Eric offenstadt presente sa geco avant une participation aux 24 h du mans 2015

De la conception à la réalisation

Retiré des affaires, Eric offenstadt  n'en continue pas moins de cogiter et phosphorer. Il comprend vraiment en 2009, ce qu'il pressentait en 1995 quant aux accélérations parasites sur une moto et, entraine dans son envie de concrétiser ses théories en la matière, sur une machine de course. La conception de la GECO est lancée. Des partenariats forts s'établissent Yamaha France , les frères Gomez, des ingénieurs et des chercheurs de l'Université de Montpellier, Michelin et toute une chaîne de sympathie et d'aides spontanées.

Après des études poussées, des plans élaborés avec minutie et, de nombreuses vérifications puis des validations techniques, la construction de la GECO débute en 2013. Des séances de déverminage  se poursuivent jusqu'à ce jour, où la machine est exposée dans le village des 24 heures du Mans pour y connaitre dès ce vendredi un fort succès d'estime.

Après cette phase de déverminage qui n'a pas été terminée assez tôt pour pouvoir engager le prototype en catégorie open dans la course des 24 heures, des essais plus poussés vont intervenir avec de nouveaux moyeux , un nouvel amortisseur et, sans doute des pilotes très aguerris dans les courses de vitesse, pour prendre le relais d'Alexandre Ayer.

Du tourisme à la compétition

Pour le moment, la moto peut être assimilée à une fantastique moto de tourisme, il lui faut franchir la marche  pour devenir une vraie moto de compétition. Dans sept mois ce seront les 24 heures 2015 et, toute la bande à Pépé compte bien aligner la Geco en piste.

Comme toujours en la matière, l'argent reste le nerf de la guerre et même si les quelques 300 000 € d'usinage ont été offerts pour ce projet hors du commun, il faudra bien trouver un vrai budget pour faire rouler en course cette machine révolutionnaire.

Avant d'examiner la moto sur toutes ses coutures ou plutôt sur toutes ses soudures, nous demandons à Eric, que nous retrouvons avec plaisir après des années lycée communes, d'expliquer son concept de suspension homocinétique:

L'avant et l'arrière sont connectés , on sait que sur les motos dès que l'on accélère on lève la roue avant, donc on ne peut plus accélérer et c'est l'électronique qui coupe. C'est pareil  au freinage, dès qu'on freine fort on lève la roue arrière, c'est ce qui limite les distances de freinage en Grand Prix. On a un système identique à ce que Mercedes aligne  cette année en F1, qui permet de ne plus jamais lever la roue avant -ou la roue arrière- lors du freinage poussé à ses extrêmes. A l'heure actuelle, on est déjà à 10% de gain en termes de freinage/accélération. Ce système est le plus important. Le concept homocinétique veut dire que le pourtour de la roue est toujours à la vitesse du mobile.

Fruit de tous ces travaux vous pouvez découvrir la Geco avec son train avant impressionnant et le châssis en treillis tubulaire enveloppant une mécanique Yamaha R1 quasi identique aux machines du GMT 94, dont les pilotes assureront sans doute durant l'inter saison le développement d'un produit plus  qu'innovant, totalement révolutionnaire.

Les inventeurs ont depuis toujours éprouvé les pires difficultés à convaincre  de la pertinence de leurs choix  les très nombreux partisans de l'ordre établi. Eric Offenstadt trouvera -t-il le financement suffisant pour parvenir à démontrer la pertinence de ses propositions technologiques. Nous le lui souhaitons. 

Crédit photographique: Gilles Vitry, La Revue Automobile