Arrivant sur le lieu de rendez-vous, une plage du côté de Porticcio, en avance sur mes confrères, j’ai la possibilité de choisir mon véhicule en premier. Au milieu des blancs, noirs et verts foncés trônent deux Classe X d’un flamboyant rouge Danakil, l’un en finition Progressive et l’autre en finition Power. Je me décide pour ce dernier, plus haut de gamme, qui propose des sabots de protection chromés.
Puisque nous parlons d’esthétique, faisons le tour de ce grand pick-up de 5,34 mètres et 1,92 mètre de large. Les plus avertis tiqueront sur ces dimensions, car si la longueur est la même que sur le Navara (5,33 m), la largeur est nettement supérieure avec 7 cm supplémentaires et nous verrons plus loin que ce n’est pas anodin. Mais d’abord, le design qui s’inscrit parfaitement dans la famille Mercedes avec sa large calandre à deux lamelles recevant en son centre l’étoile, ses feux avant et arrière répondant aux critères de la marque ou encore les lignes arrondies et le capot rainuré. La Nissan Navara semble bien loin, même les ailes et les vitrages diffèrent. Il faut dire que Mercedes a investi 900 millions d’euros pour développer la Classe X et se départir de son origine.
Un petit mot sur la benne qui peut transporter jusqu’à 1,1 tonne et des objets mesurant jusqu’à 1,587 mètres. Pratique pour les sportifs autant que pour les travailleurs. Ces derniers pourront d’ailleurs tracter jusqu’à 3,5 tonnes ou charger des palettes de façon horizontale grâce à la largeur accrue qui a permis de repousser les arches de roue.
Lorsqu’enfin mes confrères arrivent, suite à une discussion ubuesque sur cette plage au bord de la mer, baignée par le soleil et une température clémente, je me retrouve avec la mission de rentrer à l’hôtel avec un bonhomme de neige ; ni une ni deux, je monte dans la Classe X.
Un habitacle Mercedes, mais sans les technologies
À l’intérieur, nous retrouvons l’ambiance et la finition Mercedes avec des garnitures de bonne facture telles que le cuir sur la planche de bord, les aérateurs argentés à l’instar de différents inserts, le volant multifonction ou encore l’écran d’infodivertissement. Les sièges assez confortables de ma finition Power sont en cuir noir tout comme certaines parties des intérieurs de porte. La présentation ne souffre pas vraiment la critique pour ce genre de véhicule malgré quelques ajustements qui m’ont semblé aléatoires.
Mais qui dit Mercedes dit technologie et là, ce n’est pas la peine de les chercher au risque de perdre du temps. En effet, ne cherchez pas le régulateur adaptatif, l’aide au maintien de voie et autres assistances de la marque, elles sont tout simplement absentes, même en option. Ce qui ne me dérange absolument pas, mais ça ne sera pas le cas de tout le monde. Donc, si vous n’avez pas réellement besoin de la grande benne et que vous souhaitez un véhicule surélevé, capable de franchissement moyen et équipé de ces aides pour un prix similaire dirigez-vous plutôt vers une Mercedes GLC. Celle-ci sera par ailleurs équipée de moteur et de boîte de vitesses Mercedes.
En route
Car 900 millions d’euros d’investissement, c’est à la fois beaucoup et peu et ça ne permet pas de développer une voiture. C’est donc le 4 cylindres 2,3 litres diesel de 190 ch d’origine Nissan que je démarre via un bouton étonnamment placé. Ce moteur, particulièrement sonore, est couplé à la boîte de vitesses à 7 rapports de même origine que je passe en mode drive. Une sensation de lourdeur m’envahit, malgré les 450 Nm le moteur semble bien léger dans ce mastodonte de 2 234 kg (à vide). Une fois la mise en vitesse effectuée, la boîte de vitesses demeure critiquable, longue autant à la montée des rapports qu’à la descente, elle bride un moteur pourtant pas mauvais.
A contrario, le travail effectué sur la tenue de route se remarque tout aussi rapidement, mais dans le bon sens cette fois. Il faut dire que les ingénieurs Mercedes ont réglé les trains roulant de belle manière en plus de renforcer la caisse et le châssis. Ce dernier, en plus d’avoir été élargi, reçoit une barre de renfort supplémentaire.
Direction la montagne
Après avoir quitté la plage en direction de la station de ski de Ghisoni à 1 650 mètres d’altitude, j’emprunte la très sinueuse D27. Là, la Classe X démontre ses qualités routières entre train avant précis, confort d’amortissement et dynamisme. Je parle d’un pick-up, bien entendu, n’allez pas croire que je roule comme avec une Mercedes C 220d par exemple, mais dans la catégorie peu s’approchent de cette tenue de route. Bien que légèrement survireuse, la X 250d ne s’écrase que très peu sur son train avant en virage tandis que le train arrière suit même à bon rythme, c’est presque surprenant. Bien sûr, il y a une prise de roulis non négligeable et les passagers sont secoués lorsque le bon père de famille est en retard, mais cela est tout de même bien tenu par rapport à la concurrence, excepté peut-être le L200 qui a de bonnes qualités routières également.
Assez vite, je me trompe de chemin à un embranchement et m’en rends compte seulement quelques kilomètres plus loin. Je décide de ne pas faire demi-tour et de couper à travers le maquis puisqu’un chemin autorisé semble mener au bon endroit. Petit à petit, cette simple piste très facile m’offre quelques difficultés qui m’obligent à sélectionner d’abord le mode 4H (4 roues motrices normales) puis 4L. Ce dernier mode permet de bénéficier d’un maximum de couple et est l’équivalent d’une boîte courte. Il me permet de passer ces quelques obstacles avec une belle aisance. Il faut dire qu’avec une garde au sol de 20,1 cm (22,1 en option) et un angle d’attaque de 28,8°, je n’avais pas franchement de crainte. Je n’en avais pas plus pour cette grosse flaque d’eau qui s’avéra en fait peu profonde, là encore les 60 cm possibles pour les passages à gué sont particulièrement rassurants.
Après ces quelques kilomètres de piste, je retrouve le confort d’une route bitumée et reprends mon ascension en direction de la montagne en conservant les 4 roues motrices normales (4H). Le comportement sur ce parcours toujours aussi sinueux en est encore accru, limitant les mouvements de caisse. Après deux heures et demie de route, j’arrive enfin. Je n’ai que peu de temps pour faire le bonhomme de neige promis puis la route dans le sens inverse. Celle-ci s’avère d’ailleurs fatale pour mon nouveau passager qui ne ressemblera qu’à une modeste boule de neige à l’arrivée.
Bien que reposant sur une Nissan Navara, la Mercedes Classe X est une tout autre voiture affichant un design et un intérieur plus valorisant que de nombreux Corses ont appréciés ainsi qu’une tenue de route très nettement supérieure. Il est néanmoins dommage que l’ensemble moteur-boîte soit repris à l’identique ou que Mercedes ne propose pas tout l’équipement que l’on trouve désormais dans sa gamme. Cependant, ceci permet de conserver une tarification cohérente dans le segment avec un prix d’appel de 36 780 € pour la Classe X 220d en 2 roues motrices et jusqu’à 49 691 € pour notre modèle X250d 4MATIC (hors options).
Bien vu :
- Style
- Intérieur
- Tenue de route
- Capacité de franchissement
À revoir :
- Ensemble moteur-boîte
- Certains ajustements
- Sonorité moteur
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