Wall Street s'effondre avec un baril de pétrole à 0 $ !

Wall Street vient de vivre, ce lundi 20 avril, une séance historique. L’or noir américain ne vaut plus rien ! Les producteurs payaient même presque 40$ le baril pour se débarrasser des stocks.

Chronique de la descente aux enfers !

À la clôture du marché parisien, le baril de pétrole yankee cotait quelques cents. Même pas un dollar ! Si les observateurs étaient déjà stupéfaits du phénomène, ils se sont retrouvés dans la 4e dimension après l’avoir vu basculer dans les abysses des marchés d’échange avec un cours négatif. Oui… négatif. Le producteur paye pour se débarrasser de son pétrole qui prend trop de place dans ses unités de stockage pleines à ras bord.

Ce phénomène est technique et temporaire car en fait, nous parlons ici de contrat pour livraison en mai. Ces commandes expirent ce mardi et les traders qui détenaient ces obligations étaient tenus de trouver des acheteurs.

Le problème, c’est qu’avec le confinement, la machine industrielle consommatrice de pétrole est sous anesthésie et les stocks approchent de l’engorgement. Conséquence, les détenteurs de ce fameux baril WTI à échéance mai se sont mis à bazarder les unités pour retrouver de la place.

La vengeance de Poutine et de Riyad ?

Un phénomène ahurissant si l’on remonte un peu le temps. Car ce 12 avril, les producteurs de Brut ont pourtant trouvé un accord dans le but de stopper la chute des cours qui s’était déjà amorcée en ce début d’année 2020.

Mais il faut dire que le Trump, n’en faisant qu’à sa tête, est largement responsable de cette « faillite ». Après un an à jouer les gros bras avec l’OPEP et la Russie, ces deux pays ont décidé de tuer l’Oncle Sam en déclenchant une guerre des prix. Riyad, qui bénéficie des coûts de production les plus bas du monde, a bradé son or noir, pour maintenir ses parts de marché. Poutine de son côté maintient sa production et inonde la Chine et l’Europe de l’Est avec du pétrole au ras des pâquerettes.

Le hic ? Le Covid-19 qui stoppa littéralement la consommation. Assez pour amener les grands producteurs à la table des négociations. L’opération a bien fonctionné, avec la signature d’une baisse de la production pour tous. Mais c’est trop tard… La surabondance de barils a continué à faire chuter le marché, jusqu’à hier et un baril vendu à presque -37,63$.

Plus besoin de pétrole !

Avec une chute de 10 millions de barils par jour, soit 10% de la production mondiale, les vingt-trois pays signataires de l’accord pensaient avoir trouvé la solution. Sauf que le monde est immobile. La demande des automobilistes, avionneurs et industriels est paralysée, bien en dessous de l'offre, et ne devrait pas se relever de sitôt.

Dans son rapport mensuel publié la semaine dernière, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) table sur une demande mondiale en avril inférieure de 29 Mbj par rapport à son niveau un an plus tôt. Là encore, c'est du jamais vu.

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