Essai nissan juke nismo et 370z nismo ca depote

NISMO : l’acronyme de Nissan Motorsport, branche performance du constructeur japonais créée en 1984, est apposé en France sur la calandre et le hayon de seulement deux modèles : le Juke et la 370Z Coupé. Même au Japon et aux Etats-Unis, la surpuissante GT-R n’a pas encore droit à ce label, mais chuuuuut… c’est pour très bientôt. La GT-R Nismo est en effet annoncée pour une présentation la semaine prochaine au salon de Tokyo, pendant qu’au salon de Los Angeles, c’est le Juke NISMO RS qui fera une première apparition.

Mais revenons au Juke NISMO et à la 370Z NISMO. Les fers de lance sportifs de la gamme Nissan en Europe sont conçus dans le même esprit : le déferlement de cavalerie (200 chevaux pour le Juke, 344 chevaux pour la 370Z) s’accompagne d’une série d'améliorations importantes tirées de la compétition : design, aérodynamisme, châssis, mécanique, etc. Ils doivent rester des modèles de route pouvant être conduits par M. et Mme Toutlemonde (enfin, plus le Juke que la 370Z), mais capable d’offrir les meilleures sensations en situation sportive, notamment sur circuit.

Juke NISMO

Rendons à César ce qui appartient à César ! En l’occurrence pour le Juke, l’honneur d’avoir été le premier modèle européen de Nissan à recevoir le traitement NISMO. Les modifications de carrosseries, qui renforcent la présence visuelle et l’allure décalée du petit crossover citadin, ont permis de réduire la portance avant et arrière, d’améliorer le grip et les performances. Ce sont par exemple le châssis sport, les boucliers rabaissés, les jupes latérales, la grille de calandre en nid d’abeilles et le becquet arrière, mais aussi les jantes alliage 18 pouces spécifiques chaussées de pneumatiques larges 225/45 R18 Michelin.

A l’intérieur, le côté sportif est revendiqué par les sièges baquet très enveloppants revêtus de suédine à surpiqûres rouges et par la décoration spécifique du volant, des pédales, du levier de vitesse et du frein à main. Nissan n’a cependant pas sacrifié l’habitacle pour chasser le poids superflu et les équipements des versions haut de gamme du Juke sont toujours là : système multimédia NissanConnect 2.0 avec navigation GPS, climatisation automatique, etc. Un vumètre électronique affiche en temps réel les données du couple moteur, du turbocompresseur et du G-mètre. La fonction NDCS de Contrôle Dynamique Nissan permet quant à elle d’ajuster certains réglages dynamiques, c’est pratique lorsque l’on passe de la route au circuit, pour raffermir la direction par exemple.

Et c’est donc sur la piste du circuit HTTT Paul-Ricard du Castellet que nous avons tourné avec ce Juke NISMO, version 2 roues motrices à boîte manuelle 6 rapports. Rappelons que sous le capot, le moteur 1.6 turbo affiche une puissance de 200 chevaux et un couple de 250 Nm. Vu le poids réduit (1 350 kilos) de l’engin, la vitesse maximale atteint les 215 km/h pour un 0-100 km/h avalé en 7,8 secondes. Ça pousse dès le démarrage et les montées en régime sont linéaires, tandis que le sous-virage est maîtrisé même si de petites dérives du train arrière peuvent se faire ressentir lorsqu’on attaque vraiment. Mais cela se fait en toute sécurité, car la caisse est bien maintenue et le roulis contenu, même si l’architecture de crossover et la position haute du pilote ne donnent pas un centre de gravité optimal. Le freinage est à la fois efficace et doux, on voit bien que le Juke NISMO reste avant tout une voiture de route. Seul le léger manque de motricité nous amène quelques regrets.

Prix Nissan Juke NISMO = 26 500 euros (malus écologique 2 200 euros)

370Z NISMO

Changement de baquet (et de braquet) en passant au volant de la 370Z NISMO. Deuxième modèle à bénéficier de ce traitement sportif, la « Z » comme elle est surnommée fait toujours confiance à son V6 3.7 litres placé à l’avant alors que la transmission, via une boîte manuelle à 6 rapports, se fait aux roues arrière. Avec une puissance de 344 chevaux et un couple de 371 Nm, le 0-100 km/h est avalé en seulement 5,2 secondes. Et la vitesse maximale ? Vous n’irez pas plus loin que 250 km/h à cause du limiteur électronique.

Evidemment, lorsqu’on accélère, ça chante autrement que dans le Juke. Pas de suralimentation, oubliez la linéarité et montez au plus profond des tours (jusqu’à 7 500 tours/min) sans vous soucier du reste. C’est là qu’on est bien, avec ce côté un peu brutal, voire bestial, des sportives à l’ancienne et une grille de boite de vitesse qui impose un maniement un peu viril. Bien sûr, la prudence s’impose car avec autant de puissance passée en propulsion, il n’est pas difficile de partir en vrille, notamment si on accélère trop fort avant d’avoir remis les roues droites en sortie de virage. Mais grâce au différentiel autobloquant, au châssis raffermi et aux freins à la course raccourcie, sans oublier le système de double débrayage qui remet automatiquement un petit coup de gaz au rétrogradage, tout se passe au poil côté efficacité et motricité : on peut monter vite et freiner fort à l’approche des virages ou des chicanes, le comportement est exemplaire.

Ce sentiment est renforcé par l’assise très basse et la position de conduite : on est dans un vrai poste de pilotage, avec le court levier de vitesse, le volant à finition alcantara et marquage du point milieu et les trois petits compteurs dont le compte-tours central qui affiche une zone rouge comprise entre 7 500 et 9 000 tours/min. Les sièges sport offrent un maintien parfait même si le confort de suspension laissera à désirer sur les petites virées en ville ou les longs trajets routiers. Comme dans le Juke, l’habitacle est loin d’être dépouillé avec par exemple la climatisation automatique, les sièges électriques et un système de navigation multimédia.

Par rapport à une 370Z classique, la 370Z NISMO se remarque à son kit carrosserie aérodynamique composé, entre autre d’une jupe avant placée au ras du sol, de boucliers enveloppants, d’un aileron arrière démesuré, de jantes larges 19 pouces, de sortie d’échappement hypertrophiées, etc. C’est visible sans être ostentatoire et souligné par les éléments rouges de la griffe NISMO : trait de calandre avant, étriers de frein, etc. Le double but est atteint : offrir une meilleure portance pour la conduite et une différenciation marquée pour les yeux. Tout cela est au niveau des améliorations mécaniques pour offrir un ensemble très homogène. La 370Z NISMO est une belle sportive !

Prix Nissan 370Z NISMO = 44 900 euros (malus écologique 8 000 euros)