Essai Mazda CX-60 e-Skyactiv D 200 : une grosse… peu gourmande

Mazda CX-60 : une configuration longitudinale

Le tout nouveau modèle de Mazda, la CX-60, adopte une architecture dite « évolutive aux multisolutions Skyactiv ». En gros, il faut comprendre que les ingénieurs ont travaillé d’arrache-pied pour élaborer une plateforme capable d’accueillir une grande diversité de groupes propulseurs en position longitudinale. De plus, ils intègrent d’office les exigences environnementales les plus avancées, comme la fée électricité.

La configuration longitudinale des groupes propulseurs de la Mazda CX-60 offre de nombreux avantages, selon ses concepteurs.
Elle permet notamment de monter des moteurs électriques et des batteries de différentes dimensions tout en conservant le même agencement pour les modèles à hybridation légère (Mazda M Hybrid Boost) et pour les versions hybrides rechargeables. Cerise sur le capot, cette configuration offre également la possibilité de positionner le moteur électrique dans le même axe que le moteur thermique et la transmission.
C’est grâce à cela que la nouvelle et dernière Mazda CX-60 propose une gamme de motorisations diversifiée.

En effet, ce grand SUV embarque 3 nouveaux moteurs thermiques : s’il faut encore attendre la fin d’année 2023 pour avoir droit au 6 cylindres en ligne de 3,0 l essence, Mazda nous propose dès aujourd’hui un bloc essence hybride rechargeable qui associe un 4 cylindres e-Skyactiv G à un moteur électrique. En ce début mars 2023, Mazda lance la commercialisation de son tout nouveau bloc turbodiesel de 3,3 l à 6 cylindres.
Oui, un gros moteur turbodiesel à 6 cylindres disposant d’une grosse… cylindrée.
Une espèce qui avait disparu des catalogues de nos chers constructeurs depuis quelques années.
C’est ça, la révolution Mazda !
La firme est totalement à contre-courant de ce que nous propose l’industrie automobile depuis une dizaine d’années. La réglementation semblait pousser les constructeurs vers de tout petits moteurs et semblait tuer notre bon vieux diesel. Encore une fois, Mazda fait ce qu’il lui plaît, mais c’est surtout parce que la marque pense différemment.

Mazda CX-60 : une grosse… cylindrée

La marque japonaise a récemment misé sur le « rightsizing ». C’est-à-dire « la sélection d’une cylindrée parfaitement adaptée à la catégorie du véhicule, pour déterminer le niveau d’émissions optimal en fonction de son poids ». Le résultat est tout simplement bluffant !

Avec un énorme bloc-moteur de 3,3 l et une plage de régimes permettant un fonctionnement en mélange pauvre, la CX-60 peut se vanter d’une combustion hautement efficiente avec une consommation de carburant minimale.
Et comme si cela ne suffisait pas, Mazda a développé une technologie de combustion avancée baptisée DCPCI (Distribution-Controlled Partially Premixed Compression Ignition). Elle permet d’exploiter tout l’excédent d’air pendant la phase de combustion du moteur, garantissant ainsi une efficacité thermique de 40 % supérieure à celle de ses concurrents. Cette prouesse technique permet également de réduire les émissions brutes de NOx en conditions réelles, répondant ainsi aux futures normes antipollution. Avec cela, il ne faut pas oublier que ce 6 cylindres turbodiesel est également épaulé dans sa tâche par un moteur électrique mHEV.

C’est en effet une grande première pour la marque. Le e-Skyactiv D est un moteur accouplé à un système d’hybridation légère 48 V, qui use d’un moteur électrique et d’une batterie lithium-ion de 0,33 kWh logée dans le plancher du véhicule, pour réduire considérablement la charge du moteur thermique dans la plage de faible charge.
Mais la Mazda CX-60 ne se contente pas de rendements hors du commun. Le SUV est également doté d’une architecture astucieuse qui permet de maintenir un poids similaire à celui de son moteur diesel à 4 cylindres de 2,2 l, tout en produisant moins de vibrations et en offrant une sonorité claire et séduisante.

En bref, Mazda CX-60 e-Skyactiv D est le nouveau bijou de technologie des ingénieurs d’Hiroshima. Elle est, selon eux, la nouvelle référence du marché grâce à un compromis alliant performance, efficacité et fiabilité, pour offrir une expérience de conduite incomparable en toutes circonstances.
Eh bien, dans les faits, ça donne quoi ?

Mazda CX-60 : … peu gourmande !

Cet improbable moteur turbodiesel de 6 cylindres à la grosse cylindrée est proposé en 2 versions. La première plus puissante dispose de 254 chevaux et 550 ;Nm et envoie sa cavalerie sur les 4 roues grâce à sa transmission intégrale AWD. Nous, nous avons choisi la plus petite…
Elle se contente de 200 canassons et de 450 Nm de couple. La version haut de gamme est épaulée dans sa tâche par un système d’hybridation légère sur base technologique de 48 V et par un petit moteur électrique. Ce dernier produit 17 petits bourricots pour 153 Nm de couple. Il est intégré dans le carter de sa boîte automatique à 8 rapports. Il vient donner un petit coup de boost lors de fortes relances et il fluidifie ses évolutions à basse vitesse.

Sur la route, cette Mazda CX-60 e-Skyactiv D 200 est clairement une machine à rouler. Le moteur chantonne un peu en charge et nous fait revivre l’époque à laquelle ce genre de moteur régnait en maître sur les hauts de gamme. Mais, n’allez pas croire que c’est désagréable, le son est plutôt du genre feutré, et même imperceptible à vitesse stabilisée. On comprend tout de suite qu’il a été conçu pour tourner des heures et des heures sans s’arrêter. Par contre, il convient de noter qu’il y a tout de même quelques vibrations qui remontent vers l’habitacle. Rien de gênant, mais elles sont bien là, surtout lorsque l’on regarde notre moyenne de consommation.
5,4 l aux 100km !
C’est stupéfiant !
Cette grosse cylindrée n’est vraiment pas gourmande.
Pourtant, lors de notre parcours de plus de 550km, nous avons pris l’autoroute, collés à la vitesse réglementaire, vadrouillé en ville et en zone urbaine, sans oublier de passer par les routes de montagne pour tester la tenue de route.

C’est simple, jamais un SUV de cette taille n’avait consommé si peu.

Les ingénieurs Mazda ont bien réussi leur coup. Ce L6 de 3,3 l turbodiesel est sans nul doute le moteur le plus efficace dans sa gamme. Cerise sur le capot, avec cette version à propulsion, le conducteur peut s’amuser à le faire déraper du popotin. Le couple à basse vitesse des 2 moteurs, diesel et électrique, est vraiment copieux. Il permet de faire drifter ce gros SUV en sortie d’épingle sans pour autant perdre le train avant, qui reste bien campé sur sa trajectoire. En ville, on regrettera le calibrage de ses suspensions, un peu trop fermes à la détente, alors qu’en montagne, il faudra s’habituer à le poser sur sa compression pour profiter de son adhérence maximale.