MG XPower SV-R : L'ancêtre turbulent de la MG4 XPower

Une naissance dans le chaos : MG et l’âme italienne

Au début des années 2000, MG traverse une crise identitaire. Alors que Rover tangue, MG décide de jouer la carte de l’extrême en rachetant Qvale, un obscur constructeur italien connu pour sa Mangusta. Une base technique déjà homologuée ? Parfait pour économiser des coûts et éviter de réinventer la roue. De là naît la XPower SV, et sa version musclée, la SV-R. Mais attention, on n’est pas dans l’univers policé des Aston Martin ou des Jaguar : la XPower ressemble plus à une voiture tuner tout droit sortie d’un Fast and Furious qu’à une élégante GT britannique.

MG XPower : Quand Peter Stevens lâche les chevaux

Peter Stevens, le designer derrière la légendaire McLaren F1, reçoit la mission de radicaliser le design initial, jugé trop "timide". Il répond avec un chef-d'œuvre d'agressivité : larges prises d’air, proportions imposantes, et un arrière qui semble dire "ne me double pas". Si la finesse n’était pas au programme, le résultat est une voiture qui, encore aujourd’hui, semble appartenir à un futur alternatif où les lois de l’aérodynamique sont dictées par des films d’action des années 2000.

MG XPower : Sous le capot du couple et des chevaux

La MG XPower SV-R n’est pas seulement un show car. Elle embarque un V8 Ford Roush de 5,0 litres, crachant officiellement 390 chevaux, mais officieusement plus de 410. Le genre de puissance qui transforme chaque accélération en séance de musculation pour les cervicales. Ajoutez à cela un couple de 530 Nm et une boîte Tremec à cinq rapports, et vous obtenez une machine brute, à l’ancienne. Un 0 à 100 km/h en moins de cinq secondes et une vitesse de pointe de 280 km/h complètent cette fiche technique à faire pâlir n’importe quelle sportive moderne.

MG XPower : Un mélange de fibre de carbone et d'aluminium

Pour compenser le poids de son énorme moteur, MG mise sur des matériaux légers. La carrosserie mêle fibre de carbone et aluminium, un luxe habituellement réservé aux supercars italiennes. Pourtant, avec près de 1,5 tonne sur la balance, la SV-R n’a rien d’une ballerine. Mais qu’importe, car cette voiture est un tank qui joue les ballerines, capable d’encaisser les virages avec une rigidité surprenante pour son époque.

Un intérieur tout pour le pilote

Dans l’habitacle, la XPower ne fait pas semblant. Les sièges baquets, enveloppés de cuir cousu main, sont conçus pour maintenir le conducteur lors de dérapages incontrôlés (ou contrôlés, si vous avez des talents). Les gadgets sont réduits au minimum : ici, pas d’écrans tactiles ni d’assistances inutiles. Le focus est mis sur le plaisir brut, à une époque où conduire était encore un acte engageant et non une simulation numérique.

L’ombre d’une étoile filante

La MG XPower SV-R, malgré ses performances, n’a jamais trouvé son public. Produite à seulement 42 exemplaires, elle reste un collector, chérie par une poignée de passionnés. Pourquoi si peu ? Le prix exorbitant (près de 85 000 livres sterling à l’époque) et l’incertitude autour de la marque ont freiné les ventes. Pourtant, elle a marqué les esprits comme un symbole de l’ambition sans filet d’un constructeur prêt à tout pour exister.

La MG4 XPower : La descendante électrique

Avance rapide jusqu’à aujourd’hui, et voici la MG4 XPower. Compacte, électrique, et tout aussi audacieuse dans son approche. Si la SV-R était un rugissement mécanique, la MG4 est un silence électrique, mais elle partage ce même ADN de performance et de plaisir. Avec ses deux moteurs électriques délivrant 435 ch et une transmission intégrale, elle abat le 0 à 100 km/h en 3,8 secondes. Et si la SV-R était une star discrète des concours d’élégance, la MG4 XPower se veut la reine de la route quotidienne.