Peugeot 3008 3008 BlueHDi 180ch S&S EAT8
2019 109719 km Automatique Diesel
Les deux derniers hivers particulièrement vigoureux ont prouvé qu’il n’y avait pas que les habitants des régions montagneuses et les touristes se rendant aux sports d’hiver qui étaient susceptibles de rencontrer des conditions de routes rendues difficiles à cause de la neige et du verglas. D’où l’intérêt tout d’abord d’être équipé de pneus hiver (efficaces dès que la température descend sous la barre des 7°), voire même de choisir une auto dotée d’une transmission intégrale.
En dehors de marques premium comme BMW disposant du xDrive à tous les étages ou presque et de spécialistes japonais comme Suzuki ou Subaru, il existe une marque généraliste qui dispose d’une véritable gamme 4x4 adaptée à plusieurs types de besoins et de budgets. Il s’agit d’Opel, qui proposait déjà en 1986 la Kadett 4x4, qui a longtemps eu dans sa gamme une Vectra à transmission intégrale et qui dispose également d’une forte expérience dans le domaine des SUV avec les Frontera et Monterey, développés en collaboration avec Isuzu.
Aujourd’hui, entre le Mokka, un crossover urbain disposant d’une transmission intégrale légère et les Insignia Country Tourer et OPC équipées d’un embrayage Haldex et d’un différentiel à glissement limité électronique, il y a en effet du choix à plusieurs niveaux. Avec dans tous les cas l’avantage d’un enclenchement automatique des roues motrices arrière en fonction des pertes d’adhérence ressenties par des capteurs électroniques, ce qui limite le temps de réaction et permet, en théorie, de se sortir des situations les plus périlleuses sans trop de problème.
C’est ce que nous avons pu vérifier en essayant ces trois modèles sur les pistes de l’Icepark d’Obertauern, une charmante station de ski des Alpes autrichiennes, près de Salzburg. En avant pour un essai 100% blanc et 100% 4x4.
Opel Mokka 1.4 Turbo 140 4x4
Alors que de nombreux concurrents du créneau des petits crossovers urbains type Renault Captur et Peugeot 2008 font l’impasse sur la transmission intégrale, Opel au contraire ne regrette pas son choix de proposer le Mokka en version 4x4. En effet, bien lui en a pris car le constructeur allemand en vend 45% ainsi équipés, une part assez impressionnante conséquence d’un choix technique intelligent et rationnel.
Ici, point de gros système permanent lourd et coûteux. La transmission intégrale du Mokka est légère (65 kilos seulement) et ne fonctionne que lorsque c’est nécessaire. C’est-à-dire que les roues arrière ne reçoivent du couple, selon une répartition maximale 50-50, que lorsque le niveau d’adhérence se dégrade et qu’un besoin de motricité supplémentaire se fait sentir. Le reste du temps, le Mokka est une traction avant des plus classiques, conservant une sobriété en rapport avec cette configuration.
Mais ne vous inquiétez pas, l’arrivée de la puissance sur les roues arrières est automatique et immédiate. Sur le petit circuit vallonné de notre essai sur neige, nous n’avons jamais « senti » le moindre passage en mode 4x4 ni le moindre retour en mode traction. Mais la motricité a toujours été au rendez-vous, même dans les virages en descente ou dans des grandes courbes vous emportant naturellement vers l’extérieur. Peu de roulis grâce à des choix techniques pertinents (ressort de compensation d’effort latéral à l’avant, essieu de torsion en U à angle de tirants spécifique à l’arrière) et une direction assistée électrique qui permet d’affiner son angle de braquage en fonction de la dérive et de la puissance d’accélération du moment. Bref, ce petit Mokka n’en a pas l’air, mais il est loin de s’en laisser compter sur un tel revêtement.
Prix Opel Mokka 1.4 Turbo 140 ch 4x4 Cosmo Pack = 25 760 €
Opel Insignia Country Tourer
Changement de braquet avec l’Insignia Country Tourer, la version « break baroudeur » de l’Insignia dotée de bandeaux de protection et rehaussée de 20 millimètres–à ne pas confondre avec la version break classique baptisée Sports Tourer. D’autant que nous l’avons testée avec la motorisation 2.0 BiTurbo CDTI de 195 chevaux et 400 Nm de couple. Nous ne reviendrons pas sur sa finition (aux portes du premium) et sur son équipement (très complet), ni sur son comportement routier (exemplaire) et vous renvoyons pour cela à notre essai routier réalisé cet été.
D’un point de vue technique, Opel a fait appel pour ce modèle à une transmission intégrale intelligente de type Haldex, couplée à un différentiel à glissement limité électronique aussi appelée eLSD. On a donc droit, en fonction des conditions d’adhérence (en temps normal l’auto se comporte comme une traction), à une double répartition du couple si nécessaire. D’abord vers l’essieu arrière, grâce à des capteurs électroniques commandant l’embrayage de répartition, selon un rapport qui peut passer de 100-0% à 0-100%. Ensuite, depuis cette essieu arrière, vers chacune des roues, de manière indépendante, en fonction de l’adhérence ressentie, afin d’améliorer la stabilité (éviter de chasser) et la motricité. Concrètement, il suffit à l’Insignia Country Tourer d’une seule roue arrière adhérente –qui peut alors recevoir jusqu’à 85% du couple– pour continuer à avancer, même si les trois autres sont piégées par la boue ou la neige.
C’est ce que nous avons vérifié sur un petit circuit sinueux où s’enchaînaient des gauche-droite et des épingles. Très équilibrée, la Country Tourer n’a pas souffert d’être équipée de pneumatiques plus larges que la normale (235/50R18), limitant les pertes de motricité et se montrant toujours capable de rattraper en très peu de temps les excès d’optimisme du pilote. Facile à mettre en glisse, elle reprenait aisément le droit chemin dès que cela était demandé, bien poussée par son couple de 400 Nm.
Prix Opel Insignia Country Tourer 2.0 BiTurbo CDTI 4x4 Auto = 45 130 €
Opel Insignia OPC Sports Tourer
Et voilà le morceau de choix avec la version sportive OPC de l’Insignia, équipée d’un V6 2.8 litres BiTurbo de 325 chevaux, pour 435 Nm de couple. Autant dire qu’elle en a sous la pédale et que, sur une nouvelle piste, longue, rapide et presqu’entièrement verglacée, il va falloir du doigté et du dosage pour réussir à ne pas sortir de la trajectoire et aller frotter les bas-côtés contre les congères formées par le vent. D’autant que, bien évidemment, notre exercice se déroule avec l’ESP déconnecté : pas d’aides à la conduite, tout doit se gérer au doigté.
Heureusement, par rapport à une Insignia classique, les lois d’amortissement du châssis FlexRide ont été optimisées pour apporter une réponse plus précise et plus immédiate en fonction des situations. Et là, il y en a eu des « situations » ! Freinage trop violent ou trop court, oubli d’apporter du poids vers l’avant en entrée de courbe, virage approché trop rapidement, réaccélération trop forte alors que les roues ne sont pas encore bien droites, etc. : autant d’occasion pour se retrouver les roues bloquées et avec la voiture qui dérape ou tire tout droit, voire qui chasse de l’arrière ou qui part en glissade incontrôlée.
Et pourtant, à condition de bien doser ses appuis du pied droit sur les gaz et de toujours orienter ses yeux vers là où on veut aller (et non pas vers où la voiture vous emmène) tout en jouant en douceur sur la direction, l’Insignia OPC vous offre un plaisir fou à se laisser emmener en dérive avant de reprendre le droit fil de la piste. De très belles accélérations à la moindre ligne droite, un freinage mordant signé Brembro et une efficacité sans faille de la transmission intégrale Haldex (la même que pour la Country Tourer, différentiel à glissement limité électronique compris) : le plaisir était intense, à hauteur du potentiel de cette sportive qui propose, en option, un volant chauffant. Très pratique lorsque, comme nous, on en tâte en plein hiver dans des conditions comme celles-ci.
Prix Opel Insignia OPC Sports Tourer Adaptive 4x4 = 47 060 €
2019 109719 km Automatique Diesel
2018 114165 km Manuelle Diesel
2019 109719 km Automatique Diesel
2018 114165 km Manuelle Diesel