Essai mini 2014 l age de la maturite

Concevoir une petite voiture économique capable d’emmener 4 personnes
A l’origine, Bmc (British Motor Corporation) souhaitait un véhicule capable d’emporter 4 personnes dans une espace réduit, et pour un prix abordable. C’était en 1956, la crise du canal de Suez battait son plein, engendrant un rationnement du pétrole et Sir Leonard Lord, un des responsables de Bmc décide de produire un petit véhicule économique. Trois ingénieurs sont contactés, et c’est le projet d’Alec Issigonis qui sera retenu, avec un prototype présenté en Octobre 1957.

Presque 2 millions d’unités vendues depuis la reprise par Bmw
Mars 2014, Bmw présente le 3e opus allemand de la plus branchée des citadines, ça se passe en Espagne, à Barcelone et aux alentours. 2 jours d’essais intensifs, une conférence de Presse pour nous faire une première idée de la refonte de celle qui s’est écoulée à 1 883 000 exemplaires depuis sa relance par la marque à l’hélice. 3 « road-trips » sont prévus ; le premier va de Barcelone à S’Agaro en longeant la Costa Brava, le second nous fait revenir à notre point de départ mais en passant par la montagne, et enfin le dernier, le meilleur pour la fin : une boucle Barcelone-Barcelone sur les routes sinueuses et montagnardes qui mènent jusqu’à Montserrat, en passant par Castelldefels, Vilafranca et Igualada, autant d’étapes qui devraient nous permettre de reposer pneus, plaquettes et disques après ces lacets incitateurs de conduite en position « karting » desservie par la nouvelle Mini.

400 km d’essais au total pour découvrir celle qui se veut d’être, et selon la Direction de la marque, « la citadine Premium la plus sûre du marché ». 2 modèles disponibles ;  la Mini Cooper que nous traiterons ici, puis la rageuse Cooper S de 192 chevaux qui fera l’objet d’un second article sur La Revue Automobile. Le ciel est dégagé, le soleil brille, le thermomètre indique 20° c’est parti pour une belle ballade ensoleillée… 

Qu’est-ce qui change vraiment ?

La Mini 2014 évolue en 5 points :

La plateforme
Bmw inaugure avec cette 3e version la nouvelle plateforme du groupe, appelée UKL (UnterKlasse en allemand, soit l’entrée de gamme en français ndlr) et qui sera dédiée aux modèles de taille inférieure tel que le monospace compacte Bmw Série 2 Active Tourer. Celle-ci permet à la nouvelle Mini de gagner en espace intérieur, elle grandit de +10 cm en longueur avec ses  3m82, +4.4 cm en largeur à 1m72 et + 0,7cm en hauteur à 1.41m. Même le coffre gagne en contenance avec 211 litres soit un gain de 51 litres comparé à la version 2013. 

L’augmentation des dimensions impacte directement l’habitabilité, et ça se sent dès le premier essai. Installé à l’arrière du véhicule, et malgré mes 1m88 je me sens déjà plus à l’aise que dans une modèle 2013, l’espace aux épaules gagne 8 cm, et on se sent tout de suite moins serré. La longueur d’assise à l’avant permet également aux grands gabarits d’être mieux installé : +1,2 cm d’assise tout de même, d’autant que l’amplitude de réglage des sièges a été augmentée, et la hauteur gagnant 0,7 cm, les grands conducteurs perçoivent une légère amélioration.

La motorisation
Le modèle essayé : Mini Cooper, reçoit un tout nouveau bloc moteur. Doté de 3 cylindres et turbocompressé, il remplace le bloc 4 cylindres 1.6l de 122 cv. La puissance passe à 136 cv et le couple passe de 160 Nm à 4 250 tr/mn sur l’ancienne version, à 230 Nm dès 1 250 tr/mn ! Un bloc plus petit, mais plus puissant, plus performant, plus coupleux et plus économique puisque la consommation se voit réduite (-17% par rapport à la version 2013), en même temps que l’émission de CO2. Le 0 à 100 km/h est abattu en 7.9s contre 9.1s sur la précédente version équipée du 4 cylindres. Pour la vitesse de pointe, le nouveau bloc Bmw à 3 cylindres permet d’atteindre 210 km/h contre 203 km/h sur la version 2013. Le nouveau moteur 3 cylindres équipe la Mini One, notre modèle d’essai Mini Cooper en versions essence et diesel. La Cooper S reçoit quant à elle un bloc 4 cylindres de 192 chevaux.

La planche de bord
Fini le gros compteur rond placé au centre de la planche de bord, visible par tous. Celui-ci est remplacé par un gros écran circulaire qui sert de GPS, entouré d’un anneau LED sensitif avec éclairage d’ambiance réglable selon 270 nuances de couleurs possibles. Le compteur rejoint le compte-tour derrière le volant, et est  placé au centre du combiné, le tout surmonté d’un affichage tête haute.

L’aspect extérieur 
On ne change pas un concept gagnant, et l’exercice de renouvellement de gamme est toujours très compliqué pour un fabricant dès lors qu’il s’agit d’un mythe. C’est pour cette raison que la firme bavaroise n’a apporté que de petites touches sur la Mini 2014, concernant son aspect extérieur. 

Les yeux sont plus grands (les feux sont désormais 100% à LED), et plus ronds, les ailes légèrement plus galbées ce qui lui donne une bouille encore plus sympathique qu’avant. Les dimensions augmentées se perçoivent à l’œil nu : +5.8cm de capot, +4.2 cm sur les voies avant, et +3.4 cm à l’arrière. Mais dans l’ensemble, la Mini 2014 reste LA Mini. 

Le capot allongé permet d’intégrer un capot actif, réduisant ainsi l’impact piéton en cas de collision. Mais le toit flottant, le pare-brise droit et bas ainsi que les «roues aux 4 coins de l’auto » sont conservés. 

Le poids 
La nouvelle Mini gagne en dimensions, et perd du poids ! Entre 5 et 40 kg de gagnés en fonction des versions. Une perte de poids combinée à des performances en amélioration, qui confère à la version 2014 un côté plus joueur.

Ces changements, c’est mieux ou pas ?
Les yeux plus gros et la carrosserie plus joufflue confèrent à la voiture un côté encore plus sympathique, c’est indéniable. Le nouvel aménagement de la planche de bord est plus cohérent et le GPS entouré de son cercle de lumière est du meilleur effet. La plateforme UKL permet de gagner en poids, et en habitabilité, pour un meilleur plaisir de conduite. Reste le moteur qui, il faut bien reconnaître est plus petit, mais plus puissant, plus onctueux, et moins gourmand en carburant. Alors oui, ces changements sont positifs, et nous les avons ressentis au volant derrière la Mini Cooper 2014.

Sur la route 
Notre essai mixait des parcours urbains au centre même de Barcelone, de la nationale et autoroute, ainsi que de petites et sinueuses routes de montagne ou nous avons pu tester efficacement la réputation de karting de la Mini, ainsi que ses performances et son freinage. Ce « mix » d’essai nous a amené à une consommation moyenne de 8 litres aux 100 km, quand le constructeur nous annonce près de la moitié. Il faut dire que tous les modes (3) de conduite ont été testés, ainsi que les performances moteur, ceci n’optimise pas en général le débit de liquide d’un véhicule quel qu’il soit, d’autant que notre mode de prédilection était le Mode Sport du Mini Driving Modes.

Installation dans le nouvel opus
A bord, on est bien, résumé facile me direz-vous mais c’est le premier constat que j’ai fait une fois installé dans les sièges très confortables de la nouvelle Mini. L’assise est de meilleure qualité comparée à une version 2013, et le maintien des sièges est parfait. L’écran GPS est mieux placé en intégrant le centre de la console, les matériaux et la finition évoluent en qualité, et de nouvelles commandes font leur apparition, tirées de l’aéronautique et de façades anciennes d’éléments Haute-Fidélité qui nous replongent dans les années 80, mais au chic carrément garantie et assuré. Le bouton rouge « Start » par exemple en fait partie, ainsi que les touches de déconnexion de l’ESP. Un intérieur plus cossu, mieux fini, plus confortable et terriblement moderne, tout en étant légèrement revival et branché.

La place laissée aux places avant gagne 1,2 cm, ce qui permet de dégager un passage un peu plus large pour s’extirper du véhicule quand on est à l’arrière, aidé par une poignée assez bien placé en haut du fauteuil conducteur, et passager avant. Petit détail pratique, l’accoudoir central s’incline afin de mieux accéder au contrôleur de navigation, tout en roulant.

Un équipement très complet et au-dessus du segment pour un prix contenu
L’affichage tête haute apparait en couleurs (il est rétractable), et son inclinaison est réglable. Toutes les informations nécessaires apparaissent avec la reconnaissance de panneaux, la vitesse et le rappel GPS.

La Mini dispose d’un régulateur de vitesse adaptatif qui se règle de 20 à 140 km/h avec l’option « distance de sécurité » qui vous évite de freiner si un automobiliste roule plus doucement devant vous. La voiture ralentit alors automatiquement, en laissant une distance de sécurité entre vous et la voiture qui vous précède. La caméra de recul est également disponible, ainsi qu’une aide au stationnement avant et arrière. Le GPS vocal est facile d’utilisation, intuitif et très bien conçu, avec un zoom sur la carte qui est possible jusqu’à 10m. Un appel d’urgence intelligent est inclus dans le système d’aide à la sécurité, avec géolocalisation automatique en cas de collision.

L’infotainment n’a pas été mis de côté, il est très complet ; le système Mini Connected vous permet d’avoir accès à la Web-radio, Dynamic Music, Driving Excitment, Minimalism analyser, navigation sur les réseaux sociaux, affichage des données du smartphone sur l’écran de la Mini, et une fonction assistant de voyage (trafic en temps réel, météo et parkings disponibles, sans oublier les stations-service).

Côté moteur
Le bloc 3 cylindres de 136 chevaux est impeccable ; souple, puissant, onctueux même, très discret, il fait montre de bonnes reprises avec un bon étalement des vitesses sur notre boîte automatique. Un bémol côté bruit sur notre version équipée du toit ouvrant, un peu bruyant, à l’inverse du moteur.

Des vitesses au temps de réponse amélioré dès qu’on passe en mode Sport. Les accélérations sont linéaires et tout à fait satisfaisantes, le rapport poids/puissance est bien équilibré avec un poids de 1085kg, et la voiture est équipé de 3 modes de conduite différentes en fonction des nécessités : 3 styles de conduite sont disponibles à a carte, « Green Mode » pour optimiser la consommation, Mid Mode pour une conduite confort et enfin le Sport Mode pour une conduite plus sportive. La sélection se fait à l’aide d’une grosse molette située à la base du levier de boîte automatique, et chaque mode apparaît à l’écran de 8,8 pouces, cerclé de lumières changeantes en fonction du mode sélectionné. 

La Mini conserve sa réputation de Kart !
Quant à la tenue de route, que nous avons pu tester sur des routes sinueuses avec des virages très serrés, la voiture mérite toujours sa réputation de « petit kart », elle vire toujours bien à plat, les pneumatiques sont de série des Michelin 195/55/16 et accrochent assez bien à la route. La suspension est toujours un peu rigide, mais ça fait partie des charmes de la Mini non ? Un reproche tout de même concernant le freinage, qui manque un peu de mordant en mode sportif, et le pare-brise toujours un peu étroit qui limite le champ de vision surtout quand le fauteuil est relevé au maximum.

Côté prix, la Cooper reste au même niveau que la précédente version :
-Mini Cooper – 136 ch – 19 950€
-Min Cooper D – 116 ch – 21 600€

Les versions One sont légèrement relevées en tarif :
-Mini One – 102 ch – 17 150€
-Mini One D – 95 ch – 18 700€

Et les versions Cooper S et Cooper D voient leur tarif baisser d’environ 1% :
-Mini Cooper D – 116 ch – 21 600€
-Mini Cooper S – 192 ch – 24 750€

Notre version d’essai comprend le toit ouvrant panoramique à 950€ en option, ainsi que le pack Connected Mini pour lequel il vous faudra débourser 2 200€.

La nouvelle Mini 2014 est disponible en concessions depuis le 13 Mars 2014.

Note : 4 sur 5

Les +
-Look
-Finition
-Confort
-Sécurité

Les-
-Freinage manque de mordant
-Pare-brise manque de visibilité
-Toit ouvrant un peu bruyant