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Ironie de la situation, je suis un ancien salarié de la marque, durant les années 2000, et avec toujours un certain attachement pour celle-ci. À l’époque, j’avais tout bonnement halluciné sur le succès inespéré du 3008 de première génération compte tenu de son physique assez disgracieux.
À l’époque, pas question pour moi de pouvoir accéder à des sites tels que l’ADN (le centre de Design), ou encore l’usine de Sochaux, alors, imaginez-moi une quinzaine d’années plus tard me délectant de pouvoir aller y découvrir le nouveau Peugeot 3008 III.
Une fois sur place, je peux voir les différents modèles ayant servi au teasing « Camo Catch » qui se tiennent au garde-à-vous face à l’entrée. D’ailleurs, certains camouflages sont assez stylés et auraient pu faire l’objet de personnalisation via des stickers comme du covering. Le reveal et l’embargo étant passés, je peux enfin voir de mes propres yeux celui qui porte sur ses épaules une bonne partie des bénéfices de la marque.
Après observation des premières photos officielles, j’avais un sentiment partagé sur certains éléments. Certes, il ne faut jamais juger avant de voir en vrai (conseil valable également pour les sites de rencontres), mais il n’empêche qu’un léger doute pointait le bout de son nez, avec une face avant assez atypique malgré un profil ainsi qu’un arrière, eux, ne donnant pas lieu à un débat.
Qu’en est-il une fois devant la bête ? Cela passe un peu mieux quelques minutes après le lever de rideau, mais il me laisse perplexe, sentiment identique au moment de découvrir la nouvelle Peugeot 308 III. La rupture est bien là, mais elle est telle qu’il est délicat de retrouver des codes déjà connus après analyse.
Le profil passe pour autant très bien et montre un 3008 III plus volumineux que son prédécesseur, et surtout bien campé sur ses roues de 20 pouces (de série sur la plus haute finition GT). En l’observant de profil, il est aisé de faire un parallèle « en live » avec les esquisses officielles aux proportions très contrastées.
D’ailleurs, on aime ou on n’aime pas, mais les jantes asymétriques permettent au SUV de Peugeot de se démarquer de tous, notamment sur cet aspect. La partie arrière marque la fin du cubisme et mise sur une poupe bien plus dynamique, arborant les oreilles de chats déjà vues sur la Peugeot 408.
Les 2 feux sont ainsi reliés par un bandeau fin, faisant écho à celui composant ainsi la partie supérieure de la calandre, et c’est bien cette dernière qui va cristalliser toute l’attention pour la partie extérieure.
Si on ne peut que faire mieux après un échec, la tâche est bien plus ardue après deux best-sellers. Plutôt que d’évoluer par petites touches et de s’enfermer dans un style, à l’instar de certains constructeurs germaniques, Matthias Hossan et ses équipes ont eu l’audace de réinventer le SUV phare de la marque, quitte à prendre de très gros risques.
Mais pour la face avant, il a certainement fallu composer avec un imprévu de taille que fut le départ de Gilles Vidal (ancien directeur du Design Peugeot). Reste toutefois à déterminer à quel point… Cette nouvelle calandre fonctionne-t-elle ? Avec un peu de recul (et plusieurs set-ups pour le découvrir), tout dépendra de l’éclairage ainsi que de la teinte choisie. Par exemple, le modèle présenté en blanc Okénite, le 3008 s’annonçait nettement plus intéressant à observer grâce à un contraste marqué entre sa teinte et les éléments noirs laqués.
Le nuancier également présenté à cette occasion est terne et dénué de couleurs vives : gardez à l’esprit que ce choix est avant tout rationnel et en réponse aux désirs des clients frileux à ce sujet. Peugeot essaie toutefois de raisonner différemment en proposant de série le Bleu Obsession et sa texture travaillée, tandis que les autres coloris seront payants (on prend les paris que vous paierez malgré tout ?).
Le Bleu Ingrat affiche tout de même de beaux reflets venant apporter un peu de légèreté à l’aspect imposant du véhicule. Pour en revenir à cette face avant, l’emblème de la marque ne vient plus se poser au milieu de la calandre et profiter de la texture pour étirer celle-ci, mais littéralement éclater ce motif et créer une ondulation qui vient se heurter à la signature lumineuse constituée des 3 crocs.
D’ailleurs, contrairement à certains concurrents jouant avec une calandre à double étage, leur partie haute est généralement constituée de la signature lumineuse, essayant de faire oublier les phares situés en dessous : sur le 3008 III, c’est l’inverse.
Il faut ainsi apprendre à lire cette calandre, et son observation est bien plus intéressante en l’abordant en plongée (c’est-à-dire du dessus). Si ce n’est pas révolutionnaire pour certains, il faut toutefois retenir que le calendrier du plan produit Peugeot ne permettait certainement pas au 3008 III d’arborer le Fusion Mask, introduit sur le concept-car Inception. Il a donc nécessité le développement d’un style intermédiaire.
En revanche, s’il y a bien un point qui mettra une fois de plus tout le monde d’accord, c’est l’intérieur. L’impression de qualité est au rendez-vous dès que l’on pose le regard, confortée avec ce grand écran incurvé et cette séparation entre conducteur et passager.
L’ambiance lumineuse a également bénéficié d’une certaine attention afin de venir souligner la position haute de l’instrumentation. Si cela est déjà flatteur au regard, la qualité des matériaux se montre bonne en passant la main dessus, confortant le constructeur sochalien dans un positionnement « généraliste premium ». En revanche, pour aller titiller la qualité allemande, il faudra alors lâcher un peu la bride sur les économies d’échelle…
La nouvelle ergonomie fonctionne, y compris avec le déplacement du levier de vitesses sur la planche de bord, tandis que la lecture des informations s’effectue sans difficulté. Bien qu’il s’agisse d’un seul grand écran, les informations sont scindées en 2 parties distinctes afin de s’y retrouver plus facilement.
L’ajout d’un second écran sur la console centrale, regroupant certains raccourcis, permet d’y accéder naturellement, même s’il avait été préférable de conserver de véritables commandes pour la partie climatisation/chauffage. À l’instar du design extérieur, le petit volant conserve l’idée de base et évolue en devenant plus affirmé dans son style. Toutefois, il conserve le bémol émis concernant son prédécesseur, à savoir masquer quelques informations en fonction de votre gabarit.
L’ergonomie évolue également au niveau des contre-portes, avec des commandes orientées vers le bas, mais qui finalement tombent bien sous la main. Étant donné qu’il existe toujours cette séparation entre conducteur et passager, la marque en a profité pour y inclure des prises USB-C ainsi qu’un grand vide-poche… sauf que son implantation s’avérera peu pratique pour le conducteur, ce dernier ne pouvant voir ce qu’il y a dedans et ne pouvant atteindre facilement les prises USB-C.
D’ailleurs, si les rangements sont nombreux, notamment sur la partie centrale, l’expérience indique qu’ils sont avant tout destinés au passager. Le 3008 III étant pensé avant tout pour la nouvelle plateforme électrique STLA Medium, on pouvait supposer qu’il allait proposer une habitabilité supérieure à son prédécesseur (surtout en voyant les immenses roues de 20 pouces repoussées aux extrémités), mais il se contente de conserver quasiment le même espace aux jambes à l’arrière.
Cela restera tout de même praticable au quotidien, mais la banquette étant trop creusée afin de faire rentrer les plus grands gabarits, celle-ci ne vient pas soutenir correctement les cuisses. Comme pour l’espace à bord, le volume de coffre reste inchangé par rapport au 3008 II, avec 520 l, mais il aura l’avantage de rester identique quelle que soit la motorisation choisie.
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