l était écrit quelque part, peut-être sur un vieux post-it à l'intérieur d'une salle de réunion abandonnée de Vélizy, que Citroën reviendrait sur le toit du monde. Faute d'Himalaya, ce fut le toit de l'ancien centre ADN de PSA qui accueillit en grande pompe la première mondiale du nouveau Citroën C5 Aircross. Un lancement à la hauteur d'un SUV qui n'entend plus seulement suivre la meute, mais tailler sa propre voie à coup de lignes tendues, de suspensions hydrauliques et de batterie pleine.
Le décor est planté. Un soleil franc, un revêtement de béton comme seul Citroën pouvait en couler à l'époque de Jacques Calvet, et une rumeur de fierté dans l'air. Sous nos yeux : le nouveau C5 Aircross, tout de nerfs et de surfaces sculptées. Finies les rondeurs molles, place à des épaules marquées, à un capot plongeant et à une signature lumineuse à trois points qui donne à ce SUV une largeur visuelle digne d'un semi-remorque, sans pour autant avoir à surveiller ses rétroviseurs à chaque manœuvre.
Sous cette carrosserie à évidentes prétentions d'efficacité, on trouve la toute nouvelle plateforme STLA Medium du groupe Stellantis. Une base modulaire, que l'on retrouve également sous les nouvelles Peugeot 3008 et Opel Grandland, et qui permet à Citroën de jongler à loisir entre énergies thermiques assistées et électrons.
Le C5 Aircross offre donc à son menu trois propositions :
Un micro-hybride de 145 chevaux, à base d'un 3-cylindres turbo à hybridation légère 48V,
Un hybride rechargeable de 195 chevaux, mariant un 1.6 turbo à un moteur électrique plus musclé,
Et, cerise sur la batterie, deux variantes 100% électriques : l'une avec une batterie standard de 73 kWh utiles pour 520 km WLTP, l'autre avec un pack XL de 97 kWh qui promet jusqu'à 680 km d'autonomie en cycle mixte.
C'était sans doute écrit quelque part aussi que Citroën resterait fidèle à sa philosophie du "tapis volant". Et effectivement, les suspensions à butées hydrauliques progressives sont de la partie. Une rareté dans un monde automobile où la plupart des SUV compact se contentent de ressorts à peu près dignes d'une brouette.
L'habitacle suit le mouvement : planche de bord horizontale tendue de tissus moussés, écran tactile HD baptisé "Cascade" qui dévale jusqu'à la console centrale, combiné d'instruments digital, et affichage tête haute projeté directement sur le pare-brise. La finition ? Sobre, bien assemblée, sans tentatives maladroites de faire "premium" avec du faux chrome.
Le poste de conduite a été pensé pour être clément avec l'utilisateur : raccourcis physiques, climatisation accessible sans avoir à éteindre le GPS, et une ergonomie générale qui évite le traditionnel jeu de chasse au bouton.
L'espace à bord confirme l'intention familiale : un empattement étendu à 2,78 m, une garde au toit à l'arrière en hausse, une banquette inclinable entre 21° et 33°, et un coffre allant jusqu'à 1 668 litres si l'on couche tout à plat. Le tout sans sacrifier un seul litre au profit des batteries. Une prouesse suffisamment rare pour mériter d'être soulignée, sans qu'on vous serve la soupe des "miracles d'ingénierie".
Puis vint le moment de grimper à bord et d'appuyer sur le bouton de mise à feu.
Sur quelques dizaines de mètres, entre rampes d'accès et couloirs d'essai du site historique, le C5 Aircross a révélé son ADN : celui d'un écrin roulant plus que d'un engin d'attaque. Pas question ici d'espérer planter le train avant à la corde ou de faire vibrer les amortisseurs jusqu'à ce qu'ils rendent l'âme. Ce que l'on ressent, c'est une filtration des imperfections à faire rougir une moquette neuve.
Les petites saillies, les raccords de plaques, les joints de dilatation... tout est étouffé dans un épais coussin d'air et de silence. Le rayon de braquage, particulièrement court pour la catégorie, permet d'effectuer des demi-tours sans déclarer la guerre à la loi de la physique.
Bref, dans un monde de SUV compact souvent tentés par la course à la fermeté, Citroën reste à contre-courant : ici, la priorité, c'est que la route disparaisse sous les roues, et non pas qu'elle s'invite dans votre colonne vertébrale.
Pour autant, il ne faudra pas espérer transformer ce C5 Aircross en outil de dévalement de cols. La direction conserve une consistance plutôt légère, le freinage semble calibré pour la douceur plus que pour les fins de freinage à l'attaque. En même temps, il n'a jamais prétendu être ce qu'il n'est pas.
Seul écueil : à ce jour, Citroën n'a pas encore dévoilé la grille tarifaire définitive. Mais dans les allées du lancement, les murmures laissaient entendre une stratégie claire : un écart moyen de 3 000 € par rapport au cousin Peugeot 3008 à équipement comparable. Autant dire que si l'on cherche un SUV familial, spacieux, électrifié et plus confortable qu'une salle d'attente de clinique privée, il faudra très probablement jeter un œil sur ce nouveau C5 Aircross.
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2022 82693 km Manuelle Diesel
2021 42075 km Automatique Diesel