Essai BMW X2 xDrive 25e : quelqu’un a vu mon train avant ?

Petit frère sportif du X1, le X2 affiche un style plus dynamique avec un pare-brise légèrement plus incliné, un toit plus bas et un arrière un peu plus fuyant qui surplombe des ailes galbées. Il s’orne sur ses montants C d’un logo BMW, et présente une face avant qui n’a pas encore subi les ravages des designers en affichant une calandre « à l’ancienne », faisant plaisir à voir. En dessous de celle-ci, le bouclier de finition M Sport se veut plus agressif. À l’arrière, la surface vitrée est réduite comme peau de chagrin et la ceinture de caisse est assez haute, le tout avec un dessin très horizontal qui assoit ce X2 sur la route, lui assurant visuellement un effet de hauteur moindre par rapport à la plupart des SUV.

Un espace contenu

La contrepartie est immédiatement visible à l’intérieur, surtout lorsque l’on souhaite prendre place sur la banquette à l’arrière. Là, même les gabarits moyens se sentiront à l’étroit avec une garde au toit insuffisante et des surfaces vitrées particulièrement réduites. Heureusement, le grand toit ouvrant panoramique apporte de la luminosité.

Le coffre subit à la fois le côté coupé du X2 et l’ajout d’une batterie pour notre version hybride rechargeable, et ne compte plus que 410 litres. Si c’est relativement suffisant dans l’ensemble, il est à comparer avec les 470 litres d’une version thermique ou les 505 litres d’un plus classique X1.

À l’avant, l’habitabilité est très convenable, mais l’accueil des sièges M Sport, bien qu’habillés d’un beau cuir Dakota crème, se montre un peu trop ferme et rend les longs trajets un peu usants. Dommage, car la position de conduite relativement basse pour un SUV est pour sa part excellente. Devant le conducteur, nous trouvons une instrumentation « à l’ancienne » avec des compteurs et quelques informations supplémentaires, c’est tout et c’est bien assez. L’affichage tête haute (pack ConnectedDrive à 1 900 €) prend judicieusement le relais, pour les affichages de direction par exemple. Nous apprécions trouver des commandes de clim physiques ainsi que l’iDrive qui permet de naviguer plus rapidement dans le système d’infodivertissement sans quitter la route des yeux. Ce dernier est affiché sur un écran tactile de 8,8 pouces qui pourrait sembler petit au vu des normes actuelles, mais est très suffisant à l’usage.

L’hybride, ce n’est pas toujours fantastique

La BMW X2 xDrive 25e s’équipe donc d’un groupe motopropulseur hybride rechargeable, le même que sous le capot de la Mini Cooper SE Countryman ALL4, soit un 3 cylindres 1,5 litre essence de 125 ch allié à un moteur électrique de 95 ch, pour un total de 220 ch et 385 Nm cumulés dans le meilleur des cas. Des valeurs suffisantes pour propulser le SUV jusqu’à 100 km/h depuis l’arrêt en seulement 6,8 secondes.

Dans les faits, tout n’est pas parfait et, dès lors que la batterie se retrouve à sec, ce X2 hybride demande beaucoup d’effort au seul moteur essence, qui peine parfois à traîner les 1 800 kg de l’engin sans nous le reprocher de façon sonore. Heureusement, il reste toujours un soupçon de batterie afin de l’aider en cas de besoin, mais la BMW se montre un peu poussive, et ce n’est évidemment pas ce que l’on attend d’un véhicule de 220 ch affichés, facturé au minimum à 48 800 € (60 370 € pour notre modèle d’essai). À l’inverse, lorsque la batterie de 8,8 kWh (10 kWh brut) est chargée, le X2 se montre particulièrement agréable et performant, avec des accélérations et reprises très suffisantes dans toutes les situations.

Là où le X2 pèche, c’est par son amortissement et sa tenue de route parfois aléatoire, notamment une fois la batterie vide lorsque seul le train avant est sollicité. Dans ce cas, il se montre relativement paresseux et s’écrase dès que la courbe est marquée, ce qui est moins notable lorsque le train avant aide. De même, dès lors que la route n’est pas parfaite, le SUV se montre sautillant, voire cassant, sur les plus grosses aspérités ou les dos-d’âne, même pris à allure modérée. Il faut dire que le châssis affermi et les jantes de 19 pouces de notre finition M Sport n’aident pas.

Le X2 xDrive 25e propose 3 modes de conduite, Eco Pro, Normal et Sport, ainsi que 3 choix concernant l’usage de la batterie. Les 3 premiers modes sont assez marqués dans leur genre : le mode Sport rend la voiture particulièrement alerte avec des reprises très franches, tandis que le premier permet de rouler à l’économie avec un mode roue libre efficace, mais des accélérations nettement moins franches. Du côté des 3 autres modes, l’« Auto eDrive » s’occupe de tout et permet d’utiliser la batterie jusqu’à 80 km/h, quand le mode « Max eDrive » ne fonctionne que sur la batterie et permet de rouler jusqu’à 135 km/h que sur l’électrique. Enfin, le mode « Save Battery » permet de maintenir le niveau de charge pour un usage ultérieur.

Côté consommation, ce X2 hybride rechargeable est capable, dans le meilleur des cas, de parcourir jusqu’à 53 km entièrement sur sa batterie selon la norme WLTP, mais il sera compliqué, dans les faits, de dépasser les 45 km. En passant en mode Auto eDrive, qui gère efficacement le passage – transparent – de l’électrique au thermique et inversement, les 100 premiers kilomètres ne vous demanderont pas plus de 3 litres, mais ensuite, une fois la batterie vidée, les consommations augmentent très vite et il sera compliqué, sans recharger, de se maintenir sous les 8 litres de moyenne. Comme toujours, un hybride rechargeable doit être rechargé pour en tirer tous les avantages. En le faisant régulièrement, la consommation peut être réduite à néant selon l’usage et les performances sont particulièrement satisfaisantes en cas de besoin. Concernant les recharges, avec son chargeur embarqué de 3,7 kWh, il faudra compter 3 heures au minimum pour faire le plein d’ions sur une wallbox ou 5 heures sur une prise domestique.