuite entre un pilote de Superbike 1000 et le patron d’une salle de sport à Dijon, où il venait entretenir sa condition physique. Nicolas MAJASTRE parle donc de ses projets de courir le Bol d’or et, Jacky BIONI, le patron de l’ATHLETIC GYM, se prend à rêver de monter une véritable écurie bourguignonne. Les choses vont très vite et, comme dans ce milieu tout le monde se connait, un rapprochement est opéré avec Christian PETITJEAN, un jurassien, lui aussi pilote en Promosport qui a roulé en endurance avec sa structure : 2CP Racing. La fusion est rapidement actée et  l’on se donne les moyens de monter un team bourguignon, le 2 CP Racing BOURGOGNE. Nicolas CHELI intègre le team en tant que pilote,Jacky BIONI opère en tant que manager, mais un très expérimenté  pilote retiré des affaires, en la personne de Joël LE BIHAN, accepte de conseiller et coacher l’écurie. 

Le circuit de Dijon Prenois -bien sûr- a été le théâtre d’essais pour la KAWA, numérotée 21 évidemment, qui  bénéficie du soutien de partenaires locaux. Lors des essais du Pré-Bol, nous avons apprécié l’esprit de grande camaraderie qui soudait toute l’équipe. En l’absence de stand disponible par suite des travaux engagés sur le circuit, les dijonnais disposaient du strict minimum de matériel pour intervenir sur la moto, la Kawasaki  ZX-10 R. Toute l’équipe mise sur une grande homogénéité des performances des pilotes et une fiabilité éprouvée de leur Superstock pour décrocher un bon classement. Entrer dans le top 10 des motos Superstock, est un objectif assumé sans forfanterie, mais avec une belle détermination.

La SUZUKI GSX-R 1000 N° 37 du team SPACE MOTO 37 est engagée cette saison en catégorie EWC et devrait disputer toutes les épreuves du championnat. L’histoire de cette écurie est tout aussi séduisante que les précédentes. Autour d’un patron emblématique, pilote mais aussi avisé chef d’entreprise, une équipe 100% bénévole se fait remarquer depuis 2011 en endurance. En 2013, alors que le boss, Julien DIGUET est sacré champion des coupes de France 600 Promosport, une partie des mécaniciens du magasin de Saint Cyr sur Loire et d’autres copains tourangeaux unissent leurs efforts et leurs compétences pour faire rouler Yannick NOUVELLON, Julien GALLERAND, Charles ROCHE et Franck DENEQUE.

Tous connaissent parfaitement la moto, puisque Julien DIGUET autour duquel s’est structurée l’équipe, est un des premiers concessionnaires Suzuki de France avec ses magasins de Blois et de Tours. Le garçon affiche un dynamisme commercial tout aussi affirmé que ses talents de pilote. Les mécaniciens sont capables d’exploits comme un changement de rampe d’injection en 7 minutes. Alors, forts de performances, plus qu’encourageantes en 2012 et 2013, les membres du team permanent SPACE MOTO 37 repartent en 2014 plus déterminés que jamais. Julien DIGUET reprend officiellement du service comme chef de file des pilotes avec ses potes  NOUVELLON, GALLERAND et ROCHE. Toutes les courses –y compris au Japon- sont inscrites au programme. A l’évidence, 2014 constituera une marche importante pour l’écurie de copains, de tourangeaux pur jus, tous  bénévoles.  Pour avoir déjà suivi les courses de cette équipe, nous pensons qu’elle a atteint la maturité pour jouer de manière régulière dans la cour des grands. Seule question, julien DIGUET pourra-t-il se consacrer seulement à son pilotage en faisant abstraction de ses responsabilités naturelles de boss. On sait que la disponibilité psychologique est aussi importante que la condition physique dans ces courses de 24 heures tellement éprouvantes, puisque disputées à fond de bout en bout. En tout cas le Team Space Moto 37 n’entend pas laisser sa part aux chiens et vendra chèrement sa peau pour figurer juste derrière les motos officielles, ou mieux si affinités !

Comme on le voit, les teams privés suivent des trajectoires bien différentes en fonction de leurs origines, de leurs moyens et de leurs objectifs.

Malgré tout, leur dénominateur commun demeure bien la soif de compétition et la recherche du dépassement de soi, dans un collectif, où la complémentarité et la solidarité éclipsent tous les égoïsmes trop souvent de mise dans la vie ordinaire.

Au Bol d’or effectivement, dans toutes les équipes, on va vivre autrement et faire vivre aux nombreux spectateurs des moments forts. Un conseil à tous : installez-vous face aux stands et profitez des ballets offerts par les ravitaillements, cela vous apportera bien des enseignements sur ces écuries, sans vous dispensez, bien entendu, d’admirer les trajectoires, les freinages, les bagarres dont nous régalent toujours les pilotes. Vivement que la fête commence ! 

 

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