Essai nouveau Range Rover Evoque : un passe partout !

L’Evoque a fait entrer Land Rover dans une toute nouvelle ère. Avec près de 450 000 exemplaires vendus dans le monde, le spécialiste anglais du tout-terrain tient le best-seller qui lui a tant manqué. Et parce qu’il est souvent associé à une clientèle féminine, nous avons arpenté les chemins cassants des environs de Barcelone pour démontrer le contraire…

Du changement dans l’air

Barcelone est célèbre pour son club de foot qui prône le beau jeu. Land Rover s’est mis au diapason en améliorant subtilement sa superstar. Les retouches portent sur le nouveau bouclier avant, les projecteurs avant à LED, le becquet arrière et deux types de calandres au choix, en plus de nouveaux dessins de jantes. Le mercato estival est, au premier abord, léger, mais le banc des remplaçants a aussi été revu. À l’intérieur, on découvre de nouveaux sièges (avec option massage) et habillages de portes tandis que des coloris supplémentaires viennent enrichir le catalogue de personnalisation. Le nouveau système multimédia à écran tactile 8'' reçoit une interface baptisée InControl Touch. 

Les tarifs du TD4 180, uniquement disponible en quatre roues motrices, débutent à partir de 39 400 € en finition Pure. Six niveaux, faisant évoluer la dotation de série, sont au catalogue pour se faire sa propre équipe type. Si 150 canassons et la traction vous suffisent, le premier prix diminue sensiblement. Quel que soit le niveau de puissance en diesel, l’Evoque 2016 ne subit aucun malus.

Du nouveau sous le capot

Le gros chantier a eu lieu sous le capot. Nous avons choisi de nous concentrer sur la version la plus performante du nouveau bloc Ingenium, produit en interne par le groupe Land Rover/Jaguar. Plus léger que le précédent diesel, il se montre aussi plus efficient, du moins en théorie. Dans les faits, la consommation n’a pas tenu ses promesses. Accouplé à la boîte automatique à neuf rapports, on attendait mieux que les 6,5 L/100 km relevés sur route et autoroute, même pour 180 chevaux et le couple énorme de 430 Nm. Il se rachète en partie par une sonorité discrète et un bon agrémenté de conduite. La différence à l’usage avec la version de 150 chevaux est frappante, la faute au manque de couple à bas régime sur cette déclinaison (utilisé seulement en 2RM). Si vous en avez les moyens, ne vous privez pas de dépenser les 3 000 euros qui séparent ces deux motorisations ! Je serai moins catégorique sur la transmission automatique facturée 2 400 €, car la boîte manuelle est parfaitement guidée et agréable à manier. Pour les allergiques au mazout, le turbo essence Si4 de 240 chevaux d’origine Ford est proposé.

Taillée pour la route

L’Evoque conserve l’assise haute qui plaît tant aux consommateurs actuels. Les sièges sont confortables et compensent un amortissement ferme qui a dû dérouter les clients historiques du Range. Le temps de m’extraire de l’aéroport, je remarque avec plaisir une direction précise et, pour une fois, consistante ! Une fois sur le réseau secondaire, le comportement routier apparaît comme étant définitivement plus proche d’une berline que d’une camionnette. Le train avant est bon et seule la hauteur de caisse vient nous rappeler que nous sommes dans un tout-terrain. Ça prend un peu de roulis…  

Le millésime 2016 de l’Evoque propose deux types de transmission intégrale : l’Efficient Driveline et l’Active Driveline, capable de gérer le couple roue par roue. L’écran LCD permet de voir la répartition en direct. Mais la magie de la technologie fait qu’elle se prive d’un lourd différentiel central pour un gain de poids. L’électronique guide les embrayages pour envoyer le couple où il est nécessaire.

Et pour le hors-piste !

Rouler sur route, c’est sympa, mais cela manque un peu d’originalité quand on s’appelle Land Rover. Alors, après nous avoir emmenés en Islande, direction la boue et les terrains de franchissement. Le parcours démarra gentiment avec du sable. Cinq réglages de la transmission, à utiliser selon le revêtement, sont symbolisés par des boutons situés sous la molette (ou le levier) de la boîte. Vinrent rapidement les premiers obstacles à franchir. C’était la première fois que je me retrouvais dans un véhicule avec une roue en l’air et c’est assez impressionnant. Avant de juger de mon inexpérience, sachez que mon copulote était un journaliste de Land Magazine. L’Evoque y démontre tout son savoir-faire et rien ne sembla lui résister. L’électronique peut même s’occuper de faire avancer le véhicule tout seul, à la vitesse que vous souhaitez. Il ne vous reste plus alors qu’à tourner le volant, c’est magique ! Je finis mon périple par la traversée d’un torrent de boue. J’en profitai pour regarder sur l’écran LCD l’évolution du niveau d’eau par rapport à la voiture. Ayant eu un temps sec, la transmission aux roues avant suffit à tout franchir avec succès. En revanche, sur le mouillé…