Le nom Tipo ne parle peut-être pas à tout le monde. Malgré un titre de Voiture de l’Année en 1989, cette voiture n’est pas restée dans l’inconscient collectif. Elle disposait pourtant de sa déclinaison sportive 2.0 16v de 150 chevaux, très loin des vocations de la Tipo actuelle. Malheureusement pour Fiat, ni la Stilo ni la Bravo n’ont réussi à se faire une place, hors d’Italie, sur le marché hyper concurrentiel des compactes. Consciente qu’une reconquête de son image de marque est nécessaire (voir la sortie de la 124 Spider) et que, dans le même temps, la 500-dépendance ne peut pas durer éternellement, le constructeur de Turini ne lance pas une, mais trois Tipo. Après un premier essai de la « berline », voici le modèle à hayon qui assurera le gros des ventes…
Ne m’appelez pas low cost
L’appellation low cost n’a d’ailleurs jamais été utilisée par Fiat depuis le lancement du projet Tipo. Une fois qu’on se retrouve devant la voiture, on comprend pourquoi. D’abord, visuellement, l’Italienne séduit. Cela passe par une face avant agressive et un profil dynamique, dicté par une recherche de l’aérodynamique (Cx de 0,29). J’émettrais toutefois plus de réserves à propos de la partie arrière de la voiture que je trouve trop sage. Les optiques en forme de crosse de hockey ne suffisent pas à donner à la Tipo une identité forte…
Après avoir fait le tour du propriétaire, il est temps de monter à bord. Et là, première bonne surprise. C’est tout bête, cela peut sembler être un détail, mais le test du claquage de porte est réussi. Le son paraît avoir été travaillé et on évite le bruit de métal auquel je m’attendais. La seconde bonne surprise concerne la présentation intérieure. Ce n’est pas extraordinaire, mais ce n’est de toute façon pas ce qu’on lui demande. C’est correctement agencé et disposé. L’espace à l’arrière a été pensé pour convenir aux grands gabarits grâce à l’empattement rallongé. Offrant officiellement cinq places, cette configuration est à proscrire tout de même pour les personnes de grande taille.
En Europe, 22 000 Tipo quatre portes ont déjà été commandées en cinq mois et cette valeur grimpe même à 37 000 en incluant tous les marchés. La berline tricorps n’étant pas très en vogue sur notre marché, la Tipo à hayon que nous avons essayée fera le gros des ventes, probablement bien aidée par le break, lancé en parallèle.
Vraiment pas chère ?
La publicité tourne en boucle à la télévision avec un tarif de 13 990 € mis en avant, tout en comprenant un certain lot d’équipements (Autoradio Uconnect avec prise USB et climatisation, notamment). C’est vrai, mais cela concerne la 1,4 essence de 95 chevaux. La Turbo Diesel de 95 chevaux fait passer les 16 490 € tandis que les blocs essence plus puissants ne débutent qu’avec le troisième niveau de finition à 18 490 €. Notre version d’essai commence à la finition Pop, à 19 490 €. La Lounge qui est la version la plus équipée atteint 22 490 €. Pas chère, elle peut l’être, mais cela dépendra surtout de vos prétentions mécaniques et en équipements (présence ou non du système multimédia et sa taille, caméra de recul ou encore limiteur de vitesse). Les flottes étant visées, une version Business existe.
Une bonne routière, mais…
J’adore conduire. Vous me direz, encore heureux pour un essayeur automobile ! Je me permets tout de même cette précision, car le paragraphe de la conduite est celui que j’apprécie le plus et je suis assez exigeant dans le domaine, même quand il s’agit d’un véhicule sans velléité sportive.
Le poids de la caisse et sa rigidité ont constitué les éléments centraux de la mise au point. Cela se ressent derrière le volant. Pour commencer, la direction assistée est bien pensée. Un peu lourde, pas surassistée, elle permet d’apprécier correctement la route. Stationnée aux pieds des montagnes, Turin offre de belles perspectives de périples. Les virages s’enchaînent et la Tipo me susurre dans l’oreille : « même pas peur ». Elle tient la cadence et ne se laisse pas intimider. Le train avant se révèle bon (léger sous-virage) et le freinage, fortement mis à contribution, résiste aux incessantes sollicitations.
En revanche, l’amortissement est plutôt typé ferme. Largement supportable, ce sont les dos d’âne qui font souffrir les occupants de la voiture. Il faut absolument les prendre avec douceur. Une remarque de mon coéquipier sur les appuie-têtes qu’il juge trop durs.
Un mot sur le diesel Multijet de 120 chevaux. Honnête, ce n’est cependant pas un foudre de guerre, la faute à des rapports de boîte trop longs. Ni plus ni moins bruyant que d’autres, il se situe dans la bonne moyenne de ce registre et la consommation tourne autour de 6 litres aux 100 km.
Conclusion
Sous couvert d’un prix d’appel agressif, la Fiat Tipo cinq portes devrait réussir son pari. Bien présentée et dotée d’un bon comportement routier (mais ferme), elle a de quoi faire de l’ombre à bon nombre de généralistes…
BIEN VU
Ne fait pas low cost !
Tenue de route
Grand choix de boîtes de vitesses
3 carrosseries (ici 5 portes)
À REVOIR
Attention au prix des équipements
Amortissement un peu ferme
Rapports de boîte trop longs
Tarifs à partir de 19 490 €
Crédit photos : Julien Fautrat pour La Revue Automobile
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