Dans ce sillage, la Civic naît en 1972. Certainement pas la plus délirante à première vue, mais une compacte qui a rapidement su se faufiler dans le cœur d’un public en quête de fiabilité et de praticité. À cette époque, Honda doit se faire une place face à des constructeurs bien établis sur le Vieux Continent et aux États-Unis. Le pari consiste à offrir une voiture modeste dans ses dimensions, mais plus intelligente qu’elle n’en a l’air. L’ingénierie de la Civic s’illustre avec la fameuse technologie CVCC (Compound Vortex Controlled Combustion) visant à limiter les émissions polluantes. Alors que tout le monde cherche encore comment rendre la conduite «moins enfumée», Honda se permet une petite leçon de chimie automobile. C’est ainsi que la Civic pose les jalons de ce qui deviendra une série de modèles robustes et sobres, tant sur la route que dans la consommation.
En parallèle, la marque développe un autre atout : le goût immodéré pour la compétition. Les moteurs Honda brillent en Formule 1, les motos Honda remportent des Grands Prix. Cette soif de performance déteint progressivement sur les modèles de série et aboutit, plus tard, à des variantes plus nerveuses de la Civic. On citera par exemple la mythique Civic Type R, apparue au Japon en 1997 sur la base de l’EK9. La recette : alléger la voiture, lui greffer un moteur VTEC qui hurle sa joie à haut régime, et laisser la mécanique s’exprimer sans fioritures. La Type R séduit les conducteurs en manque de sensations et pose les fondations d’une gamme sportive qui fera parler d’elle sur route comme sur circuit. Mais revenons à la Civic «tout court», celle qui a accompagné des milliers de conducteurs dans leur trajet quotidien, du supermarché à l’autre bout de l’Europe. Modèle après modèle, la compacte japonaise a su évoluer avec son temps. D’une petite citadine astucieuse, elle est passée à une automobile plus polyvalente, adaptée à la famille, parfois agrémentée de solutions techniques dignes de véhicules plus onéreux. Ce parcours, couronné de variantes délurées – pourvu qu’on aime les ailerons généreux –, a fait de la Civic un mythe dans l’univers automobile : fiable pour tous les jours, capable de s’offrir des folies sur piste, et suffisamment pragmatique pour trimbaler un meuble IKEA sans broncher.Quant à la Type R, l’éternelle rebelle de la famille Civic, on la retrouve plus fougueuse que jamais. Son quatre-cylindres turbocompressé tutoie allègrement les régimes élevés, flanqué d’un châssis aiguisé comme un couteau de cuisine. La Revue Automobile s’interroge : est-ce vivable au quotidien ? Eh bien, si vous n’avez rien contre les suspensions fermes et un aileron qui donne l’impression de sortir d’une écurie de course, c’est tout à fait possible. La marque japonaise semble avoir pensé à l’amateur de sensations qui se rend à l’hypermarché, furetant dans les bouchons la semaine avant d’aller s’aventurer sur circuit le week-end. Si vous trouvez que tout ça manque encore de second degré, sachez que la Civic a parfois été comparée à ces plats gastronomiques capables de satisfaire aussi bien un chef étoilé qu’un étudiant fauché. Tantôt pimentée en version Type R, tantôt plus diététique en e:HEV, elle veut cocher toutes les cases. Honda, de son côté, préfère la jouer discret : pas besoin d’en faire un festival publicitaire excentrique, la réputation de la firme s’appuie surtout sur une mécanique rodée et des retours d’expérience souvent positifs. Certes, on est en France et on a tendance à mettre un petit bémol sur toute autosatisfaction des constructeurs, mais même le grincheux du coin finit par admettre que la Civic n’a plus grand-chose à prouver. L’histoire se poursuit donc avec un livre dédié à ce modèle emblématique, symbole d’une marque obstinée qui a su, au fil des décennies, conquérir son petit coin de bitume. «A LIFE IN HONDA CIVIC» s’adresse à ceux qui aiment feuilleter des publicités improbables d’antan, découvrir des récits d’essais grandeur nature, et collectionner les anecdotes sur un véhicule qui, un jour, a trouvé le moyen de remplacer la traditionnelle baguette de pain sous le bras par un volant capable d’aller chatouiller les chronos sur piste.
Pour tout renseignement, on retiendra que l’ouvrage est édité par Les Cahiers de l’Édition, pèse 2,2 kg, s’étale sur 240 pages et adopte un format carré de 30 cm. Le prix de 69 euros place ce livre dans la catégorie des beaux objets que l’on expose fièrement sur une table basse, avec un soupçon de malice pour piquer la curiosité des visiteurs. Et si vous souhaitez tester la véracité des éloges sur la dernière génération Civic, libre à vous d’aller rouler la mécanique en concession pour un essai rapide, ou de jeter un œil aux analyses plus poussées sur nos ESSAIS.
2024 6652 km Automatique Diesel
2023 12500 km Automatique Diesel