Vis-à-vis de la déclinaison compacte, la Fastback propose une ligne plus élancée avec une ligne de toit fuyante plutôt qu’un arrière tronqué. Pour ce faire, la Fastback gagne 12 cm en longueur, exclusivement au niveau du porte à faux arrière, et perd près de 3 centimètres en hauteur. Les services marketing galvaudant complètement le terme de coupé la présentent donc comme une berline-coupé.
Pour le reste, la Hyundai i30 Fastback N reprend les codes de la division sportive de la marque avec une grille de calandre en nid d’abeille recevant le logo N et le bouclier spécifique à l’avant, les jantes de 19 pouces, le diffuseur arrière flanqué de deux sorties d’échappement et du feu antibrouillard triangulaire. Pour finir, nous trouvons un petit becquet de coffre noir.
Pas pour tout le monde
Je ne viens pas ici vous parler du prix de
36 200 € qui, de facto, ne la rend pas accessible à tout le monde tout en restant dans la moyenne de la catégorie. Ce n’est pas plus le
volume de coffre qui gagne de nombreux décilitres grâce à l’allongement du porte à faux avec
450 litres contre seulement 395 litres pour la compacte qui me fait me plaindre. Non, mon problème se situe dans l’habitacle. En effet, l’espace à bord est compté, aux sièges arrière à cause de la ligne de toit plus basse, mais également à l’avant. C’est sans doute le défaut majeur de la
Hyundai i30 N, Fastback ou non. La position de conduite exclut automatiquement les grands gabarits et chaque centimètre supplémentaire au-dessus du 1,80 mètre devient un problème. Conduire avec les yeux au niveau du pare-soleil ce n’est pas amusant le temps d’un essai, mais franchement rédhibitoire au moment d’un achat.
C’est dommage, car l’habitacle a de quoi séduire avec ses sièges Sport en cuir et alcantara, proposant bon accueil et bon maintien. Les surpiqûres rouges apportent elles aussi une dimension plus sportive à cet intérieur, tout comme les cerclages d’aération de même teinte et le volant sport.
Je pourrais bien sûr vous parler de l’écran tactile de 8 pouces ou des prises USB et 12 V, mais je suis plus attiré par le pédalier en aluminium et le pommeau de levier de vitesse en cuir et aluminium qui semble appeler au démarrage.
La Hyundai i30 Fastback N au quotidien
C’est à l’aéroport de Grande Canarie que commence mon essai, sous un soleil bleu et une température pour le moins clémente de 25 °C alors que la neige tombe à Paris. J’envoie une photo pour narguer mes proches restés dans la grisaille et démarre le
4 cylindres 2,0 T-GDi de 275 ch et 353 Nm (378 Nm avec l’overboost).
La sonorité est immédiatement évocatrice de sportivité. Elle n’est pas omniprésente et ne dérangera sans doute pas vos voisins le matin, mais c’est flatteur pour l’oreille. Je m’extirpe de la zone aéroportuaire et évite soigneusement d’aller en ville pour emprunter l’autoroute. La
Hyundai i30 Fastback N se montre plutôt docile et confortable, ne faisant pas craindre de longs trajets. L’amortissement piloté a été très légèrement modifié par rapport à la compacte, pour offrir des modes plus distincts encore. Le mode confort se montre donc parfaitement vivable, même lorsque je quitte l’autoroute pour une route de corniche parfois inégale.
Prendre de la hauteur
C’est très bien ce confort, mais ce dont j’ai envie, c’est de rejoindre le pic de Las Nieves à 1 949 mètres d’altitude, au centre de cette petite île de 1 590 km², par des routes sinueuses. Ni une, ni deux, je prends une route qui va « dans les terres ». Je laisse loin dans mon rétro les routes larges et les horribles constructions dédiées au tourisme de masse estival, dans une ambiance assez désertique où la végétation est éparse.
Les routes se rétrécissent autant qu’elles se vident, l’occasion de tester le fameux
mode N. L’amortissement s’affermit et l’accélérateur devient plus réactif tandis que
l’échappement se libère totalement, offrant des pétarades amusantes au lever de pied. Dès que la visibilité le permet, je m’imagine en Thierry Neuville au volant de son modèle de WRC. Si ce n’est que la différence de pilotage entre nous deux est au moins similaire à la différence entre nos modèles respectifs. Il n’empêche, la
i30 Fastback N propose un très bon train avant, réactif à l’envi qui me permet d’enchaîner les virages avec aisance. Petit bémol tout de même pour le différentiel électronique qui agit sur les freins. Si je sens bien sa présence et ne nie pas son utilité, je trouve dommage de ne pas être passé soit par un vrai différentiel mécanique, soit par un qui agit directement sur les roues.
Quant au train arrière, il se veut sécurisant en étant peu mobile, comme la plupart des concurrentes actuellement. Seule la
Mégane IV R.S. propose un arrière très mobile, mais difficile à cerner. Néanmoins, dans ces conditions je l’aimerais tout de même plus joueur. En prenant de l’altitude, les quelques épingles et virages serrés mettent en valeur le freinage franc, mais également un léger creux à bas régime lors des reprises. De son côté, le levier de vitesse, tombant sous la main, offre des verrouillages précis sans que la consistance soit particulièrement ferme.
La montée vers le pic de las Nieves offre une belle variété de paysages et une végétation qui s’étoffe avec l’altitude tandis que la température chute drastiquement amenant de la pluie et du brouillard. Des conditions qui permettent d’apprécier le train arrière peu mobile de la Sud-Coréenne finalement, qui se veut utilisable dans toutes les conditions.