Essai Triumph Tiger 850 Sport : elle a tout d’une grande !

Comment fait-on pour rivaliser avec une BMW GS750 et élargir sa clientèle ? S’il fallait caricaturer un tel projet, on pourrait imaginer qu’il faille prendre une Tiger 900, la rendre encore plus accessible, lui donner un nom un peu plus dynamique et des couleurs plus pétantes pour boucler le cahier des charges. Eh bien, Triumph n’a pas misé sur les coûts d’étude bien plus complexe. La 850 Sport reprend en effet l’ensemble des éléments de la 900, dont le 3 cylindres qui a été assagi. Résultat plutôt intéressant ! Voyons ça ensemble.

Placement

Au regard des chiffres, la GS850, rivale de la Tiger 900 standard, réalisait moins de ventes que sa petite sœur 750GS. Et pour une clientèle aux plus petites bourses, il fallait donc trouver un compromis satisfaisant. On se retrouve donc avec un trail mid-size qui reprend la même architecture et cylindrée que la Tiger 900, le 883 cm3. Et on se place juste entre les Yamaha tracer 7 et 9. Restons cependant prudents face à cette concurrente nipponne : il sera difficile pour la Triumph de faire baisser les ventes de Tracer 9.

Esthétique

Le seul véritable changement pour cette version 850 Sport 2021 en comparaison à la Tiger 900 2020 réside dans son coloris biton, proposé en bleu/gris ou rouge/gris. On notera que le phare se voit équipé d’un feu de jour type DRL* à signature lumineuse (*selon le marché) qui n’était pas présent sur le modèle standard, mais qui équipait déjà les versions Tiger 900 GT et Rally.

Motorisation et partie cycle

La Tiger 850 sport conserve le moteur de la Tiger 900 standard, le bien connu trois cylindres de 888 cm3 « T-plane triple cranck » avec des performances ajustées pour atteindre un maximum de 85 CV à 8 500 tr/min et 82 Nm à 6 500 tr/min (contre 95 CV et 87 Nm pour la Tiger 900 2020). Cela dit, on note que la gestion de la puissance et du couple est plus assouplie et en fait une moto plus linéaire, encore plus accessible aux jeunes permis. Elle conserve d’ailleurs un équipement largement honorable pour une moto d’entrée de gamme avec l’embrayage anti-dribble, l’accélérateur ride-by-wire ainsi que ses deux modes de conduite Road et Rain.

Pour la partie cycle, la Tiger Sport 850 conservera la fourche Marzocchi non réglable en 45 mm et au débattement de 180 mm. Les étriers avant Brembo Stylema à quatre pistons montés sur des disques de 320 mm et les étriers arrière monopiston sur des disques de 250 mm seront également identiques à sa grande sœur tout comme les jantes en alliage d’aluminium avec une monte d’origine de pneus en Michelin Anakee Adventure. On retrouvera une hauteur de selle réglable entre 810 mm et 830 mm.


Sur la route

Assez de formalités techniques, passons à l’essai. Je récupère la moto sur Genève grâce à l’équipe presse Suisse, que j’en profite d’ailleurs pour remercier, car c’est toujours un véritable plaisir de travailler avec des personnes accueillantes, de confiance et passionnées. Bravo et merci à eux. Direction donc les routes de Savoie et de Haute-Savoie ou un charmant terrain de jeu m’attend pour essayer la jeune Anglaise.

En ville, la Tiger 850 Sport s’avère encore plus facile que la Tiger 900 notamment grâce à la cartographie du moteur assouplie. On est bien loin du trois cylindres sifflant caractéristique sans pour autant rester sur notre faim tant l’équilibre est bon. Les deux modes seront d’ailleurs toujours disponibles, un mode Road et un Rain, lissant encore l’arrivée du couple. Elle est donc parfaite pour se faufiler dans les petites rues et entre les voitures.
Attention cependant à ne pas se faire arracher une valise. Assez proéminentes et surtout plus larges que le guidon, il faut s’habituer au gabarit.

Sur petite route, pas de grande surprise, elle y est agile comme la Tiger 900 l’était. J’ai pris plaisir à enchaîner les quelques virages entre Annecy et Manigod pour rejoindre un petit café du nom de « El Garajo » perché sur les hauteurs de Manigod, c’est parfait pour une pause. Si vous passez par la région, passez les voir, la vue et leur café valent franchement le détour.

Après une belle pause, c’est reparti. On boucle direction Bonneville. On apprécie vraiment la route, et bien qu’à deux et chargés à la hauteur de 150 kg (pilote, passager et bagageries), plus les 191 kg à sec de la moto et son paquetage, le comportement de la moto reste très sain. Ce serait même prétentieux de dire qu’on sent un manque de couple. Les plus habitués aux grosses cylindrées feront probablement cette réflexion, mais ce serait vraiment snob de prétendre qu’elle n’en a pas assez.

Un court passage par du chemin, en solo et sans valises cette fois. Pas de mode spécifique et la roue de 19 pouces limite tout de même la complexité du terrain emprunté. Ceci dit, gravillons et petites ornières n’auront pas raison de la Triumph et vous pourrez découvrir des sensations de légères dérives sans être inquiétés.

Allez, il est temps de passer par l’autoroute… Direction le parc de la Chartreuse et le petit village d’Attignat-Oncin. 50 km me séparent de l’entrée du parc. La moto se comporte bien et les relances sont encore une fois largement suffisantes. Quel ennui, cette route ! La bulle protège bien mon mètre soixante-quinze en position haute. Pour les plus grands gabarits, quelques remous seront sans doute à déplorer.

Arrivé dans le parc, je me régale de nouveau sur les petites routes, la moto est légère, c’est vraiment un bon moment ! Une fois la maison d’hôte « Les grands champs » atteinte, nous préparons notre visite du parc.

Ces quelques jours au guidon de la Triumph auront été un plaisir et m’auront permis de découvrir ce bel endroit dans de parfaites conditions. Entre le très agréable lac d’Aiguebelette, l’abbaye des moines créateurs du fameux breuvage, la Chartreuse, dont vous pourrez visiter l’usine désormais à Voiron ou encore les nombreux artisans présents dans le parc comme la société Lafuge, un des quelques fabricants de billard français, ou même Fabienne Décoret et ses excellents mélanges de plantes aromatiques qu’elle propose à la vente, vous aurez de quoi vous dépayser et découvrir de très beaux endroits autant que de belles personnes.


Conclusion:

La Tiger 850 Sport s’avère être un parfait daily. Polyvalente, elle vous accompagnera partout sans rechigner. Ce produit procurera du plaisir à tous les motards, débutants et expérimentés, et permettra de découvrir la moto sous (presque) toutes ces formes. Pour conclure, vous pourrez la trouver en concession au tarif de 11 500 euros (env. 12 000 CHF chez nos amis Suisses).


Performance


Performance
3 / 5
Tenue de route
3 / 5
Habitabilité
4 / 5
Consomation
3 / 5
Prix
3 / 5
Confort
4 / 5

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