Audi Q6 e-tron : La métamorphose invisible …

Mon histoire avec l’Audi Q6 e-tron commence en réalité il y a déjà fort longtemps. Pour être précis, en septembre dernier, lors de l’invitation de la filiale française pour aller la découvrir fin octobre. Mais les choses se sont passées bien différemment, puisque Porsche semblait avoir la priorité et la présentation du nouveau Macan, qui partage la plateforme technique « PPE » avec notre Audi, s’annonçait, pour je ne sais quelle raison, pas avant le début 2024. Il fallait se faire une raison, la nouvelle Audi Q6 e-tron se révélera à nous mi-mars 2024.

Q6 e-tron : C’est le grand jour.

Le vol AF 1422, décollant de Charles de Gaulle à 8H30 prenant la direction de Munich, est à moitié vide. Il mettra un peu moins d’une heure et demie pour poser ses roues sur le tarmac teuton. Un temps que je mettrai à profit pour me plonger sur les communiqués de presse préparés en amont pour nos GO de la presse.

Après une introduction qui explique que nous sommes devant « le premier modèle basé sur la Plateforme Premium Electric (PPE) » qui se veut être « la nouvelle référence de Vorsprung durch Technik », c’est-à-dire l’avance par la technique. La marque nous annonce déjà que la gamme Audi Q6 e-tron, demandera un minimum de 83 450 € pour sa Q6 e-tron quattro et même 99 870 € pour sa version « performance », la SQ6 e-tron. Un tarif du genre costaud qui va s’expliquer assez rapidement par la révolution technologique qu’a opérée Audi avec cette fameuse plateforme 100 % électrique, la PPE.

Q6 e-tron : La PPE, qu’est-ce que c’est ?

La plateforme PPE, fruit d'une collaboration étroite avec Porsche, et l'architecture électronique E3 s'érigent en nouveaux piliers de l'expansion globale de la gamme électrique d'Audi. Ces innovations signalent un renouveau et un futur élargissement considérables du catalogue de modèles de la marque. L'Audi Q6 e-tron, véhicule-phare de cette évolution, matérialise l'engagement d'Audi à couvrir tous les segments clés du marché avec des propositions électriques d'ici 2027. Sachez par exemple, que cette PPE servira de base au superbe et futur A6 e-tron, par exemple.

Gernot Döllner, PDG d'AUDI AG, souligne, lors de sa présentation mondiale à l'usine d’Ingolstadt que : « L'Audi Q6 e-tron, premier modèle à bénéficier de la plateforme PPE, marque une avancée significative dans l'univers de l'électromobilité premium, offrant à nos clients une expérience technologique de pointe ». Ce dernier ajoute que « la PPE illustre parfaitement la synergie des compétences au sein du groupe Volkswagen, permettant ainsi une évolution dynamique de l'électromobilité. Cette plateforme versatile assure aux futurs modèles Audi une identité propre et fidèle à l'ADN de la marque, malgré une base technologique partagée ».

Ne croyez pas que c’est du « blabla marketing » car dans les faits, cette plateforme a largement de quoi s’imposer au niveau technique.

Sans être une révolution, la PPE est construite sur la meilleure architecture électrique du moment. C’est-à-dire du 800 Volts. L’avantage de cette solution technique est de transfigurer la capacité de recharge. Ici, Audi annonce fièrement une puissance de crête de 270 kW, autorisant ainsi des recharges ultra-rapides, surtout si l’on considère que la moyenne du moment tourne aux alentours de 150 kW. Selon la firme aux anneaux, il sera possible de récupérer jusqu'à 255 km d'autonomie en seulement dix minutes sur une borne de recharge haute puissance (HPC). Le passage de 10 à 80 % de l'état de charge s'effectue en environ 21 minutes sur la Q6 e-tron quattro et SQ6 e-tron. Pour maximiser le temps à la borne, Audi a intégré la fonction Plug & Charge qui simplifie le processus de plein d’électrons en connectant automatiquement le véhicule à la borne dès l'insertion du câble de recharge. Et sur les bornes ne proposant que du 400 Volts, les ingénieurs ont travaillé d’arrache-pied pour élaborer une solution technique ingénieuse. Grâce à la division automatique de sa batterie 800 volts en deux unités de 400 volts, cette PPE est capable de charger en parallèle cette batterie, devenue 2, à une puissance maximale de 135 kW. Cette stratégie assure une charge efficace et optimisée, en équilibrant puis en rechargeant simultanément les deux moitiés des accumulateurs.

En parlant de batterie. Elle est donc basée sur la technologie à 800 volts, composée de douze modules et 180 cellules prismatiques. Le lithium-ion qui y est caché peut stocker 100 kWh (soit 94,9 kWh net) d’énergie, ce qui permet à cette Audi Q6 e-tron d’être homologuée avec une autonomie allant jusqu'à 625 km en cycle WLTP. Qui dit batterie, dit moteurs à alimenter. Si ce SUV électrique dispose du même système de e-moteur, à savoir un moteur avant fort de 190 chevaux pour 275 Nm de couple et 380 ch pour 580 nm de couple à l’arrière, la Q6 quattro et la SQ6 ne proposent pas du tout la même cavalerie. L’Audi Q6 e-tron quattro se « contente » de 388 canassons, alors que l’Audi SQ6 e-tron franchit la barrière de l’indécence avec pas moins de 517 pur-sang dans son écurie. Une puissance qui se retrouve évidemment dans les chronos avec la Q6 e-tron quattro qui réalise le 0 à 100 km/h en 5,9 secondes, tandis que l'Audi SQ6 e-tron n'exige que 4,3 secondes, avec des vitesses maximales respectives de 210 et 230 km/h.
Mais tout ceci n’aurait pas pu prendre place dans cette machine sans l’E³.

Q6 e-tron : E³

L'introduction de l'architecture électronique E³ révolutionne, selon les dires des ingénieurs d’Audi, l’expérience de digitalisation à bord des véhicules. Elle marquerait même une avancée significative dans l'interaction homme-machine. Rien que cela… !

E³, acronyme de "End-to-End Electronic Architecture", s'inscrit comme un nouveau jalon dans l'évolution électronique de la marque, visant à établir un standard capable de tenir dans le temps. Cette architecture, s'appuyant sur un ensemble de cinq ordinateurs de haute performance (High-Performance Computing Platform, HCP), est conçue pour administrer l'ensemble des fonctionnalités du SUV. Orientée vers une performance de calcul sans précédent dans une automobile, E³ a été façonnée autour des besoins des utilisateurs, avec un accent particulier sur l'intégration sécurisée et efficace des unités de contrôle, des capteurs et des actionneurs, afin de naviguer à travers des systèmes de plus en plus complexes tout en préservant une flexibilité.

Le modèle Audi Q6 e-tron incarne donc l'application de cette architecture à travers un espace intérieur entièrement numérisé, mettant en avant le "Digital Stage" - une interface composée de l'écran panoramique Audi MMI et de l'écran MMI pour le passager. Cette configuration offre une intégration pas très harmonieuse, ou pas trop à mon goût, au sein de la planche de bord. L'écran panoramique, doté de la technologie OLED et d'un design incurvé, se compose d'un cockpit virtuel de 11,9 pouces et d'un écran tactile MMI de 14,5 pouces orienté vers le conducteur grâce à sa forme concave. Un éclairage d'ambiance accentue l'aspect flottant de l'écran, enrichissant l'expérience utilisateur. Pour le passager avant, un écran de 10,9 pouces avec Active Privacy Mode prévient toute distraction du conducteur. Ainsi le passager peut regarder des films, gérer la musique et même interagir avec le GPS pour, par exemple, changer de destination ou intégrer un point intermédiaire. L'option d'affichage tête haute à réalité augmentée est un progrès notable, puisqu’il projette les informations directement sur le pare-brise et simule un écran de 88 pouces tout en fusionnant contenu virtuel et réalité visuelle pour une prise d’information rapide du conducteur.

Audi continue également son petit bonhomme de chemin avec son système d'assistance vocale d’Audi. Il a été enrichi de plus de 800 commandes vocales. Il s'appuie sur l'intelligence artificielle pour offrir une interaction plus fluide et plus intuitive que jamais. Il faudra évidemment contrôler la chose durant un essai pour savoir si il est bien dans le coup. Chose rare dans l’automobile. Ceci dit, il sera disponible via l'application myAudi et divers points de contact dans le véhicule, l'assistant propose des suggestions proactives, des routines intelligentes et des listes personnalisées, s'adaptant continuellement aux habitudes de l'utilisateur pour une assistance sur mesure.

Enfin, il est important de faire le point sur le dernier cri du système d’info-divertissement d'Audi repose sur l'utilisation d'Android Automotive OS, garantissant des mises à jour en temps réel et un accès étendu à un éventail d'applications via la boutique intégrée. Sans nécessité de recourir à un smartphone, les utilisateurs bénéficient d'une gamme d'applications diversifiées dès le lancement qui demande, là aussi, confirmation lors de notre prise en main. La sono est gérée par un système audio Bang & Olufsen Premium. Il est fort de 22 haut-parleurs produisant la bagatelle de 830 watts. Selon les dires des ingénieurs du son : « il offre une expérience sonore immersive, tandis que l'éclairage dynamique renforce l'interaction entre le véhicule et ses occupants ».

Q6 e-tron : Toute neuve, mais sans atome crochu !

Après ces plénières sans fin, et plusieurs heures de discussions, avec les ingénieurs, il était enfin temps de prendre la mesure de cette nouvelle Audi Q6 e-tron. Évidemment, cela ne pouvait se faire sans les classiques interventions des designers qui vous expliquent que chaque pli exprime la force, chaque courbe la douceur et que l’ensemble crée une personnalité unique… du moins si vous ne connaissez pas l’Audi Q4 e-tron. Pourtant, avec son 4m77 de long, 2m19 de largeur (rétroviseurs inclus) et 1m70 mm de hauteur, la Q6 impose des mensurations bien plus charnues. Elle s’intercale ainsi parfaitement entre le SUV compact électrique Q4 et le SUV d’envergure, le Q8 e-tron. L'empattement de 2 899 mm garantit une habitabilité confortable, caractéristique attendue chez les véhicules de ce segment.

Le langage esthétique de l'Audi Q6 e-tron, malgré des traits familiers – calandre Singleframe fermée, lignes sculptées, et feux diurnes numériques – semble s'inscrire dans une continuité plutôt qu'une rupture. L'aspect général du véhicule, bien qu'intégré harmonieusement dans le paysage des SUV Audi, risque malheureusement de se fondre dans le décor urbain sans marquer les esprits.
C’est du moins vrai si l’on omet le travail titanesque réalisé sur les optiques.

Q6 e-tron : Plein les mirettes

La révolution n’est donc pas de papier. Elle se place dans les entrailles de ce Q6 e-tron mais également dans l’éclairage. Un domaine clé de l'expertise d’Audi. Le constructeur introduit la première signature lumineuse numérique active au monde.

Au cœur de cette innovation se trouve un module logiciel intégré dans l'un des cinq ordinateurs de bord. Ce système permet d'activer les feux arrière OLED numériques de deuxième génération, composés de six panneaux OLED totalisant 360 segments. Ces segments sont capables de générer une nouvelle image toutes les dix millisecondes grâce à un algorithme dédié. Cette symbiose entre design et technologie confère à l'éclairage une dimension comme vivante.
La signature lumineuse numérique active à l'avant est le résultat de l'interaction entre l'algorithme et douze segments qui s'illuminent et s'éteignent de manière coordonnée. À l'arrière, l'intégralité des segments OLED numériques est mise à contribution, assurant une uniformité de l'intensité lumineuse sans variation perceptible.

L'introduction de la seconde génération de feux arrière OLED numériques sur l'Audi Q6 e-tron représente un pas en avant en termes de design via l'éclairage, capable de surcroît d’intégrer des fonctionnalités de sécurité. En effet, les feux arrière OLED numériques introduisent une capacité de communication avec l'environnement immédiat via la technologie Car-to-X, une première pour Audi. Cette fonctionnalité améliore considérablement les aspects de sécurité, notamment grâce au système de détection de proximité qui, en plus des fonctionnalités existantes sur d'autres modèles, inclut désormais une lumière de communication. Cette dernière avertit les autres usagers de la route en cas de situation d’urgence, avec l’affichage d’un triangle. Le symbole routier pour attirer l’attention et signaler un danger.

En première mondiale, cette technologie permet une personnalisation inédite avec huit signatures lumineuses numériques distinctes pour les feux diurnes des phares Matrix LED et pour les feux arrière OLED numériques 2.0, offrant aux clients la possibilité de personnaliser leur véhicule d'une manière unique.