Essai Volkswagen Multivan eHYBRID : Peut-on faire de la route sans recharger ?

Une pluie glaciale tombe sur Paris en ce lendemain de Noël 2025. Les rues sont encore parsemées d’illuminations et de guirlandes qui pendent mollement au-dessus des trottoirs. Au volant de ce Volkswagen Multivan eHYBRID, je me prépare à un périple de 1 808 kilomètres, direction Saint-Émilion, en passant par Fontainebleau. L’objectif ? Tester la sobriété en carburant de ce monospace 7 places, dont la fiche technique annonce une hybridation rechargeable de 218 chevaux, mais que je ne compte pas recharger une seule fois. Ma mère, mon beau-père, ma femme et mon fils de presque trois ans sont du voyage. Quatre générations dans un même habitacle, ça promet déjà une belle cacophonie… ou un véritable concert de bonne humeur, selon le moment de la journée.
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Multivan eHYBRID : Un grand monospace moderne

Si, par le passé, la famille Multivan rappelait furieusement le Transporter à usage pro, le millésime 2024 arbore un style à mi-chemin entre le grand monospace et le van familial. L’avant est plus bas que sur les générations antérieures, la calandre affinée cherche à moderniser le regard de ce gros bébé d’environ cinq mètres. Les phares LED, joliment dessinés, et les jantes bien proportionnées confirment que Volkswagen a voulu rompre avec l’image du simple utilitaire vitré.

L’habitacle, quant à lui, respire la technologie, sans prétendre jouer dans le luxe ostentatoire. On y trouve un combiné d’instrumentation numérique, un écran tactile central, des rangements un peu partout et des plastiques de bonne qualité générale. Les sièges indépendants de la deuxième rangée peuvent coulisser à l’envi ou se retirer si on préfère se focaliser sur le volume de chargement. J’ai d’ailleurs ôté deux sièges à l’arrière pour y loger poussette, sacs, jouets et cadeaux. Résultat : on se croirait dans un petit conteneur maritime. Difficile d’imaginer un déménagement familial plus confortable.

Les aides à la conduite ne sont pas en reste : régulateur adaptatif, maintien dans la voie, alerte d’angle mort, freinage d’urgence. Bref, du classique sur un modèle de cette catégorie, mais on apprécie de voir que la bête n’est pas qu’un grand volume sur quatre roues : elle est aussi dans l’ère du temps. Malgré sa carrure, le rayon de braquage se montre étonnamment court, un atout précieux quand il s’agit de garer ce monstre ou de manœuvrer en ville.


VW Multivan eHYBRID : l’hybride rechargeable… non rechargé

Sous le capot trône un bloc 1.4 TSI (turbo essence, 136 chevaux) associé à un moteur électrique d’environ 116 chevaux, pour une puissance cumulée de 218 chevaux. La batterie de 13 kWh permet, en théorie, de rouler quelques dizaines de kilomètres en mode 100 % électrique… du moins quand on se décide à la recharger sur une prise. Mon intention est de zapper cette formalité. Qui dit branchement sous-entend trouver une borne, déployer le câble, patienter… Alors non, merci. L’idée de ce road trip, c’est de voir si le Multivan eHYBRID se comporte de façon raisonnable en consommation d’essence, même avec la batterie vide la plupart du temps.

Le reste de la fiche technique ne fait pas dans la dentelle : on parle de plus de deux tonnes à vide, d’une boîte DSG6 connue pour sa douceur et d’une homologation WLTP sous les 2 L/100 km… si l’on roule en mode « bon élève » (batterie chargée à bloc, trajets urbains, etc.). Dans la vraie vie, surtout avec la batterie qu’on laisse végéter, on s’attendait plutôt à des chiffres d’ivrogne. Et pourtant, il y a un angle d’attaque : la gestion électronique du système hybride récupère l’énergie en décélération et exploite le moteur électrique à bas régime, même sans recharge externe. C’est un peu comme essayer de faire du vélo en descente pour économiser ses forces, sauf qu’il y a quand même un gros 1.4 TSI qui mouline devant.


Multivan eHYBRID : Paris – Fontainebleau – Saint-Émilion sous l’hiver

Les vacances scolaires d’hiver battent leur plein, et la ville lumière s’obscurcit sous des nuages gris. Je prends la route de bonne heure, loin de l’effervescence des Champs-Élysées. L’habitacle se réchauffe vite, au grand soulagement de mon beau-père qui se demande si un véhicule hybride veut dire “pas de chauffage” — allez comprendre. Ma mère, elle, bichonne son petit-fils à coup de gâteaux et de recommandations de prudence typiques : “Fais attention aux panneaux, aux radars, et aux sangliers aussi…” Heureusement, le Multivan ne bronche pas : son tableau de bord numérique, couplé à la radars de recul, m’aide à sortir de la capitale sans trop d’encombres.

Je fais un crochet par Fontainebleau pour quelques courses de dernière minute. Le château reste endormi dans la brume, comme s’il attendait le printemps pour se réveiller. Les routes de forêt, humides, permettent d’apprécier le comportement serein de l’engin. On n’a pas un dynamisme de GTI, mais la direction est assez précise. Et ce silence à basse vitesse ! Parfois, le moteur essence est coupé, laissant l’électrique animer les roues pour les manœuvres. Le bambin s’endort calmement… jusqu’à ce que, évidemment, on reparte sur la départementale, où le TSI se relance pour grimper à des vitesses autoroutières.

Ensuite, cap plein sud vers l’A20. Les kilomètres défilent, ainsi que les camions, les rangées d’arbres dénudés, et le thermomètre oscille entre 3 et 6°C. C’est là que je craignais le plus voir la consommation grimper. Surprenant : on plafonne à 7,8 L/100 km sur la première section autoroutière. L’aiguille du carburant descend, certes, mais de manière moins rapide que je ne l’aurais parié. Les bribes d’énergie récupérées pendant les freinages viennent soutenir le TSI, réduisant un peu la soif du réservoir. Mon beau-père, qui tentait de me convaincre qu’un diesel aurait fait mieux, commence à admettre que 8 L/100 n’a rien de scandaleux pour un engin de ce gabarit. Madame, elle, note que l’on pourrait peut-être tenter une recharge à mi-chemin. Pas question, réponds-je, laissons donc la curiosité faire le reste.

Après six heures et des poussières, ponctuées de deux pauses café et d’un arrêt technique pour le petit, nous arrivons en Gironde. La route serpente à travers des paysages de vignes qui s’étendent jusqu’à l’horizon, juste interrompues par des châteaux plus ou moins fiers. On est à Saint-Émilion, terre historique du vin, dont la légende raconte qu’Émilion, un moine breton du VIIIe siècle, s’était installé dans ce coin pour y mener une vie de recueillement. On chuchote même qu’il aurait accompli quelques miracles pour faciliter la culture de la vigne, ou du moins pour adoucir la rudesse du climat. On se prend alors à rêver que, s’il roulait aujourd’hui, ce saint patron local aurait peut-être fait fleurir des bornes de recharge sur chaque cep. Mais bon, à défaut de miracle, le décor hivernal n’en reste pas moins enchanteur.


Multivan eHYBRID : 1 808 km sans la moindre recharge

Le séjour ne se limite pas à la simple contemplation des vignes. Visites de Bordeaux, aller-retour jusqu’à la supérette locale pour de quoi nourrir la tribu, balades sur les petites routes pour découvrir quelques villages alentour… On pousse même jusqu’aux plages désertes, un brin nostalgiques en plein hiver. À chaque trajet, le Multivan continue de m’étonner par sa discrétion et sa facilité de conduite. On oublie parfois que l’on déplace plus de deux tonnes. Les ADAS confirment leur utilité dans la circulation urbaine, et la boîte DSG6 enchaîne les rapports sans heurts. Le bébé, bien calé dans son siège, se remet à pioncer régulièrement, bercé par l’insonorisation surprenante du véhicule.

Côté consommation, je craignais de finir à 10 ou 11 L/100 km. Or, même en multipliant les trajets quotidiens, on reste sur une moyenne tournant autour de 8 L/100. On n’atteint pas la sobriété d’un TDI de dernière génération, mais on n’est pas si loin. Pour un hybride rechargeable qu’on n’a même pas rechargé, c’est un joli pied de nez aux sceptiques. Au fil des kilomètres, l’ordinateur de bord indique que la batterie se recharge de temps en temps lors des freinages ou des longues descentes, offrant quelques relances électriques en ville. Cela suffit pour limiter la casse et maintenir un appétit d’essence globalement maîtrisé.

Le soir, quand on rentre, c’est souvent autour d’une table qu’on refait le monde et qu’on déguste (avec modération, évidemment) un cru local. Le Multivan, garé devant le gîte, se fond presque dans le décor, rappelant que les vacances, ça se vit en famille et sans trop de complications. À mesure que le voyage avance, chacun trouve sa place : le petit s’amuse à courir entre les sièges, ma mère adore le confort de la banquette coulissante, et mon beau-père commence à se dire que finalement, la recharge quotidienne n’était peut-être pas indispensable.

Conclusion:

Multivan eHYBRID : Une sobriété inattendue

Après 1 808 kilomètres parcourus, plusieurs trajets au milieu des vignobles et des forêts, et des heures à slalomer entre les zones urbaines et les autoroutes, la question de départ a trouvé sa réponse : oui, il est tout à fait possible de faire de la route avec le Multivan eHYBRID sans brancher la moindre prise. Le résultat : une moyenne autour de 8 L/100 km, parfaitement vivable pour un mastodonte de ce segment.

Loin d’être une machine à avaler les électrons en ville et à sucer de l’essence sur longue distance, cet hybride rechargeable se montre curieusement équilibré, pour peu qu’on adopte une conduite apaisée. Certes, on aurait pu recharger ici et là pour faire baisser la note, mais l’idée était de pousser l’expérience jusqu’au bout. Même sans l’aide de Saint Émilion pour nous offrir une borne à chaque coin de vigne, on a pu voyager dans le calme, profiter d’un volume digne d’un conteneur, et savourer (modérément) les spécialités locales.

En fin de compte, on peut se passer (temporairement) de la fiche technique idyllique qui promet moins de 2 L/100 km en mode branché. La gestion intelligente de l’hybride, la récupération d’énergie et la douceur de la boîte DSG6 composent un cocktail déjà satisfaisant. Les fervents défenseurs du diesel rétorqueront qu’un bon TDI aurait fait mieux, et ils n’auront pas forcément tort sur certains points. Mais ils n’auront pas profité de ces moments de silence en ville, ni des accélérations feutrées grâce à l’assistance électrique.

De ce voyage, je retiendrai surtout cette ambiance familiale apaisée, le plaisir de croiser les vignobles rendus mystiques par la légende d’un moine qui aurait veillé sur ces terres, et la satisfaction de voir que le Multivan eHYBRID nous a conduits d’un bout à l’autre de l’Hexagone sans transformer notre carte bancaire en pass VIP de station-service. Si vous cherchez un monospace capable de transporter famille, bagages et mythes régionaux, tout en restant sous la barre des 10 L/100 km, vous saurez désormais où regarder. Et si vous trouvez une prise, vous ferez encore mieux. Mais quand on est en vacances, il y a parfois plus urgent : comme trinquer, en pensant à la prochaine étape, sans se soucier d’un câble à dérouler.

Performance


Performance
3 / 5
Tenue de route
3 / 5
Habitabilité
5 / 5
Consomation
3 / 5
Prix
2 / 5
Confort
4 / 5

Verdict : la raison

Verdict : la passion

  • + Sobriété même sans recharger
  • + Espace à vivre géant et ...
  • + ... assez bien fini dans l'ensemble
  • + Pas de caméra 360°
  • - Tarif pimenté
  • - Le volume de coffre en 7 places

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