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Essai Abarth 500e : casser la voix !

Fiat s’électrise à marche forcée. Son « tuner » officiel, Abarth, est obligé d’emboîter le pas de la maison mère. Il était donc temps pour la marque au scorpion de présenter sa version 100 % électrique de la Fiat 500e. Pour nous rendre compte du travail réalisé par les ingénieurs de la filiale sportive de Fiat, Abarth France et son attaché de presse nous ont donné rendez-vous au circuit de Mortefontaine pour un essai entre route et circuit.

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Abarth est à Fiat ce que AMG est à Mercedes. C’est-à-dire un « tuner » devenu officiel, capable de tirer la quintessence des modèles de la maison mère.
Depuis l’abandon de la pétillante Abarth 124 Spider, la gamme Abarth se limitait aux 595 et 695. Des versions surpuissantes du petit pot de yaourt Fiat 500. Mais ces petites bombinettes à essence ne resteront pas encore longtemps au catalogue. Au mieux, d’après nos sources, elles disparaîtront en fin d’année 2024. Alors, pour ne pas laisser le catalogue vide, voici que les ingénieurs nous ouvrent les voies du sport électrique avec cette Abarth 500e. Une Abarth à piles dépourvue d’échappement mais qui donne de la voix… ?

Une 500e… mais surtout une Abarth

Abarth a toujours proposé des voitures qui aiment se faire remarquer. En partant de la très élégante et nouvelle Fiat 500 électrique, il n’était pas si aisé de la rendre bling-bling. Pourtant, ils ont largement réussi !

Comment ?
En greffant au pot de yaourt électrique un kit carrosserie intégral. Il se compose d’un large bouclier avant frôlant le bitume, de jupes latérales musclées, d’un diffuseur arrière marqué, sans oublier les coques de rétroviseur « gris titane ». Son style ne saurait être achevé sans des spectaculaires jantes de 17 ou 18 pouces. Mais le plus incisif est sans nul doute ses peintures, dont les deux exclusives : jaune criard et bleu.
C’est du plus bel effet !

L’habitacle n’est pas en reste avec un mobilier joliment dessiné, s’accommodant parfaitement des sièges sport, qui, sur ma version haut de gamme Turismo, reçoivent un mélange de cuir et d’Alcantara. Matières que l’on retrouve également sur le tableau de bord et le volant qui laisse entrapercevoir derrière lui un écran digital en lieu et place de compteur analogique. Au centre de la planche de bord trône un second écran. Il offre une très belle résolution, est tactile et mesure 10,25 pouces. Avec lui, on pilote le multimédia, dont le GPS TomTom, la sono, Android Auto et/ou Apple CarPlay…

Côté habitabilité, les anciennes Abarth 500 se moquaient des passagers arrière. Eh bien, rien n’a changé !
Devant, on trouve bien sa place. Par contre, à l’arrière, c’est la crise du logement, avec un dossier de banquette droit, peu d’espace aux jambes, et, à moins d’être un « sans tête », vous toucherez inexorablement le plafond. Le coffre est, pour le moins, limité en volume. Ne comptez pas sur un frunk à l’avant pour ranger vos câbles. Sous le capot, le moteur électrique prend toute la place.



L’Auto-Tune a encore frappé !

Je suis de la génération X. J’ai donc été bercé par des groupes tels que AC/DC, Iron Maiden ou des gloires de la chanson comme Michael Jackson, Tina Turner et le grand Lagaf’.
À l’époque, pas d’Auto-Tune. Ils chantaient, au pire, avec de la réverbération. Mais tout était « vrai ». Aujourd’hui, les Jul, Aya Nakamura et autre Gims lancent leur fameux logiciel Auto-Tune pour lisser leurs innommables vocalises.
Eh bien, c’est ce qu’a fait Abarth !

En même temps, une voiture électrique, ça ne fait pas de bruit. Et une Abarth 500 sans vrombissement, ce n’est plus une Abarth. Alors, pas le choix. Les ingénieurs ont reproduit les vocalises des Abarth chantant avec le pot Record Monza, via un haut-parleur placé au niveau de l’échappement.

Eh bien, le bougon que je suis ne peut que saluer le résultat au ralenti. On reconnaît le grondement. Il a juste un peu moins de profondeur sonore, mais on s’y croit. Du moins, tant que l’on ne roule pas. En effet, sur route, le son est linéaire, puisque la boîte ne compte qu’un rapport. Il me manque la rythmique des changements de vitesse pour vraiment y croire.
D’ailleurs, si ce son est amusant au départ, il me lassera assez rapidement.
Et là, c’est la misère.
Pour le désactiver, il faut passer par de multiples menus et être à l’arrêt. Une ergonomie incompréhensible, qui rend ce système désagréable. Il aurait juste fallu un bouton pour que cela soit « FUN ».


Une électrique… mais surtout une Abarth

Passons sous le capot moteur.
Pas de surprise : c’est le même bloc électrique que dans la petite Fiat 500e. Sauf qu’ici, les 118 canassons passent à une écurie de 155 chevaux. De plus, le couple passe de 220 à 235 Nm. Les électrons sont tirés d’une batterie de 42 kWh. La même que dans la Fiat 500e, tout comme ses chargeurs embarqués, qui s’accommodent d’une puissance de 11 kW en AC et 85 kW en DC. On est donc, dans le meilleur des cas, sur une recharge totale en un peu plus de 4 heures en courant continu et 35 minutes pour passer de 0 à 80 % sur un super chargeur.

Si la technologie électrique de la batterie n’a rien de spécial, le rendu au volant l’est bien. Les ingénieurs nous offrent ici une véritable bombinette. L’Abarth 500e pousse vraiment fort au démarrage. Les reprises sont franches et la vivacité du châssis démultiplie le plaisir.
Cette petite puce électrique est comme clouée au macadam du circuit. Elle encaisse des prises de virage impressionnantes. Il faut dire que cette Abarth est plus longue, plus large, et que sa batterie dans le plancher abaisse aussi le centre de gravité. De plus, la répartition des masses est équilibrée avec 57/43 %. Comme la puissance sans maîtrise n’est rien, l’Abarth électrique dispose de gros freins endurants et facilement dosables.
Un ressenti qui n’a rien à voir avec les 7 secondes pour le 0 à 100 km/h et la vitesse de pointe bridée à 155 km/h.

Sur route ouverte, on constate que la 500e est étrangement la plus confortable des Abarth. Bien sûr, la suspension reste ferme. Mais pas besoin d’un abonnement premium chez un kiné. Son amortissement est maintenant capable de gommer quelques aspérités de la chaussée. Si l’on joue le jeu de l’écoconduite, elle peut même devenir sobre avec une moyenne allant de 14 à 17 kWh de moyenne. Par contre, aucune idée de ses consommations sur autoroute : le parcours évitait intelligemment d’y passer.


Quel prix pour cette Abarth 500e ?

C’est ici que le scorpion pique.
L’Abarth 500 électrique débute à 36 900 €, soit 10 000 € de plus que la 595 thermique de 165 chevaux, et 8 000 € de plus que la 695 de 180 chevaux. Mais elle offre bien sûr l’accès au bonus de 5 000 € pour 2023 et 4 000 € pour 2024.

Pour jouir encore plus du plaisir de conduite, on vous conseille le cabrio, qui vous sera facturé 3 000 € de plus. Heureusement, l’équipement de série est bien fourni dès la version de base, mais les hauts de gamme Turismo et Scorpionissima réclament encore un rajout de 4, voire 6 000 € de plus.
C’est simple : le haut du panier, l’Abarth 500e Cabriolet Scorpionissima, s’échange en concession contre un chèque délirant de 46 000 €…

Conclusion:

On a bel et bien cassé la voix de l’Abarth 500 au profit de sa neutralité carbone. Mais, ne vous inquiétez pas. Les ingénieurs italiens n’ont pas lésiné sur les moyens et nous offrent une Abarth électrique au tempérament fougueux et joueur. Cette 500 électrique est même étonnante d’équilibre, sans oublier son efficacité en virage et ses freins performants.

C’est étrange de vous dire ça, mais cette Abarth 500e est certainement la meilleure des Abarth 500 !

Donc, si vous adhérez à son look iconoclaste, un brin « bling-bling » et « too much », et que vous êtes un amateur de bombinettes, elle peut être votre compagne de route. À moins que le prix délirant ne vous rebute. Mais sachez que la firme a prévu le coup avec des solutions de financement qui portent la petite merveille à une mensualité de 390 €/mois…


Performance


Performance
4 / 5
Tenue de route
4 / 5
Habitabilité
2 / 5
Consomation
2 / 5
Prix
2 / 5
Confort
2 / 5

Verdict : la raison

Verdict : la passion

  • + Une bouille d'enfer
  • + Plaisante à conduire
  • + Le son de l'échappement réussi…
  • - … mais il est vite lassant
  • - Consommation qui s'envole vite
  • - Autonomie rikiki

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