Mercedes Classe S : dans la continuité
Sur le plan stylistique, les évolutions sont à la fois nombreuses et visuellement légères. Une
Classe S se doit de ressembler à une autre
Classe S.
Le nouvel opus ne dément pas ces dires et on retrouve donc tout naturellement la grande et caractéristique calandre Mercedes surmontée par l’étoile qui fait office de viseur sur le capot. Les optiques sont plus élancées que jamais et abritent une troupe de faisceaux à LED capable de prouesses techniques. Bien planqué sous un élément en glossy noir et en chrome, on peut entrapercevoir un laser et des radars qui nous serviront pour la conduite semi-autonome.
Le profil est très lisse, tout comme la poupe. C’est une volonté des designers qui ont pris le parti de simplifier au maximum l’allure de la belle bête.
Car OUI… c’est une belle bête avec ses
5,29 mètres de longueur et ses 2,10 mètres de largeur. En même temps, c’est ce que les clients lui demandent. Elle est faite pour transporter les VIP dans un confort, et avec des prestations, hors du commun.
Un coup derrière…
Il faut bien l’avouer, en ouvrant pour la première fois les portes de la belle, je me suis dit : « il n’y a pas de crise du logement par ici ».
L’espace y est gigantesque.
L’arrière de ma version dispose même de deux sièges indépendants un peu à la façon d’une « Première Classe » d’Air France. Ils peuvent s’incliner et s’allonger de plusieurs degrés. N’oublions pas qu’ils peuvent également vous masser avec plus ou moins de force et vous pouvez regarder des films via l’écran qui se place devant vous. D’ailleurs, celui-ci sert également à piloter l’ensemble des éléments de conduite ou sinon, il vous suffit d’utiliser une tablette Samsung placée sur l’accoudoir central.
Vous devez travailler sur votre ordinateur ?
Il vous suffit de sortir la tablette pliée en quatre au centre de la banquette et vous la raccordez, si ce n’est pas déjà fait, au HUB Wifi de la
Mercedes.
Bref… ici règne le luxe. Les plastiques sont presque inexistants. Le cuir capitonné recouvre l’ensemble des éléments à portée de main, alors que le ciel de toit est tendu d’un Alcantara à la douceur intense.
La sono ?
C’est une salle de concert privative. Elle vous embarque avec grâce et volupté sur vos mélodies. Elle saura parfaitement s’accorder avec les divers modes de confort sous le label « Energizing » : fraîcheur, chaleur, vitalité, bien-être et remise en forme.
Si, de vous à nous, tout cela sent le marketing à plein nez, sachez qu’ils ajusteront un programme de massage spécifique, propageront un parfum dédié, ajusteront la ventilation et même diffuseront une cinématique relaxante sur les multiples écrans.
Un coup devant…
C’est bien beau tout cela, mais un tel paquebot roulant, qui se vit avec délectation en poupe, se doit de proposer des sensations enthousiasmantes en proue.
Tout d’abord, sachez que le choix des motorisations est très restreint au lancement de la Classe S année 2021. Les traditionnelles versions à essence ne seront pas proposées dans l’Hexagone. Mercedes France leur préfère une variante hybride rechargeable qui ne sera pas assujettie au malus. Cette Mercedes S 580e serait même capable de rouler sur 100 km sans consommer une goutte d’essence aux dires de la filiale. Une prouesse technologique qui nous fait croire à l’installation d’un accumulateur fort d’au moins 33 kWh. Soit plus que la première génération de Renault ZOÉ…
Le hic, c’est qu’il faudra attendre la fin d’année 2021 pour en savoir plus. Pour le moment, Mercedes nous propose deux groupes motopropulseurs turbodiesel. La mienne, la S400d, est la plus puissante des deux. Elle dispose d’une cavalerie de
330 chevaux pour un couple camionesque de 700 Nm. En même temps, il faut bien cela pour mouvoir les 2 090 kilogrammes de la belle. Sauf que, volant en main… à aucun moment on ne ressent le poids de la machine. Un filet de gaz permet de la lancer dans les méandres urbains de la cité.
La boîte de vitesses ?
C’est à se demander si elle existe. Aucun à-coup ne se fait ressentir, et cela, que ce soit en montée ou en descente de rapport. C’est de la magie !
Je vous vois venir, moqueur derrière votre écran, en train de vous dire : « il va bien nous parler de la facilité de prendre les petites ruelles avec son paquebot façon 36 tonnes ? ».
Vous avez raison, je vais vous en parler, mais très rapidement, car c’est un non-sujet. Sachez que cette nouvelle génération de Classe S dispose d’un train arrière directionnel. Bien évidemment, il est tout nouveau. Les ingénieurs ont réussi l’exploit de faire pivoter les roues arrière jusqu’à 10°.
Le résultat ?
Elle tourne plus court que la compacte Classe A !
Alors OUI, la piloter en ville est simple comme bonjour, d’autant que c’est bien ici que l’on profite le mieux des suspensions pneumatiques. Une bosse, un trou, une ornière, une plaque d’égout… ?
C’est simple. Cette
S gomme tout.
Enfin, je ne pouvais terminer sans vous parler de ses capacités à virevolter. Car chose étrange, notre parcours d’essai est passé par le Col de l’Espigoulier. Avant d’arriver aux 723 m de son sommet, il faut enchaîner les virolos. Normalement, avec ses dimensions de yacht, cela aurait dû être une punition… Eh bien non.
Sa motricité, ses roues arrière directionnelles et son couple généreux ont rendu les choses très faciles. À tel point que je me suis amusé à taquiner les freins et les trajectoires un peu à la façon d’une voiture de rallye…